Chronique

UMBRA & IMAGO - 20 / SPV 2011

Pour mieux pénétrer dans l’univers musical du groupe dont je vais vous parler, rien de tels que de bons préliminaires, histoire de procurer un plus grand plaisir au lecteur avide de sensations fortes et de frissons.

Projet de Mozart (Manuel Munz), UMBRA & IMAGO a vu le jour sur les terres allemandes en 1991. Dès leur premier concert, les effets visuels prennent un rôle majeur, tandis que le style s’oriente vers de l’électro. Si leurs titres sont diffusés dans des soirées DJ, c’est justement parce que leurs chansons collent à l’ambiance chaudes des boîtes de nuit sans compter qu’elles sont particulièrement longues. Et comme on dit, plus c’est long, plus c’est bon (parait-il). Un changement de line up survient en 1995 et marque un tournant radical dans la vie du groupe. Trois des membres fondateurs prennent le large. Qui dit changement de partenaire, dit changement de style. Depuis leur orientation musicale (et pas forcément sexuelle) n’aura de cesse d’évoluer, les guitares seront mises en avant tapant dans du hard rock pour Gedanken eines Vampirs tandis que leur prochain album donnera un rendu plutôt gothique. Le groupe se plaît à papilloner et buttiner avec un sens de la débauche rarement atteint jusque là.

UMBRA & IMAGO ne serait pas le groupe qu’il est, si nous n’abordions pas le thème central qui gravite autour de ces différents albums. Depuis leur début, nos cousins germains véhiculent le concept prôné par Sigmund Freud autour duquel la sexualité est le centre de notre être. La vieille histoire toujours renouvelée se base sur des essais relatifs de la théorie sexuelle (1905) selon laquelle Freud livre la fameuse définition qui présente l’enfant comme un pervers polymorphe. Peutêtre que ceci peut expliquer pourquoi l’auditeur curieux entendra des pleurs d’enfants sur Perfect Baby.

Si le sexe est le nœud de tous les conflits de la vie psychique, il est mis en avant à travers les spectacles où le groupe traite par exemple de fantasmes sadomasochistes. Des spectacles qui parlons-en franchement incorporent des scènes de BDSDM, décriés par Wikipédia (c’est pas moi qui le dis) comme étant infâmes. Les amateurs seront ravis, les autres probablement surpris par cette mise en scène qui frise la perversité … Quoique si la musique est bonne, le reste n’est que superficiel.

A présent, accordons-nous quelques instants pour parler de musique. Oublions tout l’aspect visuel grossier et concentrons nous seulement sur la musique. UMBRA & IMAGO souhaite remercier ces fans et ce spécialement pour célébrer leur vingtième année. Le geste est louable, pourtant le produit n’est pas à la hauteur de l’évènement et ressemblerait presque à un cadeau empoisonné. J’ai bien peur que seuls les fans pourront se délecter de ces différents CD.

En effet, „20“ se compose de deux CD et de deux DVD. Peut-être est-ce une chance de n’avoir pu voir la version live, je ne m’en plaindrais pas, bien au contraire.
Le premier CD comprend seulement trois titres, des nouvelles pistes, certainement un geste commercial de la part d’UMBRA & IMAGO. Ces titres n’offrent hélas rien de bien exceptionnel, rien qui ne vaille que je m’y attarde en tout cas.

Le CD 2 se décline en deux parties, la première est la version acoustique, la seconde la version rock. Voyons dans le détail ce que nous pouvons entendre :

Version Acoustique
Majoritairement ces différentes pistes offrent douceurs et mélodies. D’ordinaire, j’apprécie ce genre d’initiative, poussé à outrance c’est très soporifique. A dire vrai, il est difficile d’apprécier un set en acoustique lorsqu’on ne connait pas les versions originales, établies pour un public assidu au groupe, on peut se poser des questions quant à la réelle utilité d’un tel album.

Version Rock
Une bonne interaction entre le vocaliste et son public avant l’envolée musicale somme toute réussie de Liebeslied, cependant pour une version rock, c’est plutôt mou. Perfect Baby est plus entrainante, bien qu’on soit encore loin de ce que je pourrais appeler une version rock.
House of the Rising Sun est surement le seul et unique titre que je retiendrais de l’ensemble de cet album. Cette version germanisée est intéressante. Vocalement, Mozart se déchaine, il accentue merveilleusement bien son organe sur certains passage et le refrain accompagné par le public est saisissant.

Si les titres pouvaient être intéressants, la version rock est de trop et n’a pas finit de décevoir les auditeurs de rock. Le problème avec UMBRA & IMAGO, c’est qu’on ne sait pas si c’est en toute légitimité que nous avons ces différentes versions avec une description faussée ou si c’est purement volontaire et délibéré dans le but de tromper l’auditeur lambda. Après deux décennies, s’il est vrai que le groupe fait preuve de créativité, cela ne sera pas au goût de tout le monde.

CONCLUSION
Ce dernier album d’UMBRA & IMAGO est comme la fraîcheur d’une grande bière comme beaucoup d’autres choses qui sont parfaitement inutiles.
 
Critique : Alisia
Note : 4/10
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