Chronique

JAMES LABRIE - ELEMENTS OF PERSUASION / SPV INSIDE OUT 2005

Le géant chanteur canadien de Dream Theater nous revient avec son 3eme effort solo et le 1er sans le nom de Mullmuzzler. Très actif en ce moment après l’album de Tim Donahue (chroniqué ici même) sa participation au monstrueux album d’Ayreon, puis à celui de Frameshift, sans oublier le dernier opus de DT Octavarium prévu pour juin. Bref beaucoup de travail pour M. Labrie.
Très inspiré par le métal actuel tel que Linkin Park, Mudvayne, Sevendust ou Meshuggah ce ‘Elements of persuasion’ risque d’en surprendre plus d’un.

On commence par « Crucify » avec une intro acoustique très proche de ‘A change of seasons de DT puis le riff lourd et puissant vous prend à la gorge comme un bon vieux Metallica. James (Labrie pas Hetfield) déboule dans un style agressif mais toujours lyrique avec ses qualités monstrueuses qui explosent dans un refrain magique. Les fans du Train of though ne seront pas trop bouleversés.
Les musiciens qui l’accompagnent sont de très grande qualité : Mike Mangini (Annihilator Extreme Tim Donahue) à la batterie, Matt Guillory aux synthés Bryan Beller (Steve Vai) à la basse et un jeune guitariste inconnu aux talents certain Marco Sfogli.
Intro néo métal pour « Alone » puis l’entrée du morceau reste inspirée par Linkin Park mais en 1000 fois mieux. James est toujours aussi impérial, délivrant un travail magnifique sur une musique très heavy et terriblement bonne. Les solos synthé guitare sont bien sympas sans en faire de trop même si par moment voilà ce qui dégaine. Et on poursuit avec « Freak » une nouvelle fois bien lourde et parsemée d’effets. Elle se développe dans un univers plus froid et sombre, bien aidée par les effets utilisés sur la voix qui est elle aussi plus rampante. Un style peu connu mais qui ressort vachement bien.
« Invisible » ferait penser à du Dream Theater tant certains passages y font référence (le synthé la basse). Un titre résolument sombre emmené par un James tout simplement parfait (comme souvent d’ailleurs) qui se mue à chaque passage tantôt lourd tantôt mélodique et tantôt envolé : un panel de vocalisme impressionnant. Le petit Marco se débrouille plus que bien à la guitare pouvant rivaliser avec le grand John Petrucci.
Maintenant place à « Lost » aérienne et douce. Elle vous porte grâce au chant posé et sensuel sur une musique bien rythmé emmené par la basse la batterie et le piano. Un moment très agréable aux émotions douces comme du coton mais qui reste mélancolique ( I’m lost show me the way ‘JL’). Et on reprend le gros heavy avec la monstrueuse « Undeceided » lourde comme un pachyderme appuyé par de sombres notes de synthé. Elle te surprend dans un océan de noirceur d’où sort une voix aiguë et communicative merveilleuse. Que dire de cette pièce si ce n’est un petit bijou de musique qui n’oublie pas de nous faire jouir avec son passage prog.
Si vous n’arrive pas à suivre le rythme, « Smashed » va vous permettre de respirer. Une ballade sympa loin d’entre mielleuse. Non la c’est plus l’atmosphère qui est représentative. James excelle avec cette voix posée douce et sensuelle : un véritable orgasme ! Oui l’atmosphère je disais : un voyage au milieu des nuages, qui trouve son point culminant avec son refrain angélique. Ah la la dur de redescendre, mais le riff de « Pretender » va vous aider. Un grand riff puissant puis James déboule dans des montées vocales irrésistibles. Le refrain mélodieux calme les ardeurs et le solo de gratte déchire à mort avec ses intonations jassy. : Quel pied !« Slightly out of reach » est le troisième moment calme l’album, un titre à nouveau super bien fait qui nous porte dans un univers agréable et sans zone d’ombre. Un grand bain de fraîcheur qui nous montre en autre visage. A noter le super solo enjoué de Matt au synthé.
Riff à la Metallica version St Anger pour « Oblivious » et quel riff. On dirait presque un concours du riff le plus rentre dedans de l’album (je crois que c’est lui le vainqueur). James se reprend des envies de raper un peu (comme dans Train of though), ce qui apporte une couleur différente. Mais rassurez vous quand James se met à raper cela reste toujours avec un arrière goût de très grand chanteur (ouf je vous entends dire). Un titre porté sur le contraste entre la musique résolument heavy et les lignes vocales mélodiques, un bien bon moment.
Intro au sampler pour la terrible “In too deep“ ; un véritable extase de pur heavy moderne avec quelques relents trash et un peu de noirceur. Un must sur lequel James chante en véritable Empereur, un refrain bourrin énorme et des breaks sombres et glacials. Un joyau qui ferait passer quelques groupes de soit disant métal pour des tapettes de bal musette. Même la fin est splendide.
Dernière pièce à l’orfèvre « Drained » se fait caméléon : intro samplée, riff ultra heavy, voix et couplet hyper mélodiques, refrain magique très prog. Bref un petit résumé de tout ce qu’on a pu écouter depuis le début. Voilà c’est fini maintenant il va falloir s’en remettre de la baffe !

Conclusion : un travail parfait, tel est le résumé de cet opus. James Labrie délivre là un must, une master piece résolument poussée vers l’avenir qui l’installe au firmament des plus belles voix actuelles et futures. Un album qui prouve que hors de son groupe il peu aussi bien briller avec une qualité au-delà de la norme.
Certes les fans de DT risquent d’être surpris voir déçus, mais force est de constater que là le travail est décidément parfait !! En un mot INDISPENSABLE !!
 
Critique : Guillaume
Note : 9/10
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