Chronique

POWERFLO - POWERFLO / New Damage 2017

Tu as attendu le Prophets of Rage comme un gentil petit mouton lobotomisé au marketing (c’est un très bon produit tu as raison je l’ai acheté le jour de sa sortie et j’ai kiffé) ? Tu as craqué pour la rébellion en forme de cassage de tête du dernier Bodycount (j’adore aussi il est énormissime) mais par contre tu es passés à côté de Powerflo ? La honte sur toi et les tiens. Cet album peut être rangé pile entre les deux et pourtant on l’a quasi tous raté. Je l’ai chopé en import et là c’est vraiment le fan de zic qui sort un de ses disques fétiches de l’année qui cause. Comment il est mal distribué ce disque ! Pourtant le casting fait rêver, Sen Dog de Cypress Hill, Billy Graziadei de Biohazard, Rogelio Lozano de Downset, Christian Olde Wolbers qui a œuvré dans Fear Factory fût un temps et Fernando Schaefer batteur de Worst (ok là si tu connaissais le groupe c’est que tu es pointu camarade).

Autant les deux disques dont j’ai parlé au début tout le monde s’attendait à entendre çà, autant Powerflo c’est du neuf. Alors oui on reconnait l’ambiance des guitares de Downset et Biohazard (oui mais ensemble çà fait carrément tripper car mélanger un truc super lourd serré rythmiquement qui faisait la patte de Downset avec le sens de l’harmonie agressive qui m’a toujours fait halluciner chez Biohazard ajoutez une vraie double science du riff, pardon mais je tire mon bonnet aux deux gratteux). Le timbre de Sen Dog est inimitable et son amour du gros son est connu et reconnu. Vous posez çà sur une rythmique entre hardcore et indus et vous avez le tableau global dressé. Comment on a fait pour ne pas parler de ce truc qui en plus est sorti avant Prophets ? Voilà, l’injustice de l’année est enfin reconnue, si vous aimez l’indé qui a de l’expérience je crois qu’on a des champions.

Onze titres d’une brutalité sauvage sur flow hip hop scandé crié se succèdent dans cet album éponyme qui ne se détend pas, jamais, vraiment jamais. « Resistance » a certes un refrain qui se retient (oui enfin c’est pas de la pop non plus), « Victim of Circumstance est peut être le plus accessible (fais le écouter à ta belle mère et elle tombe dans les vaps quand même, y a accessible et accessible, là c’est easy comme un poing en plein face). Si vous ajoutez à çà que le dernier titre, « Start a war » a pour seule caractéristique notable de déclencher un « quoi c’est déjà fini ? Mais j’en veux encore », vous aurez compris le problème. C’est concis (34 minutes et c’est plié), sans chichis, efficace et puissant, mais çà passe super vite.

Allez, sois joueur, va chercher bonheur.
 
Critique : Thomas Enault
Note : 9/10
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