Chronique

AURI - AURI / Nuclear Blast 2018

Depuis maintenant quelques temps, Tuomas, LE penseur derrière Nightwish, s’évade dans des projets pour faire autre chose que du metal. Dernièrement il avait composé un excellent album sur la vie de Picsou by Don Rosa.
Ici la donne est différente. Il s’allie à sa compagne (Johanna Kurkela), et son acolyte Troy Donockley pour le projet nommé AURI.

Pour ceux qui ont lu (et si ce n’est pas le cas lisez le!) « La Chronique du Tueur De Roi » de Patrick Rothfuss, Auri est un personnage attachant, doux, mystérieux et fugace.
Cette œuvre que je vais tenter de décrire correspond bien au personnage et surtout, comme le titre du spin of dédié à Auri, le groupe peint ici la musique du silence.

Parmi les onze morceaux, certains sont instrumentaux, mais outre ce fait peu important, il est intéressant de savoir que cet album a été enregistré sans aucun producteur. Le trio voulait une totale liberté.
Il se dégage de cet opus une grande douceur. Ne cherchez pas de saturation, de grosses symphonies, vous serez déçu. En cela cet album est très dur à appréhendez.
Les titres d’ouverture que sont « The Space Between » et « I Hope Your World Is Kind » sont assez abordables car chantés et très mélodieux de surcroît. Mais arrivé à « Skeleton Tree » et son mélange oriental et celtique, totalement instrumental je suis totalement déboussolé. Pas vraiment accrocheur pour moi mais osé.

Mais voilà le duo vocal acoustique guitare/piano à pleurer : « Desert Flower ». Le morceaux est beau. Tout simplement. La ligne de guitare est superbe, le piano, peu présent mais indispensable accompagne Troy et Johanna dans une superbe balade. A partir de ce jour plus personne ne pourra reprocher à Tuomas de « faire du Nightwish ».

Cette expérience était-elle indispensable ? Je le crois. Virage à 180° mais avec toujours ce souci de perfection dans sa musique.
Comme « Night 13 » qui après plusieurs écoutes se révélera sublime et pas juste « pas mal ». J’adore vraiment ce qui se dégage de cette musique. Elle apaise. Et « See » bien que pas ma préférée, explore des horizons musicaux jusque là jamais envisagé par Nightwish. Ce qui confirme bien que ce projet n’a rien à voir avec le groupe.
L’instrumental « The Name of The Wind » est exactement ce que pouvais en attendre, envoûtant, tout en mouvement et empreint d’une sérénité quasi palpable. Même constat pour belle chanson d‘amour (et oui) « Aphrodite Rising » qui vous reste en tête un certains temps. Un morceau au final assez simple mais prenant.

Malgré tout je suis moins fan de la fin de l’album. C’est toujours recherché et raffiné mais cela me touche moins profondément que les autres morceaux. Ainsi l’album reste équilibré et mérite au moins une oreille si vous vous prétendez musicophile comme moins (oui j’invente des mots).

Comme son homologue littéraire, AURI est radieuse, douce, mais difficile à cerner. Elle est comme une biche, facilement vouée à vous échapper mais tellement belle à contempler. Et pour peu que vous ayez l’opportunité de la toucher, de l’approcher suffisamment, elle vous montrera des choses merveilleuses.
 
Critique : SBM
Note : 9/10
Site du groupe : Facebook Officiel
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