Chronique

MAYAN - DHYANA / Nuclear Blast 2018

Le super groupe de Mark Jansen, MAYAN, a jusqu'ici pas mal évolué dans l'ombre d'EPICA. Le groupe, toujours friand d'influences symphoniques, évolue vers un côté plus death metal. « Quarterpast », sorti en 2011 ne m’a pas plus séduit que ça, trop brouillon. « Antagonise », lui aura le mérite d’avoir une excellente prod mais des compos toujours pas parfaite.
Ce MAYAN là, « Dhyana », enregistré avec l’orchestre philharmonique de Prague, arrive dans (pour moi) le creux créatif d’EPICA qui tourne un peu en rond…

A l’instar de de Tobias avec Edguy/Avantasia, notre Mark s’investirait-il plus dans son projet parallèle ?

Le moins que l’on puisse dire, puisqu’il faut rendre à César ce qui est à César, c’est qu’ils ont mis les formes. Les orchestrations fuses et sont judicieusement intégrées aux compos, comme la très belle intro de « The Rhythm Of Freedom » ou « The Power Process » où les chants superbes de Laura Macri et Marcela Bovio prennent une ampleur saisissante de même que sur le très intimiste « Satori ». Les deux demoiselles font un excellent travail également sur le titre éponyme qui, de part son côté totalement acoustique, apporte un peu de calme sur des compos très brutales.

Ah… Les compos. Parlons-en. Elles sont variées dans leurs structures, bien ficelées, s’enchaînent bien MAIS, les riffs sont affligeant de simplicité dans la majorité des cas. A part entre autre pour le « The Illusory Self », la plupart des riffs se limitent à des triples croches sur une corde. Et c’est parfois pire, surtout quand la batterie sort du gros blast clair à la Fleshgod Apocalypse. Ça fait bourrin gratis et n’apporte rien.
Bon tout n’est pas comme ça hein. Les morceaux dans l’ensemble envoie bien, et un en particulier me met une claque à chaque fois : « Rebirth From Dispair ». Bon riff (cette fois), break énorme, chants variées, orchestrations dantesque. Non définitivement cet album a un gros potentiel. Il faut quelques écoutes mais ça rentre.

Les chants clairs masculins (assurés par Adam Denlinger et Henning Basse) ne sont pas trop ma tasse de thé. Déjà la tessiture est pas top pour moi et les lignes de chants sont parfois un peu molles, comme sur « Tornado of Thoughts »).
Mais à l’inverse nos deux grunter, Mark Jansen et George Oosthoek s’en donnent à cœur joie sur « The Veil of Delusion », morceau brutal qui envoie bien comme il faut.

D’une manière générale l’album s’écoute bien. C’est puissant, bien travaillé et épique. Alors pourquoi j’ai cette sensation que l’album, d’une durée d’une heure, semble durer des plombes ?
Justement parce que les morceaux sont bons, certains passages très bons même, mais voilà, les morceaux de sept ou huit minutes semblent durer une éternité.
Rien ne marque vraiment dans cet album. Le dernier morceaux par exemple « Set Me Free » est pas mal du tout. Bon même, mais aussi vite écouté, aussi vite oublié. Dommage.
Comme le dernier dernier EPICA… Mais en mieux hein !

L’auditeur peut jeter une oreille dessus il y a d’excellents moments surtout avec l’orchestre. Mais bon trop de vocalistes au final, ce qui donne in fine que trop peu d’accroche surtout avec des compos par moment trop basiques.


 
Critique : SBM
Note : 7/10
Site du groupe : Site Officiel
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