Chronique

SUIDAKRA - CIMBRIC YARNS / AFM Records 2018

Suidakra n’est pas un nom facile à porter (renversez-le et vous verrez apparaître le pseudo du guitariste à l’origine du groupe, un bonne indication d’à qui on a affaire non ?!) et pourtant le groupe existe depuis plus de 25 ans et a commis plus de 12 galettes sur le chemin. Votre Honneur, le ministère public ici présent demande le droit d’interroger les prévenus en les traitant de façon hostile ! Permission auto-accordée… Lâchons les chiens.

Mes excuses par avance, je fais rarement ça, mais à un moment trop c’est trop. Je n’ai rien contre les musiciens mégalomanes mais j’avoue oui déjà un gros a priori sur un groupe dont le nom est imprononçable juste parce que le guitariste voulait mettre son nom partout en ayant l’air malin… Néanmoins, jusqu’à leur dernier essai en 2016, on pouvait dire que la richesse du propos du groupe, dont je n’écrirai pas le nom (oui comme Voldemort sauf que Voldemort je viens de l’écrire deux fois), sauvait les travers grandiloquents faciles que je classe dans les dérives du Metal Celte. C’était du Death Metal Celte plutôt épique, varié et bien joué, donc pas désagréable et plutôt cérébral (dans le genre, c’est une qualité).

Oui j’ai utilisé le passé, nous y reviendrons. Le propos de l’album est bavard, pas seulement grandiloquent non, vraiment bavard, verbeux, pire que moi juste là, alors que pourtant j’en fais des caisses. Un peu d’histoire n’a jamais fait de mal mais quand on a envie d’écrire un roman, à un moment faut assumer. Même Bruce Dickinson qui, lui, est un auteur reconnu a su faire la différence. Donc là, le propos de l’album à sortir en novembre (bah oui on l’a eu avant, des fois on a des mauvaises nouvelles avant vous), je le classe dans la rubrique « imposture abyssale à l’usage des folkeux en mal de livres »… Tous les folkeux ont des livres, ils ont aussi dans l’ordre : des forêts, des gnomes et un ou deux dragons pour ceux qui ont un trois-pièces. Donc, déjà on avait pas besoin de savoir qu’un guitariste allemand avait décidé de faire un concept album sur un roi d’une civilisation disparue avant les Celtes (vas-y mec tu fumes quoi j’en veux) mais passons même si… N’est pas Moorcock qui veut.

Si encore le postulat « hystéro-zinzin-proto-historique » avait donné de la bonne musique... On a bien pardonné un livret tout chelou à Geoff Tate pour Operation Mindcrime alors que, excusez-moi, la nonne pute agent secret déstabilisant l’état c’était quand même bien marrant aussi… Bah oui la musique sur Cymbric Yarns… On a un vrai problème.

En fait tout vient de là, mais ça rend tout le reste qui est foireux, totalement inexcusable.

Constat : si le dernier album de Suidakra, c’est du Metal alors Alan Stivell c’est du grindcore… Même pas un p’tit peu heavy, nope, épique certes, comme si l’intro de l’album qu’on aurait pu entendre durait une plombe. Metal JAMAIS. La diversité du groupe a disparu dans une bouffée délirante de paganisme fictionnel mal digéré. Alors envoyez-le au rédac chef de « Celtes Sous Acide Magazine », il aura peut-être le même orgasme que devant une soubise à Concarneau, mais moi, perso ça me donne plutôt envie de boire du cidre normand histoire d’avoir un truc plus intense dans le verre que ce que mes oreilles ont subi face à cette galette…
 
Critique : Thomas Enault
Note : 2/10
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