Chronique

SPIRITS OF FIRE - SPIRITS OF FIRE / AFM Records 2019

Depuis quelques temps un bruit de couloir s’amplifiait sur un super groupe de mecs qui avaient tous à la fois un pédigrée digne de reproducteurs de concours (où d’employés du mois plus ou moins heureux). Il est maintenant possible de se rendre compte que ce bruissement loin de s’étouffer s’est transformé en explosion musicale (si ce n’est de succès direct). Si tu n’as pas encore entendu ou même entendu parler de Spirits of Fire, laisse-moi te mettre l’eau à la bouche mon zami, y’a de quoi. Au chant, on retrouve Tim Owens, l’homme qui a été Rob Halford à la place de Rob Halford (sauf qu’il était pas Rob Halford, donc quand Rob Halford est revenu il a dû laisser son siège à Rob Halford… note de l’auteur, non je ne suis pas payé pour écrire Rob Halford je tente juste de battre un record personnel de name dropping inutile.) Pour ceux qui suivent un peu la carrière et la voix du monsieur et qui auraient un doute : il est en pleine forme et sert une de ses plus belles presta à ce jour en mélangeant classique du Metal, performance vocale et rage ouvertement exploitée à des fins musicales.

A la guitare, il y a Chris Caffery qui s’est plus ou moins battu successivement pour faire partie, ne pas faire partie, refaire partie de Savatage entres autres performances musicales et qui est une de ces gâchettes du Metal capable de tout jouer en gardant une signature sonore personnelle. Là aussi, le type en a encore sous le pied, au point, sur l’album, de laisser à penser qu’il faudrait en live, trois gratteux pour pouvoir rendre à peu près mais en moins complexe l’entrelacement de guitares énormes qu’il a lâché sur ce disque. Et comme si ça n’était pas déjà suffisant, à la basse il y a Steve Di Giorgio (Testament, Death oui oui le mec qui faisait passer la basse devant les grattes de Schuldiner sur the Philosopher c’est lui, et aussi Sadus entre autres groupes de chansonnettes légères) mais on a un peu tendance à le perdre dans la prod’ de ce disque « très très » guitare (dommage d’avoir un des meilleurs bassiste de la scène trash/death et de le sous-mixer, ça n’a certes pas empêché Metallica de vendre du « And Justice… », mais c’est pas une raison pour le refaire, mettons que c’est une forme d’hommage). Quant au batteur mark Zonder, même si on n’est pas fan de Fates Warning, il doit en être à son 25ème album studio donc oui, il est solide comme un sac de cailloux coulé dans du béton (et à peu près aussi léger dans la frappe que je qualifierai de colossale, « cataclysmatique » voire carrée, bref que des mots qui commencent par un c comme cube costaud).

Voilà, quand juste vaguement présenter les mecs prend une demie page autant dire que le casting a intérêt à être au rendez-vous de son cv. C’est le cas. Si ces mecs n’étaient pas déjà bien implantés on se demanderait d’où il sortent à servir ce truc qui oscille en effet entre un Judas Priest moderne et furieux et un Savatage beaucoup plus agressif tout en restant mélodiquement très chiadé. Le seul vrai bémol c’est d’avoir éteint la basse de Di Giorgio sauf dans les très rares moments où la (les en fait) guitare(s) ne joue(nt) pas (attention crime total). En 11 titres, le groupe signe un manifeste qui donne envie d’une histoire s’écrivant dans la durée, de préférence fort et idéalement faisant des concerts près de chez tout le monde. Et si je ne vous ai pas donné envie de l’écouter ce skeud, bah c’est que je me suis mal exprimé ou que vous aimez les ballades, après tout ça arrive à des gens très bien.
 
Critique : Thomas Enault
Note : 8/10
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