Chronique

CRYSTAL LAKE - HELIX / Sharptones Records 2019

Cela fait un petit moment maintenant que je cherche à me plonger dans CRYSTAL LAKE. Découvert sur youtube de façon fortuite, ce groupe de deathcore m’a surpris par la puissance de ses compositions et surtout le talent vocal de Ryo Kinoshita.
Léger cours d’histoire : le groupe est fondé à Tokyo en 2002 et a déjà sorti quatre albums. Et en ce début d’année que vois-je sur l’ipool ? Le nouvel album « Helix ». Et comme on dit c’est l’occasion qui fait le larron !

Après une courte introduction électronique l’album me balance avec une férocité sans égale, une brutalité colossale le premier extrait « Aeon ». Et là, déjà je suis conquis ! Leur deathcore a pris en agressivité, flirtant même avec du brutalcore ou même certains éléments du black. Écoute après écoute ce morceau est juste énorme. Un condensé de rare distillé sur quatre minutes.
« Agony » suivra la route mais moins rageur. Hardcore plein pot mais plus classique pour le combo. Alternance growl et chant clair ça passe très bien comme son jumeau « +81 » et son gros riff rouleau compresseur ! Putain cette adrénaline que vous bouffez en écoutant ces titres !!! Rien à jeter !! Et je suis initialement pas fan de deathcore !

Et là où l’album étonne c’est qu’il sera, à partir de ce point, changeant. Alors oui un titre comme « Hail To The Fire » fera écho à cette brutalité généreuse de début d’album. Speed et destructeur ! Avec sur ce morceau là une touche de Sepultura époque « Roots ». Jouissif vous dis-je !!!! Best therapy ever !!! Dites adieu à vos cervicales, les miennes n’ont pas passé le week-end…
Donc changement car avec « Lost In Forever », le ton devient plus « léger », autant dans l’esprit que dans la distorsion des guitares, tout comme « Outgrow ». Il y a toujours beaucoup d’énergie elle est juste d’une nature différente.
Pour ces morceaux cités il y a une logique. Ça martèle toujours de quelque part. Le très bon « Devilcry » (troisième extrait de l’album) tape fort avec un riff qui frôle le djent, avec un growl toujours très maîtrisé, et Ryo qui s’aventure sur des phrasé un peu hip hop. Original il faut admettre, mais ce n’est rien comparé à « Just Confusing », morceau un peu « what the fuck » qui casse la ligne de l’album. Ça sonne un peu dubstep posé avec… euh… oh je sais pas j’y connais rien en musique NRJ !!! Mais ça fait très bizarre, sans être foncièrement dégueulasse…

Mais je me dis que c’est pour mieux terminer ce superbe album. « Apollo » et son intro rock acoustique qui sera balayé par un riff d’une lourdeur pachydermique tabasse à mort !! C’est changeant ! Rageur, violent, mélodique ! Du très gros boulot de nos japonais !
« Sanctuary » a la lourde tache de nous achever, après une légère intro de claviers aux sonorités japonaises, une bonne cavalcade de basse, le groupe sort son hardcore/deathcore qu’il maîtrise le mieux, sans artifices, sans rien que la sueur et la hargne tout en étant soucieux des mélodies, c’est juste jouissif !

Y’a pas à chercher ! Je tiens la un potentiel album de l’année ! Pour un groupe estampillé « hardcore », je trouve que CRYSTAL LAKE explose les frontières, s’est enrichi, a grandi et est plus puissant que jamais ! L’album est une permanente mutation au pays de la musique brutale et mélancolique. A consommer sans modération tout au long de la journée ! Avec 40 minutes au compteur pas le temps de vous ennuyer une seule seconde !
 
Critique : SBM
Note : 9/10
Site du groupe : Site Officiel
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