Chronique

THINK OF A NEW KIND - IDEALS WILL REMAIN / Verycords 2020

Think of a new kind donne enfin une suite au très bon Symbiosis qui s'est avéré un véritable ticket vers l'international. Le featuring avec Björn Strid de Soilwork venu signer Blood relation n'y est pas étranger. Plein d'énergie et d'inspiration, et ça s'entend, les français prennent comme un nouveau départ. Outre un changement de guitare -anecdotique dans ce milieu- le groupe laisse tomber l'acronyme T.A.N.K., ce qui est une bonne idée, et signe avec Verycords, ce qui est une idée encore meilleure. Ideals will remain reste fait maison au diapason de la direction artistique du groupe : un hybride metal moderne américain/death mélodique suédois.

La première impression à chaud est excellente. Plus de groove, plus de mélodie et une utilisation bien plus naturelle et moins stéréotypée du chant clair rendent l'expérience immédiatement agréable. Ideals will remain ne souffre d'aucune comparaison avec son prédecesseur tant il gagne en écoutabilité, en efficacité, en complexité aussi, sans oublier d'apporter de l'air avec des breaks qui pètent les cervicales. Une pointe de djent par ci par là fera aussi son petit effet et d'un point de vue global, c'est du solide.

Détonant
L'entrée en matière est parfaite, un riff swedish sort la grenade de la poche qui sera dégoupillé par Clément Rouxel à la batterie. Last day of deception explose sous son assaut sauvage appuyé par des tintements bien placés. Une guitare alarmiste ajoute sur le break une dose d'oppression supplémentaire que le solo viendra libérer. La composition raconte une histoire. Une sensation confirmée par les titres suivants, et tout particulier Shadows hill dont le récit fini en apothéose avec un mélange de riff djent et de mélodie dissonante qui respire le chaos et la destruction. Guitaristiquement, le changement est pour le mieux.

Le premier tube The pledge est une véritable démonstration de force à l'américaine. A la limite du deathcore, c'est LE titre qui balance la grosse sauce. Physiquement, techniquement, mélodiquement, djentiquement, il y va à fond. Des chœurs façon hardcore NY s'ajoutent à tout cela pour finir sur le seul chœur et chant français que vous entendrez sur cet album :"Notre métal est plus fort que le leur". Une référence aux attentats du Bataclan et à leur propre post sur facebook à ce moment-là.

Chant clair, le bon, le mauvais
Passé l'interlude, vient la seconde moitié de l'album. Moins bas-du-front, elle propose Survivance où une voix non-identifiée fait son apparition avec une tessiture faisant penser à un guest d'Avantasia. C'est autant inattendu, qu'appréciable.

Appréciable, car en fait, le chant clair, c'est plutôt le talon d'Achille de Raf Pener, ce que les derniers titres confirmeront comme tant sur une punchline indigeste pour Dead end's night que sur la deuxième partie du final The essence où cette prestation ne semble pas naturelle. Il n'y a pas mort d'homme car ces instants sont rares. Ce qui reste irritant en revanche, c'est la superposition systématique avec du growl sur tout l'album. Ce n'est pas reproductible en live, c'est du bruit en plus, c'est refaire ce qui marche pas terrible sur Symbiosis et le 3/4 des artistes de la scène, à commencer par Soilwork eux-même avec ce foutu Verkligheten.

En faisant abstraction de ce biais commun aux nouvelles productions, Ideals will remain est un excellent album. Sans nouveauté, que de l'efficacité, il est en haut du panier et n'a absolument rien à envier à Killswitch Engage et son Atonement qui a tant fait baver la presse. J'aime assez l'idée que la fin de l'album emporte le même air que l'introduction. Cela appelle à la relecture, ce qui est évident, et incite également à aller chercher ce que les textes cachent. Simple et malin.

Line-up
Raf Pener: Chant
Nils Courbaron: Guitare
Thomas Moreau: Guitare
Clément Rouxel: Batterie
Olivier d'Aries: Basse

Tracklist
01 Anima
02 Last Days of Deception
03 The Pledge
04 Shadows Hill
05 The Phantom
06 EVE
07 Survivance
08 Dead End s Night
09 Pyro Ent
10 The Essence

Sortie vendredi 28 février 2020
Écouter également : Threat Signal - Disconnect
 
Critique : Weska
Note : 8/10
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