Chronique

AYREON - TRANSITUS / Mascot Label Group 2020

Parmi les grands hommes il y a Arjen Lucassen. Le maître derrière AYREON et une myriade d’autres projets. Ainsi un nouveau projet de notre alien préféré est toujours une petite fête et il met ici les petits plats dans les grands. Outre les diverses éditions il écris aussi un comics pour narrer son histoire, car oui notre homme est l’adepte des concept albums.
Je suis tombé amoureux des deux précédents, « The Theory Of Everything » et « The Source ». C’est pourquoi je suis impatient de jeter une oreille sur ce « Transitus », loin de la science fiction et plus versé dans l’horreur et le fantastique.

Le principe de base de Ayreon, c’est le turnover des guests. Hors ici on retrouve, pour la troisième fois d’affilée, le très bon (ce n’est pas la question) Tommy Karevik et l’exceptionnel Michael Mills.
Je parlerai des autres en temps et en heure. Le premier titre « Fatum Horrificum » sert d’introduction à l’album avec notre narrateur qui n’est autre que Tom Baker. Et autant vous dire qu’il est parfait. Rien à dire sur son interprétation. Bien que le fait que chaque titre commence par sa narration soit déstabilisant on s’y fait à la longue.

Simone Simons est une des grande protagoniste de cet opus, et son travail est exceptionnel. Elle peint un ange de la mort sublime comme le prouve le « Listen to my Story ». On reconnaît la touche d’Arjen dans la composition, un habitué ne s’y trompe pas.
On nous introduit la douce Abby, jouée par Cammie Gilbert, dont la voix est suave à souhait et envoûtante. Les échanges avec Tommy (qui joue Daniel) sont superbes sur ce morceau posé, très bluesy. Je la préfère dans l’excellent « Talk of The Town » plus enjoué et avec des lignes de chants plus accessibles et prenantes. Paul Manzi (Henry, le frère de Daniel) joue un personnage hautain et odieux tellement bien interprété… Quel titre !!!
Michael Mills entre en scène uniquement pour les deux titres suivants et il est toujours atypique et génial. Donc il est juste là en clin d’œil, autant pour moi. Les titres sont mélodieux et très agréables à l’écoute.
Puis on arrive à un monument… « Get Out ! Now ! » où Dee Snider nous montre qu’il est un incontestable pilier du métal tout âge confondu. Et cerise sur le gâteau, Joe Satriani nous offre un solo absolument dantesque !! Oh my god les derniers titres sont jouissifs !!! Moment qui s’apaise en fin de premier CD avec « Seven Days Seven Nights » où Simone Simons prouve (en avait-elle besoin) qu’elle a une voix sublime.
A mi parcours je suis très satisfait de ce qu’Arjen nous offre. Ça change, ça bouge, les mélodies sont au poil, tout va bien…

Et ça va changer… Allez savoir le deuxième CD est plat. Du moins dans sa majorité… On reconnaît la patte AYREON sur « Condemned Without A Trial » mais ça décolle pas… Tout est vide. Même l’intervention d’Amanda Sommerville est insipide… Et pourtant elle a du talent… Bon, je continue l’histoire. « Human Equation » remonte un peu le niveau pour un temps, mais bon sur cette deuxième partie je ressens rien…
L’histoire s’accélère, est-ce cela qui dessert la musique ? Allez savoir. Alors oui Tommy est impérial sur « Daniel’s Vision » mais ça ne sauve pas tout… Même le duo Sommerville/Karevik de « She Is Innocent » est chiant. Pas de lignes de chant accrocheuses. Le tempo est lent mais ça ne sert pas du tout l’œuvre…
Le retour des chœurs sur « Inferno » apporte un truc en plus, et Johanne James est très bon il faut bien le dire ! Enfin Amanda Sommerville excelle avec Simone Simons sur « Your Story Is Over » qui reprend le thème de l’ange de la mort entendu sur « Listen To My Story ».

In fine je suis très très partagé. Oui l’idée, la façon dont l’histoire et les protagoniste interagissent est géniale. Les intervenants, tous sont au top, mais il manque quelque chose de crucial à cet opus : du chant pertinent. Le premier CD, sans être parfait, est de loin supérieur au deuxième. Alors certes, le concept est poussé à son paroxysme mais au détriment du plaisir de l’écoute.
Après deux albums parfaits je suis un peu déçu… Mais si on prend le concept dans sa globalité c’est une mention plus qu’honorable que reçoit cet opus.
 
Critique : SBM
Note : 7/10
Site du groupe : Site Officiel
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