Chronique

JON OLIVA'S PAIN - GLOBAL WARNING / Afm records 2008

Continuant sur sa lancée après un très bon Manical rederings le Mountain King r’empile avec un 3ème album plus ambitieux.

Une entrée des plus théâtrales nous accueille pour « Global warning ». On pense plus au Trans-Siberian Orchestra qu’à Savatage. Une intro impressionnante qui poursuit sur une chanson très opéra rock comme Jon aime à les développer ces derniers temps. Un début des plus étrange enchaîné sans temps mort par « Look at the world » dans un esprit toujours aussi théâtral. Une fois habitué, on est très agréablement surpris par cette direction des moins banales.
Avec « Adding the cost » on retrouve le heavy tonitruant d’un Savatage toujours porté par cette voix inimitable gage d’une qualité sans limite. Matt LaPorte réalise encore du bien beau travail à la guitare. On retrouve l’ambiance presque piano bar avec « Before i hang », toujours savamment saupoudré de bon métal de très grande classe. Une chose de sûre voilà du très bon.
Moment intense avec l’arrivée de « Firefly ». La ballade émouvante comme Mr Oliva sait les composer et les interpréter : avec tripes et émotions palpables à chaque seconde. Un douloureux moment où une fois de plus l’ombre de feu Criss Oliva persiste comme pour ne jamais oublier le destin brisé de ce génie de frangin (we miss you Criss). C’est la larme à l’œil et le cœur tendue que nous écoutons « Master » comme pour mieux avancer sans manquer un instant à la mémoire de celui qui restera présent au côté de son Frère (le nom du groupe vient bien de là !), encore aidé par les quelques idées retrouvées au fond d’une boite, comme pour toujours exister malgré la mort. Un titre résolument moderne appuyé par beaucoup d’effets sur la voix. Etonnant mais finalement dans la droite lignée créatrice et déjantée de son maître.
On part dans des contrées plus acoustiques avec « The ride » qui sent bon les grands espaces Américains. Un voyage agréable, on ferme les yeux et on se laisse bercer par cette subtile musique.
On change encore de décor avec « O to G » où seuls un piano et une voix débutent. L’immense talent fait le reste, alors que « Walk upon the water » se méprend dans la ballade tout en gardant un côté plus groovy. La voix éraillée et écorchée de Jon donne un esprit dramatique des plus prenant comme si la peine s’était installée dans un moment des plus joyeux. Du très grand art qui touche en plein cœur. Avec « Stories » on retrouve le métal grandiloquent et percutant qui fait un bien fou. Du bon gros heavy comme on l’aime.
La douceur refait surface le temps d’un « Open your eyes » tout en gaieté qui surprend et nous donne le moral. Un très beau moment intense encore une fois merveilleusement transcrit par un personnage hors normes. Un petit « You never know » avec Ralph Santolla (Millenium /Iced Earth...) à la guitare, vient nous prendre à la gorge. Ce titre heavy à souhait vous régalera au bon vieux souvenir d’un Tage’ au fond des abysses dont la mémoire perdure elle aussi ici même. Délicieusement exquis.
Maintenant voici la fin « Someone / souls ». Deux titres en un, qui clôture un exercice fort réussit. Une ballade entre douceur et puissance qui nous berce avant la montée finale pour s’en suivre un bain d’acoustique si sensible que le monde semble s’être arrêté.

Conclusion : Jon Oliva nous présente son nouveau style à la croisée du heavy métal et de l’opéra qui lui siet à merveille. Un album pas évident d’approche mais tellement bon. Encore une fois le gros bonhomme a su mettre tout son talent dans une œuvre unique et indispensable. Vivement conseillée si vous voulez un peu d’autres choses.
 
Critique : Guillaume
Note : 9.5/10
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