Interview

Que s’est-il passé entre la sortie de « Lady Luck » et celle de « Game of Fools » ?

Après la sortie de « Lady Luck », nous avons eu deux tournées en 2007. Durant la deuxième partie, nous avons enregistré un dvd/cd live. Beaucoup de matériels de ce live vient de notre prestation lors du Raismesfest, tandis que le cd provient de notre concert à Paris. On l’a appelé « Red Live Joint ».
A la fin de cette seconde tournée, vers le mois d’octobre il me semble, Matt (basse), Chris (batterie) et Luke (guitare) sont retournés en Australie pour boire et profiter de l’été australien, tandis qu’Eddy et moi-même sommes restés en France pour nous reposer et commencer l’écriture de notre nouvel album, dans un froid insupportable je précise ! En plus, Eddy n’a pas pu rentrer en Australie à cause de problèmes de visa, maintenant tout ca mieux car il a sa résidence permanente. Pour ma part, j’ai donc passé quelques mois à composer à Paris, mais le froid était trop intense pour mois et je suis rentré fin décembre. Avec Eddy, nous avons donc travaillé par Internet.
Enfin, en mars je crois, Eddy m’a rejoint et nous avons bossé sur notre nouveau matériel pendant toute l’année 2008. Notre programme quotidien était le suivant : réveil, 10 cafés, écoute des morceaux de la veille pour rebosser encore dessus le jour même, quelques bières et un petit casse-croûte et discussion à propos des titres à venir. Après, c’était un peu la guerre par rapport aux nouvelles chansons et, finalement, nous enregistrions deux versions pour, à la fin, choisir la meilleure. Ensuite, on continuait à bosser sur les deux versions, puis faisions un break pour manger. Durant le repas, nous reparlions de nos accords et désaccords sur les derniers titres, pour opter sur une troisième version du morceau en question ! On finissait de travailler vers quatre heures du matin. Autant te dire que l’année a été longue (rires) !

Ne le prends pas mal, mais je trouve que « Lady Luck » a été fait un peu à la va-vite. Ne regrettez-vous pas ne pas vous y être attardé plus longtemps ?

Tu sais, c’était une période un peu étrange pour nous. Nous nous étions rencontrés seulement cinq mois avant que « Lady Luck » ne soit terminé. Je devais assurer une tournée qui avait été planifiée depuis longtemps, je suis donc allé à la chasse aux bons musiciens et disponibles surtout, dans tout Sidney. Nous avons répété pendant deux semaines environ, puis nous avons pris l’avion, direction l’Europe ! Il me semble que nous avions quand même donné un concert à Sidney avant de partir.
Quand nous sommes revenus à Sidney après cette tournée, je me suis attelé à l’écriture d’un nouvel album car les gens ne comprenaient pas si nous étions Green Dollar Colour ou Koritni. Notre but, à ce moment-là, était de cimenter notre groupe et sortir un nouvel opus sous notre vrai nom. Peut-être que cela aurait été mieux de passer plus de temps lors de l’écriture de cet album, mais pour être franc, je ne vois pas ce que ça aurait changé. Et puis, nous ne nous connaissions pas très bien, maintenant, ça va beaucoup mieux car nous avons tourné pendant plusieurs années et nous nous ressentons comme une vraie entité. C’était une évolution naturelle et, honnêtement, si nous avions pas autant tourné pour l’album « Lady Luck », je ne pense vraiment pas que « Game Of Fools » aurait sonné si bien !

Cet album est beaucoup plus varié et retranscrit bien toutes vos idées, c’est un pur album de Rock, avec un R majuscule !

Merci mec ! Je pense effectivement que cet album va en mettre plein la face aux auditeurs et qu’ils devront ramasser leurs dents tombées devant leurs baskets (rires) ! Je suis très satisfait du produit final, ce qui m’étonne encore tant je suis quelqu’un d’assez critique. Je prends donc cela comme un bon signe. Avec Eddy, nous avons énormément travaillé sur cet album, allant même jusqu’à nous battre (rires). Ce qui est positif également, c’est qu’il nous reste encore pas mal d’idées non utilisées, et qui pourront servir pour le prochain album.

Pour moi, ce « Game of Fools » est certainement un des meilleurs albums de hard rock que j’ai entendu (et j’en écoute un paquet !) Qu’en penses-tu de ton côté ?

Hey, ça fait super plaisir à entendre ça ! Comme je te l’ai dit, j’ai une voix perfectionniste dans ma tête qui m’a murmuré qu’on serait vraiment heureux avec cet album. C’est vraiment une bonne chose, mais mon objectif maintenant est de confirmer ce bon album studio en bonnes performances scéniques. Nous sommes vraiment confiants par rapport au rendu live que nous pourrons donner au public.

La performance vocale est vraiment incroyable sur cet album, c’est vraiment impressionnant ! Des détails à nous donner ?

Cela vient probablement de mes entraînement de cris ninjas, tu sais d’arriver à briser des blocs de glace rien que par le son de ta voix, c’est quelque chose ! (rires) Plus sérieusement, je suis, en effet, assez satisfait de mon chant sur cet album. Je ne me suis pas trop pris la tête, et les notes sont venus très naturellement, sans stress particulier. Cela vient peut-être de mon âge ou tout simplement d’une certaine maturité que j’ai acquise, mais honnêtement, je me sens vraiment à l’aise avec voix et je pense que l’auditeur sentira un certain naturel dans mes vocaux.

Peux-tu nous en dire plus à propos de “Tornado Dreaming” et ses deux parties ?

Eddy est venu avec ce riff pendant la deuxième partie de notre tournée « Lady Luck ». Il me l’a joué dans l’avion et j’ai vraiment adoré ! Mais c’était une collection bizarre d’idées, et j’ai pensé que le riff devait être doublé (comme dans la deuxième partie). Ca n’a pas été le cas. Nous avons essayé de le doubler au milieu de la chanson, mais ça ne sonnait pas terrible. C’est pour cela que nous en avons fait deux morceaux. Je dois tout de même avouer que beaucoup de structures au niveau des guitares et des chœurs sont quasi identiques dans les parties, car en fait, nous avons juste changé le tempo. Mais dans tous les cas, ce qui est certain c’est que ce titre nous a pris d’août 2007 à novembre 2008 !
Eddy et moi-même avons bataillé et rigolé dur pendant son écriture, mais je suis vraiment heureux que nous ayons pu en venir à bout. Au final, nous en avons eu 70 versions différentes ! Ce morceau a mis autant de temps à voir le jour que le singe à devenir un homme (rires) !

J’ai remarqué que cette fois-ci, il y a beaucoup plus de choeurs, dont une majeure partie a été réalisé avec ton frère. Que peux-tu nous en dire ?

Ah bon ? Personnellement, je ne trouve pas qu’il y en ait plus que sur « Lady Luck »… Bref, peu importe. Ce qui est sûr, c’est que mon frère a fait plus d’harmonies sur « Lady Luck » que sur « Game Of Fools », mais c’est certainement ma voix que te fait dire ça. En effet, j’utilise différentes manières de chanter, beaucoup plus que sur « Lady Luck », je voulais vraiment diversifier les vocaux et améliorer les backing vocals autant que le chant principal.

Vous serez bientôt en tournée et c’est super ! Qu’attendez-vous de celle-ci ? Pour ma part, je me languis déjà la date du 9 mai à Istres !

Je suis très excité également, surtout qu’en répétition ça sonnait déjà très bien. Nous nous languissons vraiment de nous produire sur scène et surtout devant vous les fans. Le son va être énorme, en même temps, on sera obligé vu comme Chris maltraite ses fûts ! (rires) Je pense que les gens qui nous ont déjà vu sur scène vont être agréablement surpris. On nous dirait vraiment telle une meute de loups ! On a les crocs et on va se régaler !

C’est la fin de l’interview, je te laisse le dernier mot.

Tout d’abord, merci pour tes compliments sur l’album et j’espère qu’on pourra boire un verre ensemble après notre concert à Istres !
Pour finir, je vais te raconter une petite histoire concernant la chanson intitulée « 155 » ;) Cela vient de notre tournée l’année dernière quand nous étions en Italie. Sam, notre manager, y est allé par la route avec tout notre matériel tandis que nous avions opté pour l’avion. D’ordinaire, c’est toujours lui qui conduit le tourbus et qui nous dirige. Cette fois-ci, notre boulot était de ramener la voiture de location de notre dernière salle de concert jusqu’à l’aéroport (à deux heures de route) pour prendre notre avion direction Paris. Tout cela paraît assez simple, n’est-ce pas ?... Eh bien, en fait quand tu demande à des musiciens de faire autre chose que jouer du rock n’ roll, ça part automatiquement en vrille ! Après avoir roulé pendant quatre heures en cherchant l’aéroport, nous avons demandé notre direction à une station essence. Nous avons alors appris que nous nous trouvions actuellement entre Vérone et Venise, donc à environ deux heures et demi de Milan ! Nous avions donc deux heures pour ramener la voiture de location et prendre notre avion. Nous avons alors roulé à 190 km/h ! J’ai transformé le 190 et 155, car c’était plus facile à chanter (rires) ! Nous avons finalement réussi notre périple et avons fêté cela en buvant pendant tout notre retour sur Paris. Pas la peine de te dire que désormais, nous ne sortons plus sans notre manager !
Voilà pour l’histoire ! Bon mec, j’entends les bières qui m’appellent du frigo, donc je vais aller les voir pour leur dire de la fermer !
Merci pour tout !