Interview

SPIKY (2011) - Carnival Symposium

Guillaume Muller, alias Spiky, est le clavieriste des groupes de metal marseillais Ivalys et Damaged Voice. A côté de cela, le jeune homme est fan de steampunk. Il nous en dit un peu plus sur ce mouvement au travers de son album "Carnival Symposium".

En découvrant ton album, j’ai découvert le steampunk. Peux-tu nous faire un résumé de ce que c’est ?
Le Steampunk est une uchronie, un monde qui aurait pu exister si les avancées technologiques s'étaient opérées différemment. Basé sur l’énergie à vapeur (de l'anglais : Steam, la vapeur / Punk, la déviation), cet univers conceptuel présente des tableaux variés et gigantiques à tendances industrielles.

Tu t’es entouré de Jessica Donati (chanteuse dans le même groupe de metal que toi « Ivalys ») et Captain John Sprocket (« The Cog Is Dead »). Avec le recul, les choisir semble très naturel, comment s’est passée ta demande ?
C'est effectivement un processus naturel : j'ai choisi les voix qui me plaisaient le plus. Je connaissais déjà très bien Jessica suite à plusieurs collaborations ; pour Captain John Sprocket (Californien), je l'ai contacté par mail, puis on a échangé longuement au téléphone, puis par écrit. Bien entendu j'avais -à la base- contacté d'autres chanteurs mais certaines demandes n'ont pas abouties (réponse négative, ou alors, ça ne collait tout simplement pas).

Il est difficile de ne limiter ton œuvre qu’à la musique. Cependant, penses-tu pouvoir le présenter en live, si oui sous quelle forme ?
Absolument, mais dans ce cas, les morceaux seraient revus pour être adaptés à une formation plus petite.
De plus, une présentation live nécessiterait d'appuyer davantage sur le chant et d'autres instruments plus "conventionnels", et obligerait de s'équiper de séquences jouées sur scène.
A partir de là, on s'éloigne du travail effectué en studio, et je pense que si cela doit se faire, ce sera dans le cadre d'un autre projet.
Pour l'instant, Carnival Symposium reste un projet studio, avec son univers et sa dynamique.

Le choix des instruments a dû être primordial pour restituer au mieux le son du Steampunk. Comment les as-tu sélectionnés ?
Plusieurs critères me sont naturellement venus en tête. Tout d'abord, la technologie de l'instrument (comme le Theremin, premier instrument électronique), ensuite son ésotérisme (le son du Didgeridoo, qui est une sorte de long tuyau), m'a instinctivement fait penser au son que pourrait produire des tubes industriels s’ils avaient à chanter ; puis le son en lui même (ce côté vaporeux dans les aigus, plus tellurique dans les graves), et enfin la façon dont les instruments conventionnels sont représentés, de manière plus martiale, et très percussive.

Ta musique est très visuelle. As-tu prévu des vidéos pour en faire des clips ?
Ce projet était en cours à un moment donné, le problème, c'est que l'univers et son ensemble représente le gigantisme et que les moyens doivent être proportionnés : ce qui est difficile dans le cadre d'un clip.
L'idéal, ce serait donc un court métrage d'animation fait sur l'un des titres, mais là encore le travail demandé est considérable.
Je ne perds pas espoir de faire un clip sur un prochain projet, mais ce sera nécessairement sur des titres plus intimistes, avec davantage de proximité avec le chant ou la musique.

Plusieurs vernissages sont prévus. Le premier aura lieu à Marseille le 25 juin. Comment se déroulera la soirée ?
De manière très authentique : entrée libre, avec écoute et discussions autour de l'album. Un festin de crêpes au nutella attendra les invités.

La musique, les BO de films et de jeux vidéos ; tu touches un peu à tout. Te reste-t-il un domaine que tu aimerais exploiter (pas forcément en lien avec le Steampunk) ?
Je suis quelqu'un de très curieux, à partir du moment où on m'explique quelque chose dans un domaine quel qu'il soit, je m'y intéresse nécessairement.
Une des choses que j'aimerais exploiter à coup sûr, dans de prochaines réalisations, est l'utilisation de langues différentes de l'Anglais, employer du Français mais également du Russe ou de l'Allemand.

Tu joues du piano, tu joues dans un groupe de metal symphonique, tu adores l’univers de Tim Burton et les BO ; tout comme Tuomas Holopainen (Nightwish). Est-il une coïncidence ou une influence ?
Bien que j'apprécie Nightwish et le métal, je n'en suis pas un fervent fan, et ça ne fait pas partie des choses que j'écoute en boucle.
D'ailleurs, on sent bien que la vision de Tuomas est bien plus douce et lumineuse que la mienne, bien plus sombre et martiale. Le choix de l'illustrateur, des instruments et de l'univers en est un exemple flagrant.

Renseignements : http://www.spiky.fr
 
Critique : Secret Sfred
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