Interview

SHAKRA (2012) - Thomas Muster (guitare) & John Prakesh (chant)

C’est en ce jeudi où ‘les noisettes sont gelées’ que je me rends dans un hôtel parisien pour rejoindre Thomas Muster et John Prakesh du groupe suisse SHAKRA, histoire de faire une interview pour la sortie de leur nouvel album « Powerplay ».
Déjà, l’ambiance est bien décontractée, les deux compères sont souriants et accueillants, prêt à en découdre avec les questions des Seigneurs Du Metal. Allez, c’est partit !

Tout d’abord nous allons parler de votre précédent album « Back on Track » qui a vu l’arrivée de John au chant. Quel est votre bilan sur cet album ?


John : C’est un très bon album, j’aime vraiment les chansons mais le nouvel album est meilleur.
Thomas : Oui, le dernier album est meilleur, car il convient mieux à la voix de John. « Back on Track » a été écrit alors que nous n’avions plus de chanteur, nous avions beaucoup de chansons de prêtes, nous n’avions aucune idée sur qui allait chanter ces titres. Au final ça a été John. Maintenant avec l’album « Powerplay », je savais qui allait chanter les chansons et je connaissais John en temps que personne, en temps que chanteur. Je savais ce qu’il pouvait, ou pas, faire avec sa voix. Au final j’ai du me focaliser sur ses forces et ses faiblesses. Je pense qu’au final « Powerplay » est donc meilleur que le précédent « Back on Track ».

Pensez-vous avoir atteint vos objectifs au final pour « Back on Track » ? Je veux dire avec les retours de la presse et du public.

Thomas : c’est dur en fait de juger. Parce que quand tu chantes de chanteur car ça peut être bon ou mauvais. Il y a de bons exemples dans l’histoire de la musique. Avec AC/DC ça a été parfait, mais si tu prends Iron Maiden, ça a été plus difficile. On ne savait pas ce que ça allait donner, mais on savait que John était meilleur chanteur que celui d’avant.
John : tu sais, en temps que personne ou musicien je suis complètement différent, tout comme ma voix aussi. Et je suis noir (rires).
Thomas : mais la différence entre chanteur n’est pas la voix, c’est ce que tu fais avec ta voix ; et John est capable de faire beaucoup de choses avec sa voix. On savait que ça allait coller, et au final, le choix de prendre John a été un succès ; on a atteint la seconde place des Charts en Suisse et ça n’été jamais arrivé auparavant.

Tu as dis que tu connaissais bien la voix de John, mais comment la connais-tu ? Est-ce par rapport au travail en studio, par rapport aux concerts etc. ?

Thomas : c’est une bonne question ! C’est un peu de tout en fait qui mis bout à bout te donne la solution. Bien évidemment nous n’avons pas enregistré que 13 titres.
John : on a enregistré environ 33 ou 34 chansons en démo pour voire ce que ça donnait.
Thomas : ça nous a permis de sélectionner les meilleurs titres, même si on avait beaucoup de bons titres.

Comment choisissez-vous les titres pour l’album ? Comment savez-vous que ça sera une bonne chanson pour l’album, car ça peut être bien pour vous mais pas pour un autre membre du groupe.

Thomas : exactement ! Tout d’abord, nous devons l’aimer et le fan est la deuxième personne qui doit l’aimer. Si nous n’aimons pas la musique nous n’attendons pas de quelqu’un d’autre qu’il aime notre musique. Ce n’est pas possible. Mais au final ce n’est facile. Car il faut aimer les chansons, il faut les mettre ensemble, essayer d’avoir une certaine palette de titres assez variés. Et au final quelqu’un l’aimera. Si ce n’est pas ce titre, ça sera l’autre. Mais ce n’est pas évident, et c’est impossible que tout le monde aime ta musique et il y aura des gens qui n’aimeront pas ta musique tout simplement.

Et qui choisit les titres pour l’album ? Est-ce une seule personne ou est-ce tout le groupe ?

Thomas : le groupe est une démocratie, donc tout le monde donne son avis.
John : Tout le monde à le droit à la parole et dis quel titre il aimerait ou pas. Mais c’est vrai que parfois c’est difficile de choisir par rapport à l’énergie investit.
Thomas : nous sommes cinq, tout le monde a donnée ses titres préférés et voilà le résultat. Bien entendu, s’il y a une incertitude la décision finale viendra de Tom, John ou moi-même qui écrivons les chansons.

Vous avez dis que le nouvel album est toujours le meilleur du groupe. En quoi cet album est-il meilleur que les autres albums du groupe ?

Thomas : on a de meilleures mélodies, un meilleur son, et aussi niveau chant c’est bien mieux. Et donc au final de meilleures chansons mais je ne dis pas que les autres chansons sont mauvaises.

Sur cet album vous avez « Dream of mankind », qui par rapport à la discographie de Shakra, paraît plus sombre, plus agressive.

Thomas : on été dans cet état d’esprit pour faire un titre comme ça. C’est plus atmosphérique en effet, qui pourra te faire penser à d’autres choses comparé aux habituels titres rock de Shakra. Ca m’ait venu comme ça, et je l’ai fait. Mais ce n’était pas prévu.
John : je pense que c’est un bon titre à jouer sur scène.
Thomas : c’est un titre qu’il faut apprécier au final, car au final Shakra ne fait pas ça si souvent (rires).

D’où tirez-vous votre inspiration, pour les paroles par exemple ?

John : tout simplement de ma propre vie. Je pense que c’est la meilleure façon de toucher les gens. Ecrire un texte est une chose d’intime. J’aime parler de mon vécu, de mes expériences. Et si tu écoutes bien, certains titres te diront beaucoup de choses, et rien avoir avec l’amour par exemple. Ca sera plus sur le pardon, le fait d’aller de l’avant etc. En fait, ce que tu vis au quotidien.
Thomas : prend la chanson « Life is now » par exemple. Elle est toute simple, et a un message tout simple : Carpe Diem. Apprécie le moment présent, d’où le titre. C’est un clin d’œil pour le groupe et ce que nous avons vécu. Nous avons passé de mauvais moments et c’est toujours mieux d’apprécier le moment présent et d’aller de l’avant. C’est en gros le moyen de faire face à ses démons, et de se guérir de la dépression et des mauvais moments. C’est un message simple mais porteur je pense.

Y-a-t-il un lien entre votre album « Powerplay » et « Power ride » ?

Thomas : quand j’ai suggéré le nom de l’album à Tom (ndlr : guitariste lead), je lui ai dit que ça se ressemblait trop peut être. Et il m’a dit que ça ne gênait pas car ça faisait une connexion avec un album qu’on aime vraiment. Tu faire ce genre de choses quand tu as neuf albums. Si « Power ride » était l’album d’avant, ça n’aurait pas été bon. Ici, il y a 11 ans entre les deux albums.

En effet, neuf albums en 14 ans de carrière, c’est plus que bien. Vous y attendiez-vous quand vous avez commencé ?

Thomas : c’est en fait la seule chose que je suis capable de faire. Je suis incapable de faire quelque chose d’autre. Je ne serais pas capable d’être serveur ou même de t’amener ton verre, ou du moins correctement. Je pense que c’est mon seul talent.

Tu ne vis donc que de ta musique ?

Thomas : oui, ça fait quelques années que je ne vis que de ça. J’ai un autre petit travail à côté. Toutes les deux semaines, je travaille dans un bureau pour faire de la paperasse. J’en vis depuis environ dix ans il me semble.

Ca veut donc dire que le groupe vend pas mal d’albums, mais en France vous avez toujours du mal à percer. As-tu une idée du pourquoi ?

Thomas : tout simplement parce que nous n’avons jamais joué en France. Si on venait plus régulièrement, chaque année par exemple, on aurait plus de fans. C’est notre problème, pas le problème du public. Ok, la France n’est peut être pas un pays taillé pour le rock, mais il y a bien sur des fans de rock dans ce pays.
John : il est vrai, sinon nous ne serions pas là aujourd’hui (rires)
Thomas : avec cet album notre label a décidé de nous envoyer ici, à Paris, pour faire de la promo, et justement espérer qu’après nous viendrons en tournée.

Vous avez donc une tournée de prévue ?

Thomas : oui, nous allons commencer à jouer en Allemagne à partir de mars. Nous ferons quelques festivals en Suisse et nous espérons peut être pouvoir jouer au Hellfest, ce qui serait fantastique.

C’est la fin de l’interview, je vous laisse conclure :

Merci à toi et venez découvrir notre nouvel album « Powerplay » !

 
Critique : Lionel
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