Interview

AMARANTHE (2013 - version française) - Jake E (chant)

Profitant de leur passage à Lyon pour la tournée Nexus of the Nemesis, quoi de mieux que d'aller rencontrer et faire une interview avec Jake E, chanteur et leader du groupe AMARANTHE. Etes-vous prêt à découvrir ce que sympathique personnage nous a dévoilé ?

Votre premier album ‘Amaranthe’ est sortit il y a deux ans et a été un gros succès. Avais-tu pensais avoir ce genre de retour quand vous avez commencé l’aventure ?

Pas vraiment. On a commencé ce projet en temps que projet car Olof et moi-même jouons dans d’autres groupes. J’étais dans Dreamland et lui dans Dragonland, deux groupes de power metal qui partageaient les mêmes studios de répétitions. On trainait de temps en temps ensemble et un jour nous étions chez moi et avons commencé à jouer de la guitare et nous nous sommes dit que nous devrions essayer de faire une chanson ensemble. Après un ou deux titres on pensé que ça serait bien de monter un projet ensemble. Projet qui inclurait nos amis d’In Flames, Hammerfall, Evergrey etc. car tu sais, Göteborg est une petite ville et on jour de la musique depuis quinze ans maintenant.
Nous avons donc commencé et avons eu des gars dans le groupe qui se donnaient à fond, et les premiers chanteurs que nous avons eu étaient Peter Iwers d’In Flames et Rikard Sanders d’Evergrey; puis on a eu Andy qui est venu faire quelques growls sur un titre. J’étais supposé chanter la majorité des paroles, ayant seulement des invités pour les guitares, quelques parties de chant ici et là. Puis Elize est venue poser sa voix aussi. Nous avons soudainement réalisé que nous devions en faire un groupe.
Nous avons mis les chansons sur Myspace et on a eu un contrat, pensant toujours que c’était un projet même si c’était un groupe. Et pour répondre à ta question, nous n’avions jamais imaginé ce qu’il allait arriver. Nous nous sommes dit ‘Ok, nous avons un contrat avec une super maison de disques, voyons voir ce que ça va donner !’.

Quelles sont les différences entre Dreamland / Dragonland et Amranthe qui peuvent expliquer le succès actuel d’Amaranthe?

La différence est que nous jouons dans des groups depuis des années et que pendant ce temps on a fait des erreurs: signer le mauvais contrat, rencontrer les mauvaises personnes, tu fais tu business comme tu n’es pas supposé le faire etc. Aussi pour Amaranthe, nous savions ce que nous avions fait avant et nous avons essayé de ne pas faire les même erreurs. Quand nous avons reçu la première offre, si c’était il y a dix ans nous aurions accepté, mais nous l’avons refusé et attendus la deuxième offre. Et maintenant on peut survivre uniquement de notre musique, sans aller jouer le vendredi ou le samedi soir dans les pubs de Göteborg, comme les autres groupes, ou alors aller jouer à Londres ou aux Pays Bas deux ou trois fois dans l’année pour un concert.
Mais je suis aussi sur la route depuis dix ans, comme technicien pour des groupes ou comme tech guitare. J’ai tourné avec In Flames, Beyoncé, les Guns and Roses, et tout un tas d’autres groupes. Je connais donc bien la vie sur la route et je peux te dire que c’est dis fois mieux quand c’est avec ton propre groupe.

Récemment votre premier single ‘Hunger’ a été certifié disque d’or en Suède. Qu’as-tu ressentit à ce moment là ?

C’était incroyable. Tu sais dans un groupe tu as différentes tâches qui t’incombent et en Suède je suis en charge du contact avec notre label, Universal Music. Ils ont du me prévenir trois semaines avant la remise que notre single était disque d’or parce qu’il fallait que je les aide. Ils avaient besoin de singles pour faire les tableaux car ils n’en avaient plus. La chose la plus difficile était de réaliser que c’était vrai et que l’on rentrait vraiment dans le monde du business, parce que je n’étais pas vraiment content de la situation jusque là encore. Et j’ai dû cacher tout ces sentiments pour que les autres membres du groupe ne se doutent de rien. Et ce pendant trois semaines. Tu sais, nous avons tous rêvé d’avoir des disques d’or accrochés sur notre mur et quelque part dans notre tête nous pensions que ça n’arriverait jamais.

Pour votre premier album, vous tournez comme groupe d’ouverture et maintenant pour votre deuxième album, vous tournez en co-tête d’affiche. Un nouveau grand pas en avant.

C’est vrai! C’est un sentiment étrange tu sais. On a commence comme premier groupe d’ouverture pour Kamelot, puis comme deuxième groupe d’ouverture pour Kamelot une nouvelle fois, puis comme troisième groupe d’ouverture pour Hammerfall et maintenant on est en tête d’affiche. C’est aussi bizarre car nous ne sommes pas si gros que ça en France. C’est le seul pays où nous ne sommes pas aussi gros que Stratovarius. Autrement c’est cinquante / cinquante. A Paris par exemple, le public était fantastique. A Strasbourg d’un autre côté, le public ne faisait qu’écouter. Bien sur Stratovarius est toujours plus connu que nous mais on a pu constater que dans la plupart des concerts la moitié des gens sont là pour nous et l’autre pour Stratovarius. Et c’est vraiment cool ! J’espère vraiment que nous allons continuer sur cette voie, pour finir en tête d’affiche et seuls avant la fin de l’année. C’est vraiment super de pouvoir faire ça avec un groupe qui a juste trois ans d’existence.

Il y a quelques semaines de ça, vous avez sortis le premier single “The Nexus” issu de votre nouvel album, et en seulement trois semaines vous avez atteint 1.5 million de vues. C’est fou !

C’est vraiment drôle comme parfois tu peux être un peu aveugle à cause de la rapidité des choses. Par exemple quand tu conduis vite en voiture et que tu ralentis pendant dix minutes tu à l’impression de ne plus avancer. Le premier jour nous avons eu 15.000 vues pour « The Nexus ». N’oublie pas de noter que je le dis avec le sourire. Tu sais, j’ai des groupes plus gros connus que nous qui ont eu 15.000 visites en deux semaines. Puis un soir je vais voir la vidéo et là il y a 300.000 vues. Je me demandais ce qu’il se passait. Maintenant nous avons 1.5 million de vues après un mois ou quelque chose comme ça.
C’est aussi grâce à Patrick Ullaeus, le directeur de nos vidéos. Je travaille avec lui pour lui donner ma vision des choses car je veux que la vidéo soit faite pour qu’on ait envie de la revoir encore. On s’en fou si la chanson est nulle, et je ne dis pas que « The Nexus » est nulle car j’adore ce titre, mais je veux dire que si tu trouves la vidéo super, tu voudras la revoir, même si la chanson est nulle. Tu coupes le son et apprécies les images. Je veux créer des choses que tu veux voir et écouter encore et encore.
Si tu enregistres une vidéo avec le groupe restant devant un fond blanc, tu télécharges la chanson et c’est tout. C’est pour ça que nous avons toutes ces vues car les gens veulent voir la vidéo encore et encore et c’est super.

Une autre bonne chose pour le nouvel album: vous entrez en #1 dans les charts metal aux USA, #4 en Finlande, #6 en Suède et #1 dans les charts rock en Suède.

Oui! Et nous sommes #1 dans les charts rock en Finlande, #57 dans les charts rock aux USA, #37 au classement HMV au Japon aussi. C’est fantastique. En Suède par exemple, on a même battu Iron Maiden, qui sont #2. On bat nos idoles, c’est incroyable.

Parlons maintenant de votre nouvel album. Il y a tout un tas de chansons avec différents styles. Vous avez « The Nexus » qui est typé pour être un single, mais vous avez des ovnis comme « Razorblades » ou « Electroheart » qui sont plus dans une veine pop dance metal. Elles me font penser à un autre groupe suédois : E-Type.

Prends par exemple la chanson “Call out my name” dans le premier album. La chanson était écrite à la base pour être chantée avec E-Type. E-Type est un ami car j’ai travaillé avec lui. Nous en parlions encore et encore, puis nous avons signé avec Universal et nous avons du changer nos plans. Mais nous avons toujours gardé ces influences et avons fait ce titre. Pour « Electroheart », j’ai fait les lignes de chant pour le couplet et le pont. Je ne suis pas vraiment fan de cette chanson pour être honnête car je la trouve un peu trop… C’est un peu trop… au-delà des limites pour moi. Mais les fans l’adorent. Et c’est vraiment super d’avoir une base de fans si variée, les voir attendre devant les portes des salles de concert. Par exemple, une fille qui écoute Britney Spears pourra nous écouter et c’est une bonne chose. Mais je sais que ça énerve aussi beaucoup de personnes.

Vous avez aussi des chansons puissantes comme “Invincible” ou “Stardust”…

C’est intéressant que tu dises ça car tu as dit que “The Nexus” était fait pour être un single. Au début, nous pensions que « Invincible » serait le premier single car il nous paraissait trop proche de « Hunger ». Mais la maison de disque nous à dit que « The Nexus » serait le single et ils ont fait le bon choix.

Il pourrait être le deuxième single alors ?

Peut être. Mais ce ne sera pas le deuxième single…

Vous avez donc choisi le deuxième?

Oui, la vidéo est faite et tout est prêt.

Peut-on avoir le nom?

Non, c’est un secret (rires)

Comment fonctionne le processus d’écriture? Je veux dire, comment faites-vous avec trois chanteurs ?

C’est normalement Olof et moi qui travaillons ensemble. On s’échange les infos, ou on s’assoit et on chante des mélodies, on écrit les paroles. J’enregistre généralement la chanson en entier, même les growls, même si c’est faux ; comme si on égorgeait un cochon. Elize est bien meilleure pour les growls que moi. Ensuite on écoute et on essaye différentes choses.
Mais maintenant on a pris nos marques pour travailler, et on se dit, ok, ce titre va commencer avec Elize, ce titre avec moi ou Andy. La bonne chose est qu’on ne fait pas les chansons dans les salles de répétitions mais dans notre propre studio. Aussi, si ça ne colle pas pour le premier couplet, on passe au second. Ca prend juste une minute car maintenant tout est digital. On s’assoie et on voit ce qui est le mieux pour chaque titre.

Et pour les paroles. Qu’est-ce qui vous sert d’inspiration?

Je ne suis pas en charge des paroles définitives. Mais c’est toujours Olof et moi-même qui les faisons. On se lance la balle à tour de rôle pour voir les idées de chacun. Pour amranthe, c’est un peu comme écrire un livre car on a une ligne directrice que l’on suit, mais ce n’est pas un album conceptuel dans le sens ou nous ne disons à personnes de quoi parlent les chansons, mais tu peux voir la trame dans les vidéos. Les vidéos sont inspirées directement de tout l’album. Les vidéos de 3hunger » ou « The Nexus » ne sont pas liées directement aux paroles des chansons mais plus à la ligne directrice de l’album. C’est une sorte de fiction. Bien entendu on est inspiré par la vie quotidienne, mais je suis surtout inspiré par la télé et les films. Tu peux le voir dans les vidéos. C’est un peu comme à Hollywood. J’aimerais vraiment gagner un trophée pour les vidéos, ou être nominé pour le meilleur clip vidéo. On verra bien !

Des projets après cette tournée?

Après cette tournée nous rentrons chez nous pour quatre jours, puis nous en allons en Russie pour deux concerts, et revenons chez nous. Nous étions supposés aller aux Etats-Unis mais on reste chez nous deux semaines. Nous partons ensuite au Japon, en Chine revenons en Suède pour quelques concerts. Ensuite, il y a les festivals d’été, probablement un tour en tête d’affiche aux Etats-Unis pendant deux semaines, puis retour aux festivals d’été. Après ça, retour au Japon, puis les Etats-Unis, et retour en Europe. On est donc pris jusqu’à la fin de l’année.
Et probablement après la fin de l’année on tournera encore. Si tu regardes l’emploi du temps des deux dernières années, on est un des groupes de rock qui tourne le plus actuellement et c’est plutôt cool.

Ton domicile ne te manqué pas parfois?

Comme tu peux le voir, j’ai une bague à mon doigt (rires). Au lieu de rentrer voir ma fiancée, je la fait venir à paris pour une paire de jours par exemple, ou alors quand nous avons des jours de repos etc. Bien sur que c’est difficile par moments car elle me manque. Mais on fait ça parce qu’on se bat pour quelque chose pour laquelle on s’est battu toute notre vie. Bien sur nous ne pourrons pas faire ça pendant dix ans, mais nous devons encore franchir une étape pour pouvoir sécuriser notre position et nous poser un tout petit peu.

C’est la fin de l’interview. Merci encore. Je te laisse conclure.

Je voudrais dire bonjour à tous les fans français. Ca a été énorme de faire ces trois concerts en France, même si celui de ce soir n’est pas encore fait mais je suis sur que ça sera énorme. J’espère que l’on reviendra très vite seuls, en tête d’affiche. Merci !
 
Critique : Lionel
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