Interview

FURIAPOLIS (2018) - Nico (Batterie) et Robin (Basse)

Furiapolis prouve avec « Déesses » que la scène marseillaise a du talent à revendre. Un premier album maitrisé sous influence Foo Fighters qui devrait amener à ces méridionaux un large public. Rencontre à Paris.

« Le groupe existe depuis presque dix ans et votre premier album n’arrive que maintenant. Pourquoi ? »


« Tout est auto-produit. On a fait un crow-funding pour ce disque qui a d’ailleurs très bien marché. C’est essentiellement un problème de coûts. On a toujours travaillé à l’arrache et du coup pour nos EP, on a pas eu le temps que l’on aurait aimé avoir. Pour cet album, on a enfin eu un peu plus de temps. On a arrêté de donner des concerts pour se concentrer sur le disque. »

« Le disque a été enregistré à Marseille ? »

« Non à Salon de Provence. Maintenant le studio a déménagé en Bretagne. »

« La plupart des morceaux sont en français. Pourquoi ? »

« Cela vient en partie de notre fan-club qui nous a demandé cela. Mais c’est aussi une volonté de notre part pour se faire comprendre. Il y a encore des morceaux en anglais car il y a des titres qui se prêtent davantage à cette langue. Sur certains titres, on a trouvé que les refrains en français ne sonnaient pas. »

« Quelles sont vos influences ? »

« Nickelback, Foo Fighters, Blink 182, Deftones. On écoute de tout, du metal, du funk, de la pop. On est assez éclectique. Il y a même des titres un peu dansant sur l’album. On aime les grosses guitares en mode Deftones. On aime mêler la puissance des guitares avec un chant mélodique. »

« Vos titres sont assez politique, « Emigrate or not » c’est sur la crise des migrants ?

« Il y a l’aspect découverte du monde, l’aspect social. Il y a l’idée d’aimer son prochain. Le fait que l’on vienne d’une ville comme Marseille, une ville cosmopolite a sans doute son importance. »

« La coco » est un titre sur l’addiction aux drogues ? »

« C’est sur l’addiction en général. C’est un conte philisophique à la Candide. Ce peut être l’addiction à une femme aussi. C’est une critique de la société actuelle, du capitalisme où l’on doit sans cesse se surpasser. »

« La cause » ou « L’armée des rois » ont une connotation très politique

« L’armée des Rois » est clairement politique. Cela parle de la puissance des banques, de leur domination sur l’individu. »

« Vous considérez-vous comme un groupe politique ? »

« Pas vraiment. On se sent concerné par les choses mais nous n’imposons aucune idée. Nous ne sommes pas des donneurs de leçons. »

« Comment vous situez-vous dans la scène marseillaise ? »

« Musicalement, on a pas l’impression qu’il y ait beaucoup de groupes qui sonnent dans notre style. On a beaucoup joué à Marseille mais aujourd’hui on aimerait jouer ailleurs. On a donné un concert au Molotov le 3 mars dernier mais c’était pour un événement particulier : la release party de l’album. »

« Vous avez choisi l’auto-production. Pourquoi ce choix ? »

« On y est un peu obligé au niveau financier. Aujourd’hui les labels cherchent surtout des groupes qui sont en auto-prod et savent faire les choses par eux mêmes. L’auto-prod permet une grande liberté. On s’en sort bien comme ça. Cela permet d’être cohérent avec ton projet. »

« Que représente le design de l’album, cette déesse ? »

« Il a été designé à partir de la femme du chanteur. C’est un message pour les femmes qui sont un peu notre leitmotiv. Après l’affaire Weinstein, nous voulions leur rendre hommage. »

« Que signifie le nom du groupe Furiapolis ? »

« Cela vient du grec : c’est la cité de la fureur. C’est un peu un hommage à Marseille, notre cité de cœur. »

« Avant l’album, vous avez sorti trois EP et avait pas mal tourné. »

« On a fait pas mal de trucs. On a joué en République Tchéque notamment. Les EP étaient un peu comme des cartes de visites.

« Il y a des dates à venir ? »

« Oui, des dates commencent à tomber. On a calé pas mal de trucs dans toute la France. On va essayer d’aller partout où l’on peut. On a un festival vers Salon de Provence et un autre vers Grenoble. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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