Interview

DEATH DECLINE (2018) - Alexis (Chant)

Les dijonnais de Death Decline viennent de sortir avec « The Thousand Faces of Lies », un très bon album de trash/death particulièrement efficace. Un deuxième opus qui devrait leur permettre de se développer tant dans l'Hexagone qu'à l'international. Rencontre à Paris avec le chanteur du groupe, Alexis.

« Vous jouez un mélange death/trash, c'est devenu plutôt rare d'oeuvrer dans ce genre. »


« Nous mixons toutes nos influences dans notre musique sans se poser trop de questions. Il y a un côté lourd dans le death auquel manque le côté agressif du trash. Nous aimons les vieux groupes trash comme Testament ou la nouvelle vague avec Crisix ou Angelus Apatrida. Le trash/death a l'avantage de mêler le côté lourd du death avec le côté agressif du trash. Ce style trash/death nous va bien. »

« Vous avez d'ailleurs le son du trash old school. »

« Oui, nous sommes fans des vieux groupes trash. On a mieux digéré sur ce disque nos influences. Sur le premier album, on sentait de façon trop évidente les influences de Testament et de Machine Head. »

« En dehors de ce côté trash/death, on sent aussi l'influence des groupes US 90's à la Machine Head justement. »

« Tout à fait. On a grandi dans les années 90/2000. On a beaucoup écouté Machine Head même si on a ensuite moins suivi leurs productions ultérieures. »

« Malgré ce son ultra puissant, vous avez aussi un côté mélodique. »

« C'est important. Si tu fais un truc bourrin de bout en bout, cela devient fastidieux pour l'auditeur. Si tu écoutes un album de Portal, même si c'est très bien, tu en sors épuisé. On a pris notre pied avec les groupe death de Göteborg à la In Flames. Notre premier jet d'album était très gras. On a voulu alléger le propos. »

« L'atmosphère de l'album est très sombre. »

« C'est clair. Que ce soit au niveau des textes que de la compo, il y avait une volonté de produire quelque chose de bien dark. »

« De quoi parlent tes textes ? »

« De sujets persos comme la dépression que j'ai pu traverser ou de coups de gueule comme sur « Network's Zombies Supremacy » par exemple qui parle de mon aversion pour les réseaux sociaux. De nombreux textes parlent du gâchis tant humain que politique qui pourrait amener à des conséquences funestes comme avec « Useless Sacrifice ».

« Que signifie « The Thousand faces of lies » le titre du disque ? »

« C'est l'un des derniers morceaux qui a été composé pour l'album. C'est un titre puissant et générique qui collait bien à l'esprit de l'album. »

« Les titres sont pensés pour le live ? »

« Tous. »

« Le groupe a déjà une longue existence derrière lui. »

« Oui, dix ans mais il n'y a plus personne aujourd'hui du line-up d'origine. La première démo de Death Decline avait été faite en 2011. Je suis entré dans le groupe en 2013. On a fait une tournée l'année suivante, année où le dernier membre fondateur est parti. On a enregistré cet album fin 2017 à Clisson. »

« L'album a été enregistré là-bas ? »

« Oui, juste à côté de Clisson au Vacamara Studios. On a travaillé avec HK Krauss qui a bossé pour Loudblast, Sinsaneum. »

« La pochette fait très film d'horreur années 70. »

« Elle a été réalisée par Stan W Decker qui a bossé pour Masterplan, Primal Fear. On avait dans l'idée de garder dessus le personnage que l'on avait sur le premier album, un personnage à la Eddie. On le déclinera d'album en album. »

« Dijon est plus connu pour la moutarde que pour le metal. Il y a une scène là-bas ? »

« Il y a déjà le Rising Fest qui est un super festival. La scène est très teintée metal/core, death/core. Il y a peu d'endroits où jouer en Bourgogne. Il y a un groupe local,NahBoM, excellent dans le style death/tech. On se croise assez peu avec les groupes du coin car nous ne sommes pas souvent sur Dijon. »

« Votre disque est une auto-production. »

« On a cherché un label pour cet album mais nous n'étions pas satisfaits des propositions reçues. On a préféré du coup resté en auto-prod. »

« Vous avez fait nombre de premières parties. »

« Cela nous a conforté dans l'idée de ce que nous voulions faire. On a compris que l'on ne devait pas avoir de titres de huit neuf minutes qui te bouffent ton set. On a ouvert pour des groupes aussi différents que Mass hysteria ou Diamond Head. »

« Vous avez déjà recommencé à tourner. »

« Oui, on a déjà une dizaine de dates qui vont tomber. On attend d'autres dates sur les festivals, pour l'été prochain. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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