Interview

SABATON (2019 - Version française) - Pär Sundström (Basse)

C'est avec grand plaisir que nous retrouvons Pär Sundström à Paris pour la promotion du nouvel album de Sabaton THE GREAT WAR

Il semble que vous gardiez la même structure sur chaque album ?


Nous voulons que nos fans sachent ce qu’ils vont trouver sur chaque album, mais en même temps nous ajoutons aussi de nouvelles choses. Au début c’était seulement Joackim et moi même qui composions. Actuellement tout les membres du groupe participent à l’écriture de l’album et c’est e qui aide aussi le groupe. Nous prenons l’inspiration d’un peu partout en fait. LA musique classique est une source d’inspiration bien entendu même si les membres du groupe n’en écoutent pas vraiment régulièrement. C’est un peu comme une sorte d’hommage que nous mettons dans nos albums.

C’est ce que vous avez fait sur les chansons The Red Baron et Fields Of Verdun

Oui, avec par exemple le solo guitare qui est très influencé par la musique classique.

Ce n’est pas la première fois que vous mettez des choses qui vous tiennent à coeur dans les chansons, comme un hommage. Sur les précédents albums vous montriez comment la guerre était faite, avec l’évolution des technologies, ce qui a rendu les guerres différentes. Qu’en est-il de The Great War ?

La première guerre mondiale (WW1) a été un tournant pour beaucoup de choses pour ce qui est du combat. Il y'a eu un grand nombre d’inventions qui ont changé le combat et une des choses les plus importantes pour nous était de nous projeter dans cet univers là, à fin de montrer la brutalité de la 1ère grande guerre du mieux que nous le pouvions.
Heureusement je n’ai jamais tiré sur quelqu’un et j’espère que je n’aurais pas à le faire mais je peux imaginer pendant la guerre, quand tu vois un ennemi si loin que tu dois utiliser les jumelles pour le voir, qu’il devait être plus facile aux soldats de se visualiser au combat en corps à corps dans ces tranchées boueuses. C’est ce genre de sentiment que nous avons voulu retranscrire sur cet album et plusieurs de nos chansons en font référence. Pendant la 1ère grande guerre les nouvelles inventions étaient rapidement adaptées dans le but de détruire le plus d’ennemis possible. On le constate pour la seconde guerre mondiale avec l’ovni présence des avions et des tanks, dominant et effaçant le fait du combat au corps à corps. Malheureusement ce développement s’est fait pour tuer encore plus de personnes.

Partons dans une ambiance plus lumineuse et positive. Vous allez promouvoir cet album avec une tournée, et aussi en jouant dans des festivals. Je vous ai vu plusieurs fois déjà, mais en festival vous devez convaincre un public qui ne vous connait pas forcément. Comment allez-vous adapter votre setlist avec votre nouvelle musique ?

Pour la prochaine tournée qui va nous prendre environ un an et demi voire deux ans à travers le monde, pour les fans que nous avons déjà et je l’espère pour ceux à venir, nous allons adapter le décors de la scène pour mieux coller à cette ambiance. Nous avons déjà construit toute cette structure que nous allons transporter en tournée pour mieux coller à cet esprit de première guerre mondiale. Je pense que le public trouvera le spectacle très captivant, et je suis vraiment heureux que nous aillons pu être si proche de l’ambiance du disque pour nos concerts avec une structure encore plus conséquente.

Tu as été à un moment un jeune musicien plein de rêves qui sont pour certains devenus réalité je suppose. Quand as tu réalisé que c’était vraiment la vie que tu menais et qu’est ce que tu donnes au public qui n’avais jamais imaginé auparavant?

Il y a eu tout d’abord plusieurs étapes de faites avec ce groupe. L’idée que j’avais avant Sabaton quand j’étais plus jeune, ce même avant que je ne commence à jouer d’un quelconque instrument, j’étais enthousiaste et ce pour tout ce que j’entreprenais. Que ce soit construire une cabane dans un arbre, monter une voiture en Lego, je voulais toujours faire plus grand et plus impressionnant. C’était mon objectif premier d’être le numéro un.
Après avoir vu pour la première fois un groupe de heavy metal, j’ai immédiatement rejoint un groupe en ayant en tête et pour mission de le mener au top et depuis ma mission n’a jamais changé. Depuis que nous avons fondé Sabaton, j’ai cette idée en tête, et le groupe vient maintenant de fêter son vingtième anniversaire. Et avec tout ce que nous avons déjà accompli, je suis conscient que certaines choses sont inatteignables, que certaines choses doivent être respectées, et nous nous devons de comprendre qui nous sommes et où nous allons. Je peux voir ce que seront les prochaines étapes, mais avant de franchir un nouveau palier, je dois et veux être sur que nous sommes stable là où nous sommes. Je ne cours pas dans les escaliers, je les franchis un par un. Ce qui signifie que je ne peux pas prétendre être quelque chose que nous ne sommes pas. Si Sabaton est un groupe qui jour devant 500 personnes à Paris par exemple je ne peux pas dire que nous sommes un groupe qui joue devant 5000 personnes. On doit le vivre maintenant mais nous devons faire en sorte d’atteindre ces 5000 personnes et c’est là que nous serons, et là que nous jouerons ça c’est certain ! Ou même 50 000 qui sait !

C’est ce qui est dit dans l’Art de la Guerre. Avoir les pieds à terre et connaître la vérité.

C’est la même chose pour tout en soit. Si tu veux réussir, tu dois être aguerri .

Tu as parlé d’être dans la lumière et tu as choisi la guitare basse qui n’est pas forcément l’instrument le plus exposé.

C’est vrai. En fait, dans mon premier groupe on m’a donné la basse car la guitare, la batterie et le chant étaient déjà pris. J’ai toujours été d’accord avec ça depuis le début. En voyant le groupe sur scène je ne voulais ni être le guitariste, ni le chanteur u même le batteur. Je voulais juste être dans ce groupe. Et je pouvais accepter chacune de ses positions. Si j’aurais pu choisir j’aurais peut être voulu être le chanteur car en fait j’ai bien ça en soit… enfin je pense. (rires). Mais je suis content d’être avec la basse du moment que je me sens bien dans le groupe.

Vous avez toujours une identité très reconnaissable sur scène. Est-ce un peu comme avoir un uniforme ?

Depuis les débuts de Sabaton j’ai toujours voulu avoir une forte identité. Un de mes groupes favori quand j’étais jeune est Manowar. Tu peux voir une photo de Manowar et comprendre que c’est Manowar. Tu peux voir une photo de Sabaton et comprendre que c’est Sabaton. Tu peux écouter la musique et savoir que c’est Manowar grâce à leur identité unique. Tu peux faire la même chose avec Sabaton aussi, tout comme pour les paroles des deux groupes. Une forte identité était nécessaire pour moi dès le départ. Quelque chose qui te faire ressentir que tu sais ce que tu as, tu me comprends. Nous n’avons pas eu de véritable identité au départ, mais c’est arrivé quand nous avons commencé à chanter des chansons sur la guerre que nous avons trouvé nos tenues de scène qui sont les mêmes depuis ce moment là.

Vous venez tout juste de terminer une campagne de dons pour financer la sauvegarde d’un musée en Angleterre. Est-ce une façon de rendre hommage à l’histoire ?

Exactement. L’histoire nous a beaucoup apporté et la façon que l’on a de préserver l’histoire comme celle-ci est très bien. C’est un hommage que l’on rend en effet. `Tout ce bataillon de canons, et c’était le seul champ de bataille en Angleterre issu de la première guerre mondiale. Nous cherchions des idées sur quoi faire comme une session photo sur ce lieu. Et une des personnes avec qui nous travaillons nous a dit « ce serait vraiment triste que ce lieu disparaisse non? ». Aussitôt nous avons ressenti le besoin de préserver cette pièce d’histoire qui plus est d’une aide inattendue. Maintenant, non seulement ils ont assez d’argent pour laisser le musée ouvert pour les deux prochaines années mais nous avons aussi remonter le moral des volontaires qui travaillent à ce musée. En plus de ça, le musée a ouvert en même temps que Sabaton est né, en 1999. Ca leur a donné encore plus envie de se donner pour le musée. L’année dernière ils ont bataillé dur non pas seulement sur le point financier pour sauver le musée mais aussi au niveau de l’intérêt porté sur ce dernier en soit. Aucune fondation, aucune personne ne portait intérêt à ce musée où à ses bénévoles. Ils étaient tous seuls, entre eux pour sauver ce musée.
Ca va être intéressant de voir comment ils vont gérer la situation maintenant. Et d’un autre côté nous (Sabaton) avons aussi beaucoup de challenges qui arrivent aussi et nous voulons que tout ça prenne forme !

Interview: Thomas Enault (Questions et Enregistrement) - Lionel Reygner (Transcription)
 
Critique : Lionel
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