Interview

STUBORA (2019) - Groupe complet

Les lorrains de StuBorA ont déjà une belle carrière derrière eux. Le groupe sort aujourd'hui « Horizon Noir » un disque réussi entre metal et rock. Un cinquième opus qui devrait permettre au combo de gagner un public plus large. Rencontre à Paris avec le trio.

« Votre nouvel album vient de sortir. »


« Oui et on est déjà sur une autre étape qui est le live. On est focus sur trouver des dates. Pour nous, cet album est le véritable deuxième album du groupe après « Résurrection. » On a commencé il y a vingt ans comme un groupe hard-core à la Madball. Il y a trois chapitres dans l'histoire du groupe: les années hard-core, l'arrivée de Mick puis le dernier qui débute avec « Résurrection. »

« Vous n'imaginiez pas à l'origine que le groupe durerait vingt trois ans. »

« Il ne reste qu'un membre d'origine dans le groupe mais clairement pas. D'avoir un parcours avec autant d'années, autant d'albums, c'est magique. Aujourd'hui, on arrive à maturité. On a eu un cheminement intéressant. »

« Votre disque est metal mais pas seulement. »

« On est tous les trois branchés musique électrique. Il y en a dans le groupe qui aiment le metal extrême, d'autres le heavy-rock ou le grunge. On aime Alter Bridge, Mastodon. On se retrouve sur pas mal de trucs en mélangeant nos influences. »

« Vous avez mis quatre ans à faire le nouvel album. C'est long »

« On a démarré en 2017. On voulait avoir du temps devant nous. Nous avons notre studio. On a passé un an sur l'écriture et un an sur la production. On voulait atteindre le meilleur. Il fallait aussi concilier avec nos vies pros. »

« Le disque est assez long. Il fait presque une heure. »

« Cyril a été assez productif. On avait vingt titres à la base puis on a fait une sélection. Deux ans de compo fait que l'on avait de la matière. »

« Musicalement, il y a des côtés très metal, d'autres plus rock « classique ». »

« Nous sommes très ouverts musicalement. Nous sommes des passionnés. On a été plus loin avec cet album pour faire passer le plus d'émotions possibles. Le disque est la continuité de « Résurrection ». Nous ne voulions pas nous donner de limites avec ce disque. »

« Les textes sont assez sombres. C'est le reflet de la société actuelle ? »

« Ce n'est pas très intéressant de parler des choses qui vont bien. Nous exprimons des choses sur l'état du monde mais aussi des choses personnelles. Il y a des textes comme « Tout peut finir demain » qui mêle histoire de relation amoureuse, histoire de groupe ou l'Histoire avec un grand H. On laisse aussi les gens libres d'interpréter les choses comme ils le sentent. »

« Vous chantez en français. Pourquoi le choix de cette langue ? »

« Nous venons de la scène trash à la base donc c'était logique de chanter en anglais à ce moment là. Il est difficile d'avoir la même richesse en anglais et en français. C'était un challenge d'écrire en français parce que les gens font attention aux paroles. Avec le français, il y a plus d'émotion et de sensibilité. Les textes sont très importants pour nous. »

« A en crever » est un morceau politique. Vous vous sentez politique ? »

« C'est notre vie, l'avenir de nos enfants. C'est un constat. On a envie de créer un débat avec ceux qui vont nous écouter. »

« Cerveau limité » dénonce le machisme ambiant. »

« Dès l'adolescence, il y a des mecs qui ont un manque de considération envers la femme. On dénonce le fait qu'aujourd'hui certains hommes traitent les filles de salopes simplement parce qu'elles portent une jupe. »

« Il y a déjà eu trois clips. »

« On a choisi trois titres forts de l'album mais des morceaux qui sonnent très différents les uns des autres. »

« Comment est la scène lorraine aujourd'hui ? »

« Cela a beaucoup changé. Il y a beaucoup moins d'associations. On s'entraide avec des groupes locaux. »

« Vous avez produit l'album à Nancy ? »

« Entre Nancy et Paris. On a tout fait nous mêmes, la production, le mix et le master. C'est une science particulière de faire un disque. Nous ne sommes pas mécontents du résultat. Quand on a commencé, on n'y connaissait rien. On savait simplement jouer nos morceaux. Aujourd'hui, on comprend le home-studio. On aimerait bien avoir de l'aide externe mais on a pas le budget. On s'est donné le temps de tout faire nous mêmes pour « Horizon Noir » et de le faire bien. »

« Vous partez en tournée bientôt ? »

« On est en train de s'en occuper. On cherche à faire des premières parties. Notre dernier concert était à Metz en première partie de Decapitated et Otep. On veut aller vers ça. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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