Interview

STUBORA (2020) - Niala (Batterie)

Vingt cinq ans de carrière au compteur pour les Lorrains de Stubora, qui un an après le déjà très bon « Horizon Noir » nous gratifie d’un excellent EP « Vision Obscure ». Entretien avec Niala, batteur du groupe.

« Cet EP arrive seulement un an après « Horizon Noir ». Vous avez mis à profit le confinement pour le faire ? »


« Absolument. Durant le confinement on se demandait ce qu’on allait faire. On s’est amusé à faire des reprises de Metallica, de Nirvana et puis on s’est dit qu’il serait bien de mettre à profit ce temps dont on disposait pour faire un EP. Il y avait des compos que Cyril et Mick avaient dans les tiroirs. On a travaillé à distance. C’était la première fois que l’on fonctionnait ainsi. »

« D’habitude il faut attendre des années avant d’avoir un nouveau Stubora, là ca été rapide. »

« A cause du confinement nous n’avons pas pu défendre « Horizon Noir » sur scène. Il convenait de rester actif. »

« Vous avez composé le EP l’été dernier, c’est cela ? »

« On a commencé à composer en juin dernier. Mick et Cyril composent rapidement. On avait de la matière. « Horizon Noir » a 13 titres mais on en avait composé une vingtaine au total. Nous n’avons pas voulu mettre des titres que nous avions laissé de côté pour cet EP mais uniquement de nouveaux morceaux. Musicalement, « Vision Obscure » est dans la continuité de « Horizon Noir » et également au niveau des paroles, avec un univers assez sombre. »

« Même si c’est sombre il y a quand même des motifs d’espoir. »

« On ne voulait pas noircir complètement le tableau. On veut faire partager des choses graves mais sans être trop négatifs. « Horizon Noir » parlait de l’état de la planète, de ce que l’on en avait fait. « Vision Obscure » quant à lui parle de la période que l’on vit actuellement, avec cette épidémie. Mais nous restons positifs quant à l’avenir. »

« La pochette rappelle celle de « Horizon Noir ».

« Tout à fait. Elle est proche dans l’esprit. Il y a ce même noir et ce même bronze. Le triangle représente la place de chacun dans le groupe, le fait qu’il n’y a pas de leader dans Stubora. »

« De quoi parle « Atta 451 » ? »

« D’une épopée historique. Celle d’Attila qui a traversé la Lorraine cette année-là. C’est raconté du point de vue de la personne qui l’a vécu à ce moment-là. La voix un peu death de Cyril sur ce morceau colle bien à l’atmosphère du titre. »

« Le clip qui en est tiré est super beau. »

« On a fait un montage. On essaie de faire les choses de la façon la plus professionnelle qui soit. Le clip de « Vision » est très réussi aussi je trouve. Cyril a passé un cap. »

« Vous mêlez dans Stubora un son metal et un autre plus rock. »

« Oui on a un côté très rock et mélodique. Cyril et Mick se complètent parfaitement, Cyril avec un côté death/trash et Mick avec un autre, rock, punk 90’s. C’est une association qui fonctionne bien. Quant à moi je viens du jazz fusion. J’amène un côté latino dans mes plans de batterie qui amènent un décalage intéressant. »

« Depuis l’album « Ressurection » vous chantez en français. Cela semble convenir parfaitement au groupe. »

« Oui on veut respecter la langue de Shakespeare. Ecrire en français n’est pas forcément évident mais c’est quand même dans ta langue que tu vas le mieux exprimer tes idées. Et certains groupes, comme Mass Hysteria par exemple, font ça très bien. Je n’interviens pas dans le processus d’écriture. Les deux autres le font à merveille. »

« Pourquoi avez-vous tenu à reprendre « Cerveau Limité » qui était déjà présent sur « Horizon Noir ? »

« Cyril y tenait. C’est un texte contre le machisme qui nous tient à cœur. On voulait la faire dans une nouvelle version avec des boites à rythme. Cette nouvelle version avec un côté électro et ce son synthétique sonne vraiment bien. »

« Comment expliques-tu la longévité du groupe. Vous êtes là depuis vingt-cinq ans maintenant. »

« Les membres de Stubora sont des rocs. On mérite d’être à la place où l’on est aujourd’hui. »

« Vous avez comme tous les autres groupes du fait du covid était dans l’obligation d’annuler vos concerts. Cela a été une grosse frustration ? »

« Enorme. On a de plus en plus de plaisir à jouer live. On s’éclate vraiment en concert. Depuis « Ressurection » on se sent vraiment bien sur scène. On a connu des galères avec notamment un tourneur qui a mis la clé sous la porte ou des plans foireux mais nous n’avons jamais baissé la garde. »

« Que souhaites-tu au monde pour 2021 ? »

« Peace and love. Aimez-vous les uns les autres. On en a un peu marre de l’Humanité à l’heure actuelle. Il faut que cela change. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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