Interview

LEVARA (2021) - Jules Galli (Chant)

Levara vient de sortir un excellent premier album très orienté AOR. Un disque plein de charme truffé, qui plus est, de potentiels hits singles. Entretien avec leur fort sympathique chanteur Jules Galli.

« Comment se retrouve-t-on à jouer dans un groupe avec le fils de Steve Lukather de Toto et un ex One direction ? »


« Cela s’est passé tout naturellement. Nous nous sommes rencontrés à LA. Je me suis installé dans cette ville à l’âge de 19 ans. Josh et Trev y vivaient en co-loc. Ils avaient envie de faire un groupe ensemble sans suivre les tendances musicales du moment. Ils avaient besoin d’un chanteur. Ils m’ont rencontré à cette époque. On avait un autre nom de groupe : ZFG. Notre musique a évolué, est devenue plus sophistiquée. C’est comme cela qu’est né Levara. »

« Tu habitais en Floride auparavant. Tu y faisais de la musique ? »

« J’ai commencé à écrire des chansons lorsque j’habitais à Miami. Je ne dirai pas que j’ai commencé ma carrière à ce moment-là. C’était encore très adolescent. J’ai ensuite été en école d’archi à New-York en continuant de graviter dans le milieu musical puis suis retourné à Miami. J’ai rencontré quelqu’un qui est devenu un peu comme mon mentor et m’a conseillé de partir à LA pour la musique. »

« Tu es parti aux Etats-Unis pour la musique ? »

« Non. Mon père est restaurateur et il avait le rêve américain. Nous sommes partis pour Miami avec ma famille. »

« Votre album a été produit par Ethan Kaufmann. »

« Oui dans son studio à East Hollywood. C’est un super studio, plein de good vibes. »

« L’album est très AOR. Tu es branché AOR ? »

« Il y a plein de groupes que j’adore qui sont étiquetés AOR mais je ne me rends compte que maintenant. Pour moi l’AOR c’est du rock mélodique et très composé. »

« Votre album sonne très Foreigner, Boston. »

« Oui ou Journey. Ces groupes sont ancrés dans la culture rock. J’ai grandi avec ces chansons même si je suis né dans les années 90. Ce sont des chansons populaires. Elles ne sont pas faites que pour les gens qui aiment le rock. Nous aspirons également à cela. »

« Tu veux dire que vous voulez faire des morceaux rock qui possèdent également une tonalité pop

« Tout à fait. »

« On trouve l’ex chanteur de Journey, Steve Perry, sur « Chameleon ». Comment l’avez-vous rencontré ? »

« Il est ami avec Trev depuis longtemps. Il nous avait demandé de lui dire quand nous serions en studio. Il est venu, a kiffé la musique. Il était venu pour une session de voix. J’avais la trouille bien sûr. Il m’a conseillé. A la fin de la session il nous a dit je reviens demain et il est venu presque tous les jours. Il a demandé les paroles de « Can’t get over » voulant chanter les harmonies puis il est venu pour « Chameleon » pour lequel il a composé le solo de guitare avec Trev. Cela a été assez extraordinaire. »

« C’est assez rare dans votre style musical d’être un trio. »

« On avait un bassiste à la base. Il a été avec nous durant un moment. Cela n’a jamais été prévu de n’être qu’un trio. On embauchera d’ailleurs un bassiste pour les concerts. »

« Vous êtes un groupe multiculturel avec un français, un anglais et un américain. Qu’est-ce que cela vous apporte ? »

« Cela crée une force unique et amène quelque chose de spécial. »

« Il y a plein de potentiel hit singles sur l’album. »

« Avec « Automatic » on a senti que cela allait être un bon départ musical. Un morceau bien écrit peut devenir pop. On a trouvé cela et on a essayé d’écrire les meilleurs morceaux possibles. »

« Il y a pas mal de ballades sur le disque, de morceaux mid-tempo. Vous aimez ce style ? »

« J’adore faire danser les gens. Avec une ballade tu peux toucher le cœur des gens. »

« L’album est très cohérent. »

« Merci beaucoup. On a bossé avec discipline. On avait 25 morceaux à la base. On en gardé neuf puis en avons ensuite composé quatre de plus. On a fait treize chansons au total. « Chameleon », « Ordinary » sont arrivés en dernier. Cela arrive souvent que les morceaux les plus évidents arrivent à la fin d’un enregistrement. »

« Vos titres passent en radio en France, en Allemagne, aux Etats-Unis. Qu’est-ce cela représente pour vous ? »

« C’est un rêve qui devient réalité. De te parler, de parler à tous ces gens est un rêve que j’avais depuis tout petit. Avoir un album qui sort, que les médias en parlent c’est quelque chose d’énorme. »

« Le disque sort chez Mascot ce qui est très cohérent avec ce que vous faites. »

« Il fallait explorer cette piste. Ils nous ont vu en concert en Europe. Notre manager a une super relation avec eux. C’était presque normal que de signer chez eux. Mascot croit en nous. On est très heureux d’être sur ce label. »

« J’imagine qu’il y a plein d’artistes que tu aimes chez Mascot ? »

« Oui j’adore Joe Bonamassa. Josh aime beaucoup P.O.D. Black Stone Cherry déchire. Ils ont un très bon catalogue. »

« Vous avez déjà tourné dans le passé ? »

« On a fait deux tournées aux Etats-Unis en 2019. Une grande dans de petits lieux et une plus grosse. »

« L’album est sorti récemment. Il y a des tournées à venir ? »

« Cela fait partie du plan. On devait faire la première partie de Foreigner en juin en Europe. Cela a été repoussé. On a hâte. En attendant on continue d’écrire. »

« Cela vous frustre de ne pouvoir tourner de suite ? »

« Un peu mais nous ne sommes pas inquiets à ce niveau-là. On est déjà très contents que l’album soit sorti. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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