Interview

DICTATEUR (2021) - Frère I et Frère I

Duo composé de Frère I et Frère I, Dictateur est un groupe délirant qui délivre une musique superbe, pont improbable mais réussi entre Supertramp et Satyricon. Leur premier album, « Vibrations » est un must. Entretien.

« Vous jouez ensemble depuis quinze ans mais Dictateur est né il y a trois ans. C’est cela ? »


« Dictateur est né dans l’espace-temps il y a trois ans, oui. Né d’une vibration unique. »

« Quels étaient vos précédents groupes ? »

« Nous étions tous deux dans Omaha Beach, un groupe de metal-champagne. C’était un groupe avec un chant aérien à la Led Zep. On avait sorti un EP et un best-of. Dictateur est la section rythmique de Omaha Beach : basse/batterie. »

« Qu’est-ce qui a amené à la naissance de Dictateur ? »

« La dualité de l’esprit. Le diktat de nos esprits en fait. Nous sommes fous tous les deux. Il nous fallait un univers de dictateur. »

« L’album mêle doom, prog, psyché. Comment arrivez-vous à ce mélange ? »

« Cela nous fait plaisir que tu es perçu l’album ainsi. On a toutes ses influences c’est vrai. On adore le rock progressif, Pink Floyd. Quant au doom, quand tu es tombé dedans c’est dur de s’en passer. Nous aimons la lourdeur du doom, sommes ultra fans d’un groupe comme Windhand qui est une grosse influence pour nous. »

« Vos influences principales c’est Windhand, le Floyd, Vanilla Fudge ? »

« Eux et d’autres comme Deep Purple ou Metallica par exemple. Windhand est effectivement une référence absolue pour nous. »

« Il y a aussi un côté stoner dans ce que vous faites. »

« C’est vrai. Nous aimons beaucoup Kyuss, ce soleil rouge qui brille dans le désert. Cette musique solaire. Nous avons aussi pour ambition d’aller vers des trucs ésotériques ce qui n’est pas très exploité dans le metal. On voudrait développer le côté planant de notre musique. Nous savons déjà ce que nous devons perfectionner. »

« En 2019 vous avez sorti « Live on Kepler ». Ce n’est sorti qu’en vidéo ? »

« Oui. La référence pour ce live était le live à Pompéi de Pink Floyd. C’est ce qui a été fait de plus beau sur terre. On avait aussi comme influence ce live à l’Opéra de Satyricon sorti en 2015 qui est grandiose. »

« Vous êtes totalement indé ? »

« A 100 %. On est dictateur ou on ne l’est pas. On a juste un distributeur, HK Corp. »

« Le disque est sorti en digital. Il sortira en vinyle ? »

« On l’espère. Nous adorons le vinyle et le visuel donnerait vraiment dans ce format. On va faire un super art-work pour le disque. Ce qui est bien avec le digital c’est que c’est accessible au plus grand nombre. »

« Le clip de « Autrijus » est très planant. Que représente ce ciel que l’on y voit ? »

« On aime bien la couleur de ce ciel nuageux. Cela donne une tonalité prog-rock. On aime ces éléments visuels comme ceux de l’homme et du volcan chez Gojira. On a envie de créer une musique spatiale et orageuse. »

« Le dernier titre de l’album « Quantum Love » est le plus doom de tous. »

« C’est un morceau qui illustre l’intensité que nous voulons créer. Le solo à rallonge sur un lit de basse fonctionne bien dessus. Ce titre pose l’album. Il permet à l’auditeur d’entrer dans notre cérémonie. »

« Pourquoi avoir repris le « Requiem pour un Con » de Gainsbourg ? »

« Tout simplement parce que c’est un morceau culte impactant. On aime beaucoup Gainsbourg et c’est une super chanson. On aime bien la reprise de « Sorry Angel » par Franz Ferdinand. On s’en est inspiré pour les arrangements. »

« Vous allez faire des live ? »

« On aimerait bien. On adore tous les deux la scène. On va voir. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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