Interview

TIGERLEECH (2021) - Sheby (Chant)

Deux ans après le déjà très bon « The Edge of The End », Tigerleech revient avec un second album encore plus abouti : « Melancholy Bridge ». Entre hard-core, sludge et stoner, les Parisiens nous gratifient d’un opus de grande qualité. Entretien avec leur chanteur, Sheby.


« Comment les choses se sont passées pour le groupe depuis la sortie de votre premier album ? »

« Après le premier album on avait pas mal de dates de prévu. Avec la pandémie tout est tombé à l’eau. A cette époque nous avons changé de batteur. Loic a bossé les morceaux du premier album pendant que nous composions en vue du second. On a travaillé comme cela, à distance. On a répété. 2020 a été une année pourrie mais nous avons pu aller en studio. On a fait des morceaux plus simples et plus courts. Sur le premier album les titres faisaient minimum six minutes. On voulait des morceaux qui aillent droit au but avec un côté plus sombre. »

« Le disque a effectivement un côté très sombre. »

« Oui c’est plus sombre au niveau du son. On joue un demi-ton en dessous ce qui donne cette atmosphère. On cherchait un truc un peu plus dark. Fin 2019 j’étais un peu déprimé. Cela se ressent dans les paroles. Je parle de sujets persos et aussi de sujets universels comme l’état de la terre et des gouvernements qui ne font pas grand-chose à ce niveau-là. »

« La pochette est super sombre aussi, et énigmatique. Que représente-t-elle ? »

« J’étais à Cracovie avec ma copine. On a visité un musée dans un sous-sol sur les abris anti-atomiques. On y trouvait cette photo. C’était une expo centrée autour de la guerre froide. Je la trouve hallucinante cette photo. Elle a un côté fin du monde. »

« On vous classifie souvent comme un groupe sludge avec un côté stoner. Cela vous convient ? »

« J’ai du mal à définir notre style. On flotte entre stoner, sludge, hard-core. Deux, trois morceaux du nouvel album sonnent assez grunge. Le premier album était sans doute plus metal. Celui-ci a une certaine orientation stoner même si nous ne sommes pas le typique groupe stoner. La gratte n’a pas un son fuzz comme chez les groupes stoner classiques. On ne se considère pas un groupe sludge, non plus. Le sludge a un son lourd, crado. Qui définit ce qui est sludge, ce qui ne l’est pas ? On aime le hard-core. Je viens de cette scène. Ma voix vient de là. »

« Tu as été dans des groupes hard-core d’ailleurs. »

« Oui punk et hard-core. Et aussi trash-metal. J’ai toujours été dans des groupes crossover. »

« J’ai trouvé, pour ma part, une grosse influence grunge sur cet album. »

« Nous sommes de gros fans d’Alice in Chains, de Soundgarden mais nous avons beaucoup d’autres influences. Nous n’y pensons pas. Nous sommes influencés années 90 en général. On se dit pas : « on veut faire du Soundgarden.»

« Le groupe existe depuis 2013. Comment vois-tu son évolution ? »

« Le line-up a changé. Dans le premier line-up les musiciens n’étaient pas très investis. Fabien, le guitariste, arrive en 2014. Il y a un premier EP en 2014, « Danse Macabre », un second en 2017. »

« Il y avait eu de très bonnes critiques de votre premier album. »

« Oui on avait eu de supers retours. C’est un disque dont nous sommes fiers »

« Vous n’avez pas pu promouvoir ce disque sur scène ? »

« Exact. On a fait notre dernier concert en décembre 2019. On avait des concerts prévus en Mars 2020. On sait ce qu’il est advenu. On vient de rejouer à Paris récemment. Cela faisait du bien. »

« Vous avez d’autres dates à venir ? »

« On en a pas mal. Le 18 Décembre à Troyes. Début Janvier dans le Sud : Marseille, Toulon, Fréjus. En Avril on jouera à Nantes. »

« Vous avez signé chez M and O »

« Oui le premier album était une auto-prod. Là on a signé chez M et O effectivement. On a pas mal de promo. On a une distrib physique via Season of Mist. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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