Interview

Avec « Vengeance Is Mine » Serious Black sort ce qui est peut-être le meilleur album de sa carrière. Un disque de power metal particulièrement efficace. Entretien avec le fort sympathique Mario Lochert, membre fondateur et bassiste du groupe.

« D’ordinaire tu parles de sujets fictionnels dans Serious Black mais « Vengeance is Mine » est au contraire un disque très personnel. »

« C’est vrai. C’est quasiment la première fois de ma carrière que je ne parle que de sujets persos dans un album. Il y a deux sujets centraux dans « Vengeance is Mine » : le départ de notre chanteur Urban Breed et une histoire d’amour qui m’a tenu à cœur et m’a presque laissé sur le carreau. »

« Pourquoi Urban Breed a-t-il quitté le groupe ? »

« Il y avait déjà eu des problèmes avec lui lors de la production de notre dernier disque, « Suite 226 ». Urban n’avait pas livré ses fichiers vocaux à temps et en plus n’était jamais joignable, pas même par la maison de disque. Par la suite, en tournée son attitude « fuck it all » s’est poursuivie parfois même durant les concerts. Il ne venait pas aux balances, racontait des mensonges sur les autres membres du groupe. Puis il a écrit sur le Net pour s’excuser de son mauvais comportement mais sans venir pour autant nous en parler directement avant de poster un message sur Facebook quelques jours plus tard disant qu’il avait quitté Serious Black. C’était un super chanteur mais c’était devenu impossible de travailler avec lui. »

« Comment as-tu recruté Nikola Mijic pour le remplacer ? »

« Quand Urban est parti cela devenait urgent de le remplacer pour la préparation du nouvel album. On a eu pas mal de propositions de chanteurs pour nous rejoindre. C’était pas mal mais il n’y avait pas le petit truc en plus. Et puis pour être chanteur dans Serious Black cela ne suffit pas d’être un bon musicien. Il faut aussi qu’une vraie amitié s’installe. La maison de disque nous a conseillé Niko. Je l’ai contacté. Il m’a dit qu’il était intéressé pour nous rejoindre. Je lui ai envoyé les textes et quelques semaines plus tard j’ai reçu un message de sa part à deux heures du mat dans lequel il me disait avoir enregistré un couplet, un pont et un refrain. J’ai appuyé sur play et là je me suis dit « wow ça y est on l’a notre nouveau chanteur. »

« Il y a pas mal de textes de l’album comme je le disais qui parle de cette rupture amoureuse. »

« Cette relation m’a fait énormément de mal. Je traitais cette fille comme une princesse et elle m'a quitté du jour au lendemain en colportant des mensonges sur moi. Plusieurs titres de l'album : « Out of the Ashes », « Queen of Lies », « Album of our live » parle de cela. Ecrire sur cette histoire qui m’avait presque détruit a été la meilleure manière pour moi d’en guérir. »

« L’album voit aussi le retour de Bob Katsionis qui a été aussi dans Firewind. »

« Les mecs de Firewind sont de très bons amis. Je les adore. Bob ne pouvait malheureusement pas venir de Grèce. On a bossé en s’échangeant des fichiers. Cela a été un peu plus compliqué de travailler de cette manière car c’est évidemment toujours mieux de bosser en direct mais malgré tout le résultat a été de grande qualité et d’une cohésion totale. »

« Le disque est excellent. Peut-être même le meilleur album de Serious Black à ce jour. »

« Je le pense aussi. Je trouve que c’est un super album. Il a été fait dans des conditions difficiles avec les confinements, le départ de notre chanteur, mon histoire d’amour qui m’a brisé le cœur et au final on fournit un super disque. »

« C’est un album de power metal mais pas que. »

« Serious Black est clairement un groupe de power metal mais cela ne nous interdit pas de proposer des choses différentes. Il y a des titres de l’album qui ont un côté très « radio », d’autres qui au contraire sont bien plus heavy. »

« Et il y a les inévitables balades. »

« Oui parce que j’aime le genre. Lorsque j’étais plus jeune et que j’achetais des disques de hard-rock j’avais envie d’entendre une ou deux ballades sur le disque. Quand je suis devenu musicien j’ai voulu faire pareil. »

« Vos derniers albums étaient un peu moins power-metal. »

« C’est vrai. On a débuté comme un groupe de power-metal. Cela fait vingt ans que nous en écoutons, c’est notre genre de prédilection. Mais sous l’influence d’Urban nous avons un peu dévié vers quelque chose de prog-rock mélodique. Avec l’arrivée de Nikola nous retournons aux fondamentaux power et c’est une bonne chose. »

« Tous vos albums sont chez AFM. Depuis vos débuts vous restez fidèles à ce label. »

« Parce que nous sommes très contents de travailler avec eux. AFM nous a toujours soutenu, a toujours cru en nous. »

« Il y a une tournée prévue ? »

« Elle a été repoussée à la toute fin de cette année. Nous jouerons en Novembre et Décembre prochain en Suisse et en Allemagne. »

« Il y aura des dates en France ? »

« Je l’espère vraiment. On veut venir vous voir. »