Interview

HARSH (2022) - Groupe

Avec « Out Of Control » les parisiens de Harsh ont sorti un superbe album glam-metal qui fleure bon les 80’s. Un disque fun, frais, jouissif qui montre un groupe capable de moderniser un genre que l’on pensait mort et enterré. Entretien.

« Vous avez crée le groupe en 2018 c’est cela ? »

« Un peu avant. On a eu un autre chanteur avant. Dans le line-up actuel le groupe est constitué depuis 2017. »

« Vous êtes la preuve que l’on peut faire du glam en 2022. »

« On peut, on doit faire du glam. Nous n’avons pas choisi le glam, c’est le glam qui nous a choisi. Le glam est au centre de nos influences qui sont très diverses. Certains dans le groupe écoutent du grunge, d’autres du hard-rock 70’s comme Led Zep, d’autres du metal moderne ou du jazz. Et au confluent de tout cela il y a le glam. »

« L’album sonne d’ailleurs très glam pur. »

« Les solos de guitare, les chœurs dans tous les sens le sont mais il y a des titres comme « Never let Go » qui sont plus moderne. On adore les chœurs donc on en met beaucoup. On écoute tous dans le groupe les Guns ou Bon Jovi. On est tous fans des gros piliers des années 80. »

« C’est très Guns, Mötley Crüe d’ailleurs. »

« En tant que guitaristes on est très fans de Slash. Les Guns on a écouté plus qu’à fond leur discographie donc c’est normal que ça s’entende. »

« Je trouve le disque fun mais sérieux. Ce n’est pas parodique comme peut parfois l’être le glam.»

« On est plus intéressé par les Guns ou Bon Jovi que par les courants parodiques du glam. On ne cherche pas à être comique. On est léger mais pas parodique. Il y a eu un courant glam à la fin du genre, le bubblegum-glam qui n’était que cela. On aime Steel Panther, on va les voir en concert mais nous ne sommes pas dans ce style-là. Les mecs de Steel Panther sont différents sur scène et dans la vie de tous les jours, nous pas. On ne joue pas un rôle. »

« Il n’y a pas de vraies balades comme dans les disques glam sur l’album. »

« A better tomorrow » l’est un peu mais plus dans l’esprit Greta von Fleet que Poison. « Believe me I’m alive » a une influence grunge qui a avec sa fuzz amène à un truc pas vraiment stoner mais pas loin. Peut-être que dans le prochain album il y aura de vraies ballades. »

« Vous ne vous sentez pas trop seul sur la scène glam française ? »

« Non il y en a d’autres. L’autre jour on a rencontré un groupe de glam composé de mecs de 15 ans à Lille. Cela faisait plaisir à voir. »

« Vous semblez plus gros à l’étranger qu’en France. »

« On a plus de dates à l’étranger qu’en France, c’est vrai. On a trente dates au Royaume-Uni en Mai. On a quand même un concert à Paris, au Petit Bain en Juillet. La France est plus metal que hard-rock. Par exemple on va jouer avec Anvil. Durant cette tournée il y a même une date à San Marin alors qu’il n’y en a qu’une seule en France. »

« Et vous jouez avec Loudness également »

« Oui mais cela a été reporté à 2023. »

« La progression du groupe a été logique avec single, EP, single, album. Vous l’aviez pensé comme ça ? »

« On a avancé étape par étape. Cela s’est construit petit à petit. L’album on ne l’appelle même pas album mais Cd car on laisse les gens libres de choisir ce qu’il est car il dure trente minutes, un peu moins qu’un album classique. C’est un peu comme un double maxi EP. »

« Il est super mais trop court. »

« On est à la base un groupe de live. Cela ne fait que deux ans que l’on a vraiment eu l’envie de faire un CD. On aurait pu faire un disque de 40 minutes avec douze morceaux mais on ne voulait mettre sur le disque que les titres dont on est super fiers. »

« Pourquoi avoir choisi « Good Lovin » comme premier single ? »

« C’était évident. On savait que c’était un morceau fort. Il arrive toujours en tête ou en fin de nos set-list. Il représente une bonne synthèse de tout ce que nous faisons. »

« La vidéo est très glam 80’s aussi avec les bécanes. »

« On a toujours rêver d’avoir une Harley. Le réa voyait bien un biker pour le clip. On a déjà joué dans des festivals de bikers. C’est drôle de jouer dans ces festivals parce que même si après les concerts les mecs viennent te voir en te disant c’était super ils regardent tout le set les bras croisés. »

« Vous avez fait l’album en auto-prod. »

« On a contacté des labels mais on s’y est pris trop tard. Aujourd’hui les labels arrivent à la fin du processus et au mieux font le mastering. Si on a un label on ne veut pas un label qui ne fasse les choses qu’à moitié. Le producteur de l’album est l’ingé son de la Batterie à Guyancourt, Clément. Il nous a laissé exprimer notre musique. C’est cool. »

« Le disque est très direct avec peu de solos. »

« Nous ne sommes pas trop dans les truc expérimentaux. On aime l’efficacité, le côté pop des morceaux. Peut-être qu’un jour on fera un titre expérimental à la Led Zep. Pour le moment on aime ce format mais ça peut évoluer. »

« Il y a quelques synthés dans le disque. »

« Il y en a un. On pense à en mettre davantage dans le futur. Il y a des harmonies de guitare qui font penser à des synthés. »

« Vous avez enregistré l’album à Paris ? »

« On a fait beaucoup de trucs chez nous. On a pris le temps pour les arrangements. »

« Après la sortie du disque c’est quoi les projets futurs ? »

« On a le projet de faire des vidéos de covers. On ne s’arrête jamais de composer. On ne va pas tarder pour la suite. On pense déjà à la prod avec laquelle on travaillera pour le prochain disque. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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