Interview

KNUCKLE HEAD (2022) - Jock (Batterie)

Deuxième album de Knuckle Head, « Holsters and Rituals » est une vraie réussite. Un très grand album de stoner qui nous rappelle au bon souvenir de Kyuss. Entretien avec Jock, batteur du groupe.

« C’est votre troisième disque. Comment l’avez-vous pensé par rapport aux deux opus précédents ? »


« Knuckle Head est parti de zéro. On a fait le premier EP avec un micro dégueulasse. Le premier album était fait de manière roots, à l’ancienne. Ces deux premiers essais discographiques nous ont permis de savoir vers quoi nous voulions aller. On a enregistré ce nouvel album en analogique dans un studio en Alsace. »

« L’album sonne très stoner. Vous vous considérez comme un groupe stoner ? »

« Pas purement stoner mais avec une grosse base quand même. On a également de petits côtés sludge et country. »

« Au niveau stoner vous me faites penser à Kyuss. »

« Kyuss pour nous c’est la base du stoner. Cela me fait très plaisir que tu dises cela. C’est une grosse influence, tout comme peuvent l’être Black Sabbath ou Monster Truck. »

« Et sinon il y a clairement un côté Royal Blood dans ce disque. »

« Carrément. Ce n’est pas un groupe que l’on veut copier mais c’est une influence. En live ça envoie. »

« Est-ce que cet album est un concept-album autour d’une thématique de western ? »

« Plus ou moins. Il y a clairement un univers cinématographique qui se dessine dans ce disque. Après, c’est plus proche du western européen que du western américain. »

« C’est quoi d’ailleurs cet univers, entre western et fantastique ?»

« C’est un univers que l’on imagine post-apocalyptique. On est fans de Mad Max. Une fois que tout aura éclaté sur terre, que restera-t-il : ce patrimoine d’églises et de châteaux. C’est ce que nous avons voulu montrer et pour ce faire nous nous sommes un peu éloignés du côté biker que nous avions précédemment. »

« A propos de bécanes, Knuckle Head le nom du groupe c’est une pièce d’une Harley, c’est cela ? »

« C’est un moteur de Harley. On est tous les deux très fans de bécane dans le groupe. On a un public de bikers mais on veut toucher tout le monde. »

« Vous n’êtes que deux dans le groupe et cela suffit pourtant à avoir un son massif. »

« On nous le dit souvent. Ce côté massif est clairement recherché. On fait la musique que l’on aime. On parlait de Royal Blood qui est ultra efficace mais jouer comme nous avec une guitare offre plus de possibilités qu’eux avec une basse. J’ai trois amplis sur scène dont un ampli basse. »

« Comment avez-vous eu Albert Bouchard, ex Blue Oyster Cult pour « Existential Anger » ? »

« On le connaissait bien sûr par son ancien groupe. Jack est collectionneur de vinyles, il est ultra fan de BOC. Notre tourneur les a fait tourner 15 ans. On a envoyé un truc à Albert. Il a calé sa voix sur ma pré-prod. Nous ne nous sommes pas vus à cause du Covid. Il nous a renvoyé sa piste puis l’a validé. On lui a ensuite envoyé le disque, à sa sortie. On a vu qu’il disait dans un groupe de fans de BOC avoir beaucoup aimé. J’espère que nous aurons l’occasion de le rencontrer bientôt. »

« Votre disque est très américain. Il y a ce côté Us dans les plaines alsaciennes. »

« Effectivement. Dès mon plus jeune âge j’ai fait ce rapprochement entre l’Alsace et les Etats-Unis. A Castroville au Texas tu trouves des maisons avec les colombages alsaciens, les gens y parlaient d’ailleurs alsacien. La nature m’inspire. La nature alsacienne m’a inspiré pour ce disque. »

« Vous étiez dans une bonne dynamique en 2020 quand le Covid est arrivé. »

« Clairement. On avait plein de dates prévues. Après cela a été un mal pour un bien. On a pu se poser et avoir du temps pour peaufiner ce nouvel album. »

« Vous avez rejoué récemment ?»

« Oui on a eu une petite tournée dans le Nord et on a joué deux fois en région parisienne. On a de gros trucs qui se profilent comme les 24 h du Mans. Dans le même genre nous avions joué à l’American Festival avec Rival Sons. C’était trop bien. On a aussi une grosse date qui arrive, le 8 Avril à Strasbourg à la Laiterie. »

« Vous êtes en auto-prod ? »

« Oui on s’occupe de tout nous-mêmes. Nous n’excluons pas d’être sur un label un jour mais on ne voudrait pas d’un label qui nous dise quoi faire. D’autant plus que nous avons les compétences en Interne. »

« Le disque sortira en trois versions vinyle différentes, c’est cela ? »

« Ce disque a été pensé pour le vinyle. Il y aura une version avec un vinyle blanc, une autre avec un vinyle transparent, ainsi qu’une édition avec des goodies, avec un cigare, par exemple. On a voulu mettre le paquet là-dessus. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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