Interview

JULIEN BITOUN AND THE ANGELS (2022) - Julien et Paul

Avec “Little Ones” Julien Bitoun and The Angels nous offrent un super disque de classic-rock mâtiné de pop/psyché et de glam. Entretien avec un super musicien et un mec très sympa, accompagné pour l’occasion de son bassiste Paul.

« Il y a deux ans tu avais sorti ton premier album, « Big White Moon » avec cette formation. Il est paru juste avant le premier confinement. J’imagine qu’il a eu peu de visibilité de ce fait. »


« Effectivement les gens n’ont pas pu l’écouter car on comptait sur les dates pour le promouvoir et bien sûr celles-ci ont été annulées. »

« Il y a eu un EP « A day with Hank Williams » après cela. »

« Oui. On savait qu’il serait difficile de faire un album avec la pandémie. On a donc fait un EP. Cela a été fait en une journée de session. C’était une occasion de se retrouver car on vivait une époque très incertaine. Hank Williams c’est de la country mais avec un côté chanson. Tout vient de lui. Jack White ou Costello connaissent son répertoire par cœur.»

« L’album « Little Ones » qui vient de sortir est entre classic-rock, pop/psyché avec des touches de glam. »

« Le dénominateur commun c’est l’exigence de compo. Il est moins blues que le premier car il est moins guitare. Si la guitare peut sublimer un bon morceau, elle ne sauvera jamais un mauvais. Les chansons ont été écrites assez vite. Les arrangements ont été également assez rapides à faire. Je savais quelle gratte et quel ampli utiliser pour chaque titre. »

« Les « Little Ones » ce sont tes enfants ? »

« Oui, et aussi les chansons en elles même. J’aime beaucoup « Pet Sounds » des Beach Boys car les chansons sont en effet comme des animaux de compagnie. »

« Angels » est un pur titre glam. »

« Il y a des compositeurs géniaux dans le glam. Paul amène cette folie glam dans le groupe. Ce genre musical ne tolère pas le cynisme. Bolan avait un côté mélancolique que nous aimons beaucoup. »

« Tu as une énorme culture musicale. C’est un atout pour faire de la musique ? »

« C’est à double tranchant. Parfois je me dis là je suis en train de réécrire George Harrison donc fais attention. Les meilleurs albums de l’histoire du rock ont été faits par accident. Il ne faut surtout pas chercher une recette. »

« Tu écris des livres. Est-ce que cela inspire ton écriture ? »

« Non car ce n’est pas le même travail. »

« Même si vous avez plein de références et êtes un peu classic-rock c’est un disque actuel. »

« C’est un album de 2022, oui. On continue d’écouter des musiques actuelles. On a cette base classic-rock car c’est là d’où on vient mais on a trippé sur le nouveau Orelsan ou sur St Vincent. »

« Et ce n’est pas non plus un album rétro-futuriste. »

« Non c’est juste futuriste (rires). »

« Vous l’avez enregistré au Black Box studio. C’est un très bon studio. »

« Oui c’est vraiment un super studio. Il est très beau en plus. C’est loin de tout donc il est facile de se concentrer uniquement sur la musique. Le disque n’aurait pas été aussi bon si on l’avait enregistré à Abbey Road ou au ICP Studio qui sont pourtant de sublimes studios.»

« Tout a été fait en prises live ? »

« Oui. La chaleur vient sans doute de cela et aussi de l’habitude que nous avons de jouer ensemble. »

« Le fait d’être un trio est une référence au power-trio ? »

« Ce n’est pas une référence mais c’est cohérent pour ce projet. Le trio a un côté compact et ça nous va bien. »

« C’est un album très varié musicalement. Tu l’as voulu comme un voyage ?»

« La période du confinement a été comme un voyage émotionnel donc il est logique que l’on retrouve cela dans le disque. J’ai pensé la track-list du disque comme une set-list de concert. »

« Arnaud Bascunana était encore une fois responsable du son. Il a aussi mixé et masterisé l’album. »

« Il est le seul capable de tenir notre rythme de travail. Sans lui l’album ne sonnerait pas comme ça. »

« La pochette a été dessinée par Alan Forbes qui en a réalisé pour les Black Angels, Queens of the Stone Age. Comment l’as-tu eu ? »

« La magie d’Instagram. Je lui ai envoyé un message. J’avais cette vision et je savais que lui savait le faire. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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