Interview

HIEROPHANT (2023) - Groupe (Complet)

Les Italiens de Hierophant sont devenus l’un des meilleurs groupes européens en matière de black/death. Leur dernier album « Death Siege » sorti l’an dernier est une véritable tuerie. On a pu rencontrer le combo au Hellfest et s’entretenir avec eux.

« Votre dernier album est un peu la définition de l’enfer. »

« Totalement. C’est la définition parfaite. »

« Cet album est arrivé six ans après son prédécesseur « Mass Grave ». Pourquoi un temps aussi long ? »

« Nous avons beaucoup tourné. Il y a eu aussi un changement de line-up. Il ne reste aujourd’hui plus qu’un membre du groupe d’origine. »

« Hierophant existe depuis quinze ans. Vous avez réussi à faire vivre ce groupe durant tout ce temps. C’est une gageure. »

« Hierophant est un groupe pour lequel nous avons tout donné. Le groupe était plus important que tout à nos débuts. On ne répète plus comme des fous comme lorsque nous avons commencé mais nous sommes très investis. »

« Hierophant pour moi est un groupe black/death. Vous sentez vous comme un groupe de ce genre musical ? »

« Tout à fait. Nous sommes un groupe black death avec d’autres influences notamment punk. On a souvent dit que l’on avait une influence sludge mais nous n’avons jamais eu cette influence. Ce que nous aimons dans le punk c’est l’approche que ce genre a de la musique. Nous ne sommes pas un groupe technique. Nous y allons franco. »

« Votre dernier album parle beaucoup de la mort. C’est un concept-album autour de la mort ? »

« Non ce n’en est pas un. Mais il est vrai que nous parlons de choses qui sont très proches les unes des autres dans ce disque. Il y a une cohérence entre tous les morceaux. Notre approche est assez nihiliste. Il y a peu d’espérance dans cet album. Il a été écrit durant le Covid. En Italie cela a été très dur cette période. Durant deux ans nous ne nous sommes pas vus entre les différents membres du groupe. »

« Il y a peu de groupes black/death dans votre genre en Italie. »

« Nous jouons un style très personnel, c’est vrai. »

« Comment est la scène metal dans votre pays ? »

« Ce n’est pas assez pro. Mais il y a un public. Tu vois plein des gens en Italie avec des tee-shirts de groupes de black-metal. Il y avait une époque où il n’y avait que 20, 30 personnes aux concerts de metal extrême en Italie. Il y a plus de monde aujourd’hui même si cela reste difficile. »

« Même si vous n’êtes pas un groupe purement black votre musique, votre scénographie sont très proches du black. »

« Totalement. A 100%. On se considère d’une certaine façon comme un groupe black même si nous ne le sommes pas totalement. »

« On imagine que lorsque tu viens de Ravenne tu vas faire une musique joyeuse et c’est loin d’être le cas avec vous. »

« C’est vrai. Mais en fait il n’y a qu’un membre du groupe qui vit à Ravenne. C’est vrai que les gens imaginent Ravenne, et ça l’est en partie, comme une ville de fête et de soleil. »

« Est-ce qu’il est difficile d’être un groupe metal italien ? »

« Nous sommes le seul groupe italien programmé au Hellfest cette année. Nous avons de la chance car nous avons beaucoup tourné en Europe. On joue assez peu en Italie mais les dernières dates chez nous ont été sold-out. »

« Vous chantez en anglais. Avez-vous pensé à chanter en Italien ? »

« On y a pensé, oui. Les groupes scandinaves chantent en anglais. Cela parait logique de chanter dans cette langue mais ce serait intéressant de chanter en italien car contrairement à ce que l’on peut penser c’est une langue agressive. On fera peut-être un morceau en italien un jour. »

« Vous avez été programmé au Hellfest du fait que Stoned Jesus ait dû annuler. »

« Dès que Stoned Jesus a été contraint d’annuler, notre agent et le Hellfest ont discuté. Même si nous n’étions pas prévus à l’affiche nous avions tout fait pour y être. »

« Des gens vous ont découvert lors de votre concert ce matin. »

« Oui et c’est très cool. Dans cette journée au Hellfest il y a eu Hierophant et Iron Maiden. »

« Vous êtes un groupe underground. Avez-vous pour ambition de devenir plus gros ? »

« Nous resterons toujours un groupe underground par rapport au style musical dans lequel nous évoluons. Mais il y a underground et underground. Municipal Waste est un groupe underground mais un gros groupe. On aimerait bien grossir, bien sûr. »

« Est-ce que le fait d’être sur Season Of Mist aide le groupe ? »

« A fond. Cela nous aide beaucoup. En plus tu as une belle crédibilité quand tu es sur ce label. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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