Live Report

MYRATH - MANIGANCE - LE TRABENDO - Paris - 8/3/2018

 
Le jeudi 8 mars 2018, Myrath était en concert au Trabendo, avec Manigance en première partie. Le groupe Tunisien était censé faire cette tournée pour promouvoir leur prochain album qui sortira fin mai, pour des raisons annoncées comme « professionnelles ». Ca veut dire quoi « professionnelles » ? Que le mec qui fait le mix a autre chose à faire que de finir l’album ? Que Myrath se prend pour Axl Rose tentant de finir Chinese Democracy ? Que le distributeur a changé au dernier moment ? Mystère… Mais, comme le groupe a vraiment l’air impatient de le sortir, on peut au moins présumer qu’eux ont fini le job et piaffent dans les starting blocks.

Avant de parler du set de Myrath on va brièvement parler de Manigance, groupe français qui fait du métal en Français depuis assez longtemps pour qu’on puisse se dire qu’ils font partie des doyens en activité du genre. Le groupe faisait faire son baptême du feu à leur nouvelle chanteuse, Carine Pinto, qui démontre qu’elle a la voix pour se farcir tout le répertoire et convaincre aussi bien le public du groupe que ceux qui l’auront découvert. Ecrire des textes avec une vraie consistance en français sur du Metal est un exercice périlleux, mais même sans accrocher, on ne peut que leur tirer son chapeau. Le public venu pour quelque chose de différent les a suivi, toutes les premières parties n’ont pas ce capital de conviction, pari tenu pour Manigance.

Et puis donc après un set accrocheur, technique et sans compromis de Manigance, le public a enfin eu droit à sa dose de Myrath. Le Trabendo était à peu près plein, la fosse supra blindée. Les fans de Myrath voulaient de la chaleur et du contact, ils ont été servis. Le groupe a commencé par un inédit, qui a embarqué le public comme si la chanson était dans leur playlist depuis dix ans. Certes tout le set est homogène, Myrath… fait du Myrath et on a jamais reproché ça à AC/DC, donc rien d’étonnant. Le groupe est souriant, heureux d’être là, un peu déçu de ne pas avoir de nouvel album à défendre alors qu’il est clairement fini, et soyons clair des deux cotés de la scène l’échange est parfait. Zaher Zorgati, le chanteur, se jette dans le public quasi dès le début, pour une chanson bain de foule. Il kiffe tellement qu’il en arrive a une maladresse qui fait un peu mal quand même… Interpelant le clavier en disant « je fais ce que je veux c’est mon concert » ! Une phrase qui reviendra plusieurs fois. Certes le monsieur est talentueux, a même gagné un jeu de télé réalité avec sa voix, le the Voice Tunisien, c’est une vraie grosse star là bas, mais Myrath a été fondé comme groupe avant son arrivée… Donc… j’avoue à la place des autres membres du groupe, je n’aurais pas aimé être traité comme l’employé du mois… Néanmoins çà passe crème. Donc on présume qu’ils ont l’habitude et le laissent faire, sacrifiant la réalité à un ego un peu musclé, pour un show qu’il mène réellement de main de maitre.

Alors un des points fort de Myrath, outre un métal plein de soleil, un chanteur showman lumineux et un jeu à la fois précis et technique, c’est de faire monter une danseuse sur scène. Bon le cliché danse du ventre c’est certes un peu gros, mais çà marche (qui a dit que le metal n’avait pas aussi ses dalleux ?) la demoiselle est charmante et avouons que sur la scène du Trabendo il n’est pas facile de danser sans renverser un truc, donc on va lui dire bravo pour son courage et sa persévérance mais forcement çà manquait un peu de l’ampleur nécessaire au groupe pour balancer son show avec les chorégraphies.

Et si je devais résumer ? Les fans étaient contents, tout simplement, et après tout, c’est le seul truc vraiment important.
 
Critique : Thomas Enault
Date : 8/3/2018
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