Live Report

HELLFEST OPEN AIR 2019 - Jour 2 - 5/7/2019

 
Après une première journée réussie et agitée, je me lève tranquillement en vue d'une journée ben... agitée aussi!
Ainsi je profite de la sérénité matinale qui règne sur le site pour arpenter ce dernier en vue faire plus ample connaissance.
Je découvre les classiques « Kingdom of Muscadet », le mur d’eau, mais la nouveauté de l’année sera la zone de restauration. Immense, parsemée de nombreuses tables ombragées, et surtout décoré d’un grand kiosque arborant une guitare et une fontaine ! Non vraiment, une fois de plus cette année, les festivaliers sont chouchoutés et en ont pour leurs deniers.

Mais cela ne fait pas tout ! Le Hellfest c’est un rassemblement d’amoureux de musique « extrême », bien qu’une fois de plus cette année l’éclectisme soit à l’honneur !
Like a Strom ouvre les festivités sur les Main Stage en nous livrant un set court, carré certes mais peu accrocheur… Un metalcore assez bateau au final, qui passe très bien en festival mais manque un peu d’accroche.
Je dois admettre en premier lieu que cette matinée sera un vrai marathon ! Onze groupes en 4 heures sur quatre scènes ! J’adore mon taf !
Je découvre enfin sur scène les compatriotes de Shaârghot. N’étant pas vraiment adepte de leur métal indus électro, je dois dire que j’ai pris en live une claque monumentale ! Les costumes, le body painting posent déjà une ambiance, mais l’énergie sur scène que développe le chanteur est ahurissante. Assurément un groupe qui ira loin !
Je reste sur le terroir français le temps d’un passage à la Warzone pour Banane Metalik. Un punk rock puissant qui sur scène qui explose avec des costumes et maquillages dignes de productions hollywoodiennes. Un très bon moment passé ici avec un public qui a répondu présent !

Mon étonnement ne trouvera malheureusement pas de réponse valable quant au passage de Skindred à une heure si matinale… Le dernier passage s’était très bien passé alors pourquoi la bande à Benji Webbe aurait autant reculé ? Logistique je dirai. Bref ! Skindred c’est une musique dansante, entraînante et surtout un leader qui sait jouer avec le public, ne manquant pas de le traiter de « pussy » quand il le faut ! J’ai beaucoup ri cela dit tout en me délectant du fameux Newport Helicopter, toujours un grand moment.
Passage éclair à l’Altar pour voir Cypecore. Au programme : costumes cybernétiques, vision futuriste apocalyptique et un deathcore de très bonne manufacture. Assez commun je le concède mais qui fait son effet. Et plutôt deux fois qu’une.
Les allemands ont trouvé un créneau intéressant qu’ils vont devoir consolider.

Il est un peu plus de midi lorsque The Creepshow envahit la Warzone. Le soleil est au zénith et l'ambiance parfaite pour une bonne dose de rock'n'roll. Les Canadiens n'arrivent pas avec un album à promouvoir puisque leur dernier en date, l'excellent « Death at my door » date de 2017. On ne pensait pas que le groupe était si connu dans la sphère punk/hard-core car malgré l'heure presque matinal le public est au rendez-vous et particulièrement nombreux. Les Canadiens ont une excellente réputation quant à leurs performances scéniques. Dès les premiers morceaux, on se rend compte que celle-ci n'est en aucune façon usurpée. Leur musique oscille entre psychobilly, punk et rockab avec un savoir faire indéniable. La chanteuse du groupe ,Kenda Legaspi a un look de pin-up 50's tous tatouages dehors. Elle s'avère être une bête de scène et retourne le public en deux secondes. La contrebasse de Sickboy claque comme un fouet. Si le dernier album studio du groupe avait un petit côté country nouveau chez eux, sur scène le combo dévoile son aspect le plus punk. Les morceaux ont souvent un petit côté BO de Tarantino avec un mélange punk/fifties du meilleur effet. Le groupe rappelle en plus punk les glorieux Cramps. En une demi-heure, les Canadiens retournent la partie du public qui ne les connaissait pas encore. Un show explosif et qui fait du bien.

Changement radical de style avec le passage de Whitechapel qui fait un set exemplaire. Violent à souhait le deathcore des ricains envoie du très très lourd. Bien que court, le temps offert au groupe aura suffit à conquérir le public.

Retour à la Warzone pour un autre psychobilly qui fait du bien à écouter, j’ai nommé Batmobile. Les trois comparses néerlandais me rappellent les ZZ Top d’antan : juste trois sur scène mais quel bordel !! Une patate !! Jeroen Haamers (guitare) est un excité et se défoule sur scène comme j’ai rarement vu faire… Une très bonne surprise indubitablement.
Il en sera de même pour Allegaeon qui vient défendre son dernier et excellent « Apoptosis ». Les américains n’usent visiblement pas de talents factice. Techniquement le niveau est très haut, et bien que cette musique ne soit pas autant adaptée au live que sur CD, le résultat et plus que satisfaisant ! Je vous dirai la même chose pour Archspire qui officie dans un registre très similaire, bien que plus agressif de prime abord.
Entre deux j’ai dû faire un choix… Les français de Punish Yourself ou les allemand de Mantar. Et c’est le sludge des teutons qui l’emporte à la Valley. Deux sur scène, mais un show impeccable. Ils défendent leur dernier méfait « The Modern Art of Setting Ablaze ». Certes une bande joue un peu derrière mais l’exécution et la prestation sont très propres ! Je ne regrette pas mon choix étant donné qu’il est plus rare de voir ce groupe par chez nous.
Moment typiquement glauque et gore du festival, c’est évidement un groupe de black metal, et ce sont les hollandais de Carach Angren qui gagnent la palme. Je louperai le massacre du mannequin, mais assisterai à une représentation efficace, très visuelle et emprunt d’une certaine mélodie (pour du black metal je veux dire). Ce passage a donc malgré tout titillé ma curiosité à l’inverse de Deadland Ritual que j’ai trouvé assez fade. Le rock heavy joué par les américano-anglais sur la Main Stage 1 m’aura fait l’effet d’un pétard mouillé. Mais on ne peut pas plaire à tout le monde donc pas de critique virulente ici, juste une opinion personnelle.

Je parlais plus tôt d’ambiance, et bien parlons là de Moonspell qui sait y faire. Arrivée à la lanterne dans un brouillard épais Fernando a un charisme indéniable. Tout comme sa voix. Malgré le fait que je n’ai pas accroché au dernier album des portugais, le concept album « 1755 ». Un passage qui ne passera pas inaperçu si j’en crois les réactions de la foule amassée sous l’Altar à cette heure avancée de la journée.
Le constat public sera sur même sur Combichrist, visiblement respecté et attendu, et que j’ai trouvé extrêmement inintéressant. Je vous dirai bien que c’est la fatigue mais non… Le metal indus des norvégiens n’apporte rien, ne se démarque ni par de bonnes mélodies ou une musique pertinente donc honnêtement rien ne m’a accroché. Encore une fois, il en faut pour tout le monde et il y avait du monde sous le Temple.

Le public dans son ensemble, comme à chaque édition, a un comportement exemplaire. L’esprit bon enfant et familial est de plus en plus présent et ça fait toujours autant plaisir à voir et vivre. Même les circle pit ou wall of death ne font pas de blessés ! Exemplaire vous dis-je !

L’heure commence à se faire tardive, le soleil commençant lentement à nous tirer sa révérence. Et c’est à ce moment que Within Temptation déboule sur la Main Stage. A ma grande surprise c’était un concert exceptionnel. Je n’en attendais rien, étant relativement déçu par le dernier album, et in fine, entre Sharon qui est très en voix, la scène superbement décorée et une setlist enchaînant les tubes, difficile de ne pas aimer la prestation du groupe. Voilà comment on doit reconquérir un fan.
Alors étant donné que j’avais un planning vieux et donc erroné, ça a chamboulé toute mon organisation et j’en ai manqué Whitesnake. J’ai tout de même corrigé le tir et aies pu assister aux adieux de Def Leppard. Pas ma génération ni ma came, donc je dirai juste que j’ai pas plus apprécié. C’est trop commun pour moi malgré le talent incontestable des protagonistes.
Encore une fois, pour des causes indépendantes de ma motivation j’ai du faire des sacrifice (entre autre Dark Tranquillity et Cradle of Filth), la foule devenant de plus en plus compacte devant la Main Stage, je devais prendre place pour le trio infernal sus mentionné ZZ Top. L’âge ne semble pas avoir d’emprise sur nos barbus préférés. Certains morceaux plus récents seront joués mais le public voulait (et a eu) les classiques « Sharp Dressed Man », « Got Me Under Pressure » ou encore, « La Grange ». Il est toujours agréable d’écouter ses vieux standards avec lesquels on a grandi.

Le plat du jour, plus qu’attendu : KISS. Et oui après 6 années, les voila de retour pour embraser la Main Stage et le Hellfest. Tournée d’adieu ? Dernière date ? Rien n’est officiellement annoncé mais il se pourrait que ça soit le cas.
Deux heures de show au compteur, un Paul Stanley joueur, qui a envie de montrer son amour au public français, c’est vraiment un moment hors du temps que nous offrent les américains.
Les lights sont sublimes, les effets pyros en veux-tu en voila, un son d’une rare qualité, non vraiment le samedi soir au Hellfest c’était « The place to be » ! LE final durera même un peu plus longtemps, sous un déluge de confettis et d’explosions. Une claque monumentale que Clisson n’est pas près d’oublier.

Pour le pas laisser désemparés les 60,000 rockers du soir, Architects a pour but de faire la douce transition vers la nuit… Douce c’est façon de parler parce que la musique des britanniques est tout sauf douce. Elle est puissante, rageuse et percutante. Une vraie découverte ou plutôt confirmation musicale doublée d’une prestation percutante. Sam Carter, charismatique chanteur, vêtu d’un beau costume arpentera la scène de long en large pour donner tout ce qu’il a au public…

Il est temps pour moi de rejoindre mon espace presse pour ranger un peu et essayer de récupérer. Car oui, on en est à trois jour de festival et il y a encore une longue journée de dimanche avec du très lourd au programme !

 
Critique : SBM
Date : 5/7/2019
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