Live Report
MAYHEM - GAALS WHYRD - La Machine Du Moulin Rouge - Paris - 5/11/2019
Mardi en début de soirée je me rends à mon deuxième concert pour un changement radical d'ambiance par rapport à la veille, puisque les refrains entraînants et assez faciles d'accès de Myrath et Beast in Black sont troqués contre du black pur jus avec Gaahls Wyrd et Mayhem, ainsi que Gost pour ouvrir.
J'avoue que le nom de Gost ne me dit rien, et lorsque je vois arriver sur scène deux musiciens aux visages peints en blanc et noir, un chanteur claviériste filiforme et tatoué, et un bassiste barbu, je ne suis pas tellement plus avancée. Je me rends vite compte que les photos seront plus illustratives qu'autre chose, puisque l'ambiance visuelle est à la brume épaisse et à la pénombre, voire à l'obscurité totale par moments. Je ne savais pas réellement à quoi m'attendre musicalement, mais plutôt à du black plus classique et surtout moins moderne, d'une certaine façon, que ce que nous avons alors entendu : un mélange de synthave, de black, de death et de cris assez inclassables, nimbé de techno et d'indus, ainsi qu'un peu prog dans les changements de rythmes totalement inattendus. C'est vraiment quitte ou double ce style très personnel, presque plus proche de la performance chantée que du concert, que ce mec surexcité branché sur le secteur qui vocifère dans le micro auquel il se cramponne, qui massacre son clavier, accompagné du bassiste qui dodeline au milieu de la fumée. Plus de la moitié du public part au bar, je passe un petit moment décontenancée à ne pas savoir si j'aime ce qui parvient à mes oreilles ou pas, il faut dire que mon avis change tout le temps, mais au moins le son est inventif, rythmé, certaines parties sont dansantes et je finis par poser mon sac une fois les trois morceaux où les photos sont autorisées passés, pour me laisser porter par la mixture synhtwave, hardcore, doom, qui me rappelle autant Carpenter Brut que Drab Majesty ou King Diamond. C'est décidé, l'artiste du Michigan m'a plu, et surtout beaucoup intéressée - contrairement à la majorité de la fosse partie boire des coups, c'est ça de passer en première partie avec un style qui ose diviser. Je prends note d'en écouter davantage plus tard che moi. Après 8 morceaux issus de 5 albums enchaînés rapidement entre 2014 et 2019, Gost passe le relais.
Setlist :
1) Relentless Passing 2) Wrapped in Wax 3) Genesee Avenue 4) Timeless Turmoil 5) Ligature Marks 6) Garruth 7) Push 8) Severance
Place ensuite au groupe que je souhaite le plus voir ce soir : Gaahls Wyrd. Après un concert mémorable au Motocultor Festival sous des torrents d'eau, j'avais hâte de revoir les Norvégiens sur scène, au sec, pour retrouver leur prestance et leur cohésion de groupe. Le concert s'ouvre avec un titre issu de leur dernier album "GastiR - Ghosts Invited", le titre éponyme - ou presque - "Ghosts Invited". Assez bizarrement un seul autre titre issu de cet album sera joué ce soir, "From the Spear", et le reste de la setlist sera issu d'un EP mais surtout pour moitié constitué de reprises ; une de God Seed, une de Trelldom, et trois de Gorgoroth ! De la nostalgie, des regrets Gaahl ? Cela ne me dérange pas plus que cela puisque quoi que le groupe interprète je trouve que leur énergie reste la même, et les guitaristes, le bassiste et le batteur ne semblent pas moins investis lorsqu'il s'agit de jouer des titres provenant d'autres projets musicaux du chanteur. D'ailleurs j'aime beaucoup l'entente qui se dégage de cette formation, à la fois solennelle et chaleureuse, et également un peu paradoxale puisque Gaahl se détache du reste du groupe par sa sobriété : les guitaristes et le bassiste posent pas mal, font des têtes de faux méchants un peu drôles, interagissent avec le public ainsi qu'avec les photographes, usent et abusent des postures de beaux gosses en pantalons de cuir, alors que le chanteur est d'une certaine façon beaucoup plus stoïque, comme absorbé par son chant au point que son visage et son attitude corporelle soient presque vidés d'expressions. Et quand de temps en temps un petit sourire illumine furtivement son visage, que ses yeux scintillent à travers son épais corpse paint, le contraste est d'autant plus frappant. Difficile de penser que Gaahl est une des figures du metal les plus controversées quand il semble si calme, introverti et maître de lui-même ! Lors d'un petit problème technique ou quelque chose tardait à se lancer, il est resté tête baissée et bras en l'air pendant plus de trente longues secondes, comme en panne sèche, sans se démonter. Même si le son n'est pas un des meilleurs que j'ai pu entendre à la Machine ce soir, l'ensemble est quand même percutant, la voix du chanteur se détache et résonne de façon imposante, les guitares et la basse accompagnent bien l'ensemble, et les différents membres du groupes se déplacent suffisamment tout au long de leur prestation pour que les légers déséquilibres soient compensés et que tout le public puisse profiter du son comme de l'image. Ceci dit la salle s'est bien remplie, le concert est complet ce soir, et je m'estime heureuse d'être arrivée bien à l'heure pour me placer tout devant, puisque j'ai entendu des personnes se plaindre de ne rien avoir vu depuis le fond de la salle ou les marches, hormis les cheveux de leur voisin de devant... Pour ma part je me suis déplacée au fur et à mesure pour fuir les pogos et circle pits, initiés sur une reprise de Gorgoroth, en migrant progressivement vers la droite, et j'ai opté pour une écoute yeux fermés de certains morceaux afin de me laisser habiter par leur puissance. Et une des choses qui me plaît le plus chez Gaahls Wyrd, c'est la connexion qui existe entre eux et leur public, qui ne semble pas du tout feinte ou forcée : à plusieurs reprises les musiciens et Gaahl ont tenu des mains de pas mal de personnes parmi les premiers rangs, et il ne s'agissait pas d'un petit check rapide et mécanique comme on peut souvent le voir, mais vraiment d'un échange avec une personne, accompagné d'un regard, d'une micro-connexion d'un instant. Le genre de truc qui fait que l'on comprend que ce groupe ait un public fidèle, parce qu'il se donne beaucoup musicalement mais aussi humainement au cours de ses performances.
Setlist :
1) Ghosts Invited 2) Fra Mitt Gamle... (reprise de Trelldom) 3) Wound upon Wound (reprise de Gorgoroth) 4) Ek Erilar 5) Carving the Voices 6) From the Spear 7) Alt Liv (reprise de God Seed) 8) Prosperity and Beauty (reprise de Gorgoroth) 9) Through Past and Past 10) Exit - Through Carved Stones (reprise de Gorgoroth)
Suite et fin du concert avec Mayhem, un groupe auquel, je dois l'avouer, je ne me suis jamais intéressée plus que ça. Je me rends rapidement compte que si j'ai assez souvent entendu le nom sans jamais jeter une oreille à leur musique, je n'ai pas perdu grand-chose, car je n'ai vraiment pas d'affinités avec le metal trop brut de décoffrage, hyper rapide et hystérique qui m'est balancé depuis la scène. Je n'accroche ni avec le jeu de scène des musiciens, entre faces impassibles et grimaces creepy, ni avec celui du chanteur, de la chanteuse, de la créature, enfin bref de la chose qui se trouve le plus souvent au milieu de la scène, dont le visage est recouvert d'un masque en hmm, je ne sais pas, gruau, porridge, latex, enfin un bidule qui donne l'impression que toutes mes photos sont floues, et dont le corps est recouvert d'un costume noir cheap et de quelques napperons assortis. Pas sûr que mon interprétation du folklore vestimentaire de la frontperson soit juste mais je suis de plus en plus excentrée vers la droite par le public et il fait de plus en plus sombre, ou monochrome rouge ou vert alternativement. Visuellement, le seul truc qui me botte vraiment chez le groupe norvégien est l'installation de la batterie, avec des cymbales dans tous les sens, en hauteur, nombreuses, et le tout est très joli géométriquement. En revanche je ne vois pas la personne qui fracasse l'instrument d'une façon aussi insupportable, et il n'y a aucune nuance dans le jeu, j'ai vite l'impression d'avoir la tête dans l'essoreuse à salade, et même en m'éloignant pour aller siroter un verre de mauvais rouge assise sur un fauteuil je garde la sensation auditive de me trouver sur un chantier. Je ne fais pas la différence entre les morceaux, la fosse est de plus en plus agitée, je me prends deux-trois beignes, et je pars avant la fin des 17 morceaux de ce set trop long et agressif pour moi, assez équitablement réparti sur toute la discographie du groupe, dont 4 titres tirés du dernier album "Daemon", et 4 également tirés du premier, "De Mysteriis Dom Sathanas". Je laisse volontiers un peu plus de place dans la fosse à ceux qui kiffent ce qui se passe, et je m'en vais en me replongeant mentalement dans l'ambiance des sets précédents de Gost et de Gaahls Wyrd qui correspondaient davantage à ma sensibilité musicale.
Setlist :
1) Falsified and Hated 2) To Daimonion 3) Dark Night of the Soul 4) A Bloodword and a Colder Sun Part II 5) Bad Blood 6) Malum 7) Symbols of Bloodswords 8) Invoke the Oath 9) Freezing Moon 10) Pagan Fears 11) Life Eternal 12) De Mysteriis Dom Sathanas 13) Deathcrush 14) Chainsaw Gutsfuck 15) Ancient Skin 16) Carnage 17) Pure Fucking Armageddon
J'avoue que le nom de Gost ne me dit rien, et lorsque je vois arriver sur scène deux musiciens aux visages peints en blanc et noir, un chanteur claviériste filiforme et tatoué, et un bassiste barbu, je ne suis pas tellement plus avancée. Je me rends vite compte que les photos seront plus illustratives qu'autre chose, puisque l'ambiance visuelle est à la brume épaisse et à la pénombre, voire à l'obscurité totale par moments. Je ne savais pas réellement à quoi m'attendre musicalement, mais plutôt à du black plus classique et surtout moins moderne, d'une certaine façon, que ce que nous avons alors entendu : un mélange de synthave, de black, de death et de cris assez inclassables, nimbé de techno et d'indus, ainsi qu'un peu prog dans les changements de rythmes totalement inattendus. C'est vraiment quitte ou double ce style très personnel, presque plus proche de la performance chantée que du concert, que ce mec surexcité branché sur le secteur qui vocifère dans le micro auquel il se cramponne, qui massacre son clavier, accompagné du bassiste qui dodeline au milieu de la fumée. Plus de la moitié du public part au bar, je passe un petit moment décontenancée à ne pas savoir si j'aime ce qui parvient à mes oreilles ou pas, il faut dire que mon avis change tout le temps, mais au moins le son est inventif, rythmé, certaines parties sont dansantes et je finis par poser mon sac une fois les trois morceaux où les photos sont autorisées passés, pour me laisser porter par la mixture synhtwave, hardcore, doom, qui me rappelle autant Carpenter Brut que Drab Majesty ou King Diamond. C'est décidé, l'artiste du Michigan m'a plu, et surtout beaucoup intéressée - contrairement à la majorité de la fosse partie boire des coups, c'est ça de passer en première partie avec un style qui ose diviser. Je prends note d'en écouter davantage plus tard che moi. Après 8 morceaux issus de 5 albums enchaînés rapidement entre 2014 et 2019, Gost passe le relais.
Setlist :
1) Relentless Passing 2) Wrapped in Wax 3) Genesee Avenue 4) Timeless Turmoil 5) Ligature Marks 6) Garruth 7) Push 8) Severance
Place ensuite au groupe que je souhaite le plus voir ce soir : Gaahls Wyrd. Après un concert mémorable au Motocultor Festival sous des torrents d'eau, j'avais hâte de revoir les Norvégiens sur scène, au sec, pour retrouver leur prestance et leur cohésion de groupe. Le concert s'ouvre avec un titre issu de leur dernier album "GastiR - Ghosts Invited", le titre éponyme - ou presque - "Ghosts Invited". Assez bizarrement un seul autre titre issu de cet album sera joué ce soir, "From the Spear", et le reste de la setlist sera issu d'un EP mais surtout pour moitié constitué de reprises ; une de God Seed, une de Trelldom, et trois de Gorgoroth ! De la nostalgie, des regrets Gaahl ? Cela ne me dérange pas plus que cela puisque quoi que le groupe interprète je trouve que leur énergie reste la même, et les guitaristes, le bassiste et le batteur ne semblent pas moins investis lorsqu'il s'agit de jouer des titres provenant d'autres projets musicaux du chanteur. D'ailleurs j'aime beaucoup l'entente qui se dégage de cette formation, à la fois solennelle et chaleureuse, et également un peu paradoxale puisque Gaahl se détache du reste du groupe par sa sobriété : les guitaristes et le bassiste posent pas mal, font des têtes de faux méchants un peu drôles, interagissent avec le public ainsi qu'avec les photographes, usent et abusent des postures de beaux gosses en pantalons de cuir, alors que le chanteur est d'une certaine façon beaucoup plus stoïque, comme absorbé par son chant au point que son visage et son attitude corporelle soient presque vidés d'expressions. Et quand de temps en temps un petit sourire illumine furtivement son visage, que ses yeux scintillent à travers son épais corpse paint, le contraste est d'autant plus frappant. Difficile de penser que Gaahl est une des figures du metal les plus controversées quand il semble si calme, introverti et maître de lui-même ! Lors d'un petit problème technique ou quelque chose tardait à se lancer, il est resté tête baissée et bras en l'air pendant plus de trente longues secondes, comme en panne sèche, sans se démonter. Même si le son n'est pas un des meilleurs que j'ai pu entendre à la Machine ce soir, l'ensemble est quand même percutant, la voix du chanteur se détache et résonne de façon imposante, les guitares et la basse accompagnent bien l'ensemble, et les différents membres du groupes se déplacent suffisamment tout au long de leur prestation pour que les légers déséquilibres soient compensés et que tout le public puisse profiter du son comme de l'image. Ceci dit la salle s'est bien remplie, le concert est complet ce soir, et je m'estime heureuse d'être arrivée bien à l'heure pour me placer tout devant, puisque j'ai entendu des personnes se plaindre de ne rien avoir vu depuis le fond de la salle ou les marches, hormis les cheveux de leur voisin de devant... Pour ma part je me suis déplacée au fur et à mesure pour fuir les pogos et circle pits, initiés sur une reprise de Gorgoroth, en migrant progressivement vers la droite, et j'ai opté pour une écoute yeux fermés de certains morceaux afin de me laisser habiter par leur puissance. Et une des choses qui me plaît le plus chez Gaahls Wyrd, c'est la connexion qui existe entre eux et leur public, qui ne semble pas du tout feinte ou forcée : à plusieurs reprises les musiciens et Gaahl ont tenu des mains de pas mal de personnes parmi les premiers rangs, et il ne s'agissait pas d'un petit check rapide et mécanique comme on peut souvent le voir, mais vraiment d'un échange avec une personne, accompagné d'un regard, d'une micro-connexion d'un instant. Le genre de truc qui fait que l'on comprend que ce groupe ait un public fidèle, parce qu'il se donne beaucoup musicalement mais aussi humainement au cours de ses performances.
Setlist :
1) Ghosts Invited 2) Fra Mitt Gamle... (reprise de Trelldom) 3) Wound upon Wound (reprise de Gorgoroth) 4) Ek Erilar 5) Carving the Voices 6) From the Spear 7) Alt Liv (reprise de God Seed) 8) Prosperity and Beauty (reprise de Gorgoroth) 9) Through Past and Past 10) Exit - Through Carved Stones (reprise de Gorgoroth)
Suite et fin du concert avec Mayhem, un groupe auquel, je dois l'avouer, je ne me suis jamais intéressée plus que ça. Je me rends rapidement compte que si j'ai assez souvent entendu le nom sans jamais jeter une oreille à leur musique, je n'ai pas perdu grand-chose, car je n'ai vraiment pas d'affinités avec le metal trop brut de décoffrage, hyper rapide et hystérique qui m'est balancé depuis la scène. Je n'accroche ni avec le jeu de scène des musiciens, entre faces impassibles et grimaces creepy, ni avec celui du chanteur, de la chanteuse, de la créature, enfin bref de la chose qui se trouve le plus souvent au milieu de la scène, dont le visage est recouvert d'un masque en hmm, je ne sais pas, gruau, porridge, latex, enfin un bidule qui donne l'impression que toutes mes photos sont floues, et dont le corps est recouvert d'un costume noir cheap et de quelques napperons assortis. Pas sûr que mon interprétation du folklore vestimentaire de la frontperson soit juste mais je suis de plus en plus excentrée vers la droite par le public et il fait de plus en plus sombre, ou monochrome rouge ou vert alternativement. Visuellement, le seul truc qui me botte vraiment chez le groupe norvégien est l'installation de la batterie, avec des cymbales dans tous les sens, en hauteur, nombreuses, et le tout est très joli géométriquement. En revanche je ne vois pas la personne qui fracasse l'instrument d'une façon aussi insupportable, et il n'y a aucune nuance dans le jeu, j'ai vite l'impression d'avoir la tête dans l'essoreuse à salade, et même en m'éloignant pour aller siroter un verre de mauvais rouge assise sur un fauteuil je garde la sensation auditive de me trouver sur un chantier. Je ne fais pas la différence entre les morceaux, la fosse est de plus en plus agitée, je me prends deux-trois beignes, et je pars avant la fin des 17 morceaux de ce set trop long et agressif pour moi, assez équitablement réparti sur toute la discographie du groupe, dont 4 titres tirés du dernier album "Daemon", et 4 également tirés du premier, "De Mysteriis Dom Sathanas". Je laisse volontiers un peu plus de place dans la fosse à ceux qui kiffent ce qui se passe, et je m'en vais en me replongeant mentalement dans l'ambiance des sets précédents de Gost et de Gaahls Wyrd qui correspondaient davantage à ma sensibilité musicale.
Setlist :
1) Falsified and Hated 2) To Daimonion 3) Dark Night of the Soul 4) A Bloodword and a Colder Sun Part II 5) Bad Blood 6) Malum 7) Symbols of Bloodswords 8) Invoke the Oath 9) Freezing Moon 10) Pagan Fears 11) Life Eternal 12) De Mysteriis Dom Sathanas 13) Deathcrush 14) Chainsaw Gutsfuck 15) Ancient Skin 16) Carnage 17) Pure Fucking Armageddon
Critique : Elise Diederich
Date : 5/11/2019
Date : 5/11/2019
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