Live Report

MUR - L'ENVOÛTANTE - MOSI - La Boule Noire - Paris - 22/11/2021

 
Une affiche aussi éclectique qu’excitante en ce lundi soir à laBoule Noire. Un écart musical entre les groupes que l’on peut trouver parfois en région mais rarement dans la capitale et c’est bien dommage.
Møsi qui ouvre le bal s’est formé en 2015 à Quimper. Le groupe a un son assez noise mais pas le noise dans sa version la plus expérimentale ce qui fait que le groupe reste assez accessible et pas élitiste. Le chant pour sa part fait parfois penser à Noir Désir. Le combo sait varier les atmosphères et crée ainsi une belle tension. Les titres de leurs morceaux intriguent, à l’image de ce « Sous la pluie, les deux-Sèvres », littéraire à souhait. Une belle entrée en matière pour cette soirée.
L’Envoûtante a sorti cette année son second album : « Espoir Féroce » brûlot politique et social, entre rock et rap. Sur scène le duo dévoile une scénographie superbe, dépouillée à l’extrême mais très belle avec une lampe de mineur comme seule lumière. Cela permet de jouer sur les contrastes noir/blanc d’une manière à la fois crue et poétique. La formule chant-batterie est d’une grande efficacité et donne aux titres un côté encore plus kalashnikov que sur disque. Les textes sont puissants, percutants et frappent de plein fouet le spectateur. Il est rare de savoir mêler le flow du rap à la puissance du rock. L’Envoûtante le fait de fort belle manière et nous offre un set superbe, d’une grande beauté tant visuelle que musicale. Leur album était un disque marquant. Sur scène l’Envoûtante fait encore plus fort et plus profond.

Puissant Mur l’est également. On pourrait même dire surpuissant. On ne sait si le nom du groupe a été choisi pour évoquer le mur du son, en tout cas ce soir celui-ci n’est pas loin d’être dépassé. En seulement un album et deux Ep Mur s’est imposé comme l’un des groupes les plus intéressant de la vague post black. A tel point que le label spécialisé black Les Acteurs de L’ombre n’a pas été hésité à signer un groupe qui s’éloignait pourtant du classicisme du genre. Il se dégage de leur set une puissance tellurique. On est littéralement happé par la performance du groupe. Si à leur post-black Mur a marié dans son dernier Ep des éléments synth wave, sur scène on tend davantage vers le hard-core, notamment en ce qui concerne la voix du chanteur. Celui-ci apparait comme possédé et l’on a parfois l’impression d’être dans le « Eraserhead » de Lynch. Un grand moment et un set renversant. On sort de là scotché et durablement impressionné.
 
Critique : Pierre Arnaud
Date : 22/11/2021
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