Live Report
PERTURBATOR - REGARDE LES HOMMES TOMBER - L'Olympia - 7/10/2022
Vendredi 7 octobre, Olympia, « Perturbator » s’affiche en lettres écarlates et géantes sur la façade de la salle mythique du boulevard des Capucines, et je m’apprête à passer une soirée organisée par The Link Productions où je sais déjà aimer tous les artistes au programme.
Et le premier artiste à se produire ce soir sur la scène de l’Olympia, c’est Author & Punisher, aka l’ingénieur mécanique Tristan Shone et ses machines à produire de la musique noise/indus et à tuer les fascistes (c’est marqué dessus donc c’est véridique, forcément – en tout cas sa musique doit sûrement pouvoir tuer les mélomanes réactionnaires qui aiment que chaque composition reste bien dans les clous, cantonnée à sa boîte stylistique), ainsi qu’au chant. Il est accompagné à la guitare par Douglas Sabolik l’excellent guitariste et chanteur du groupe de rock psychédélique Ecstatic Vision : rien à voir comme univers, mais ses qualités de musicien sont tout à fait transposables dans un registre metal indus. Le son d’Author & Punisher est très particulier, industriel, mêlé de voix rauques et d’échos aigus, plein de réverbérations, il ne fournit pas une écoute facile mais les compositions sont très élaborées et stimulantes. L’interprétation de Tristan Shone est viscérale, écorché, quelque chose de nécessaire émane de sa prestation. J’avais déjà vu cet artiste sur la scène du Trabendo quelques mois auparavant, aussi j’ai un peu moins apprécié le concert de ce soir sans la surprise de la découverte, et aussi car le set était un peu plus court et ne comportait que des chansons qui avaient déjà été interprétées au Trabendo (3 titres sur 5 venant de l’album « Krüller »), et également car le son n’était pas toujours très clair. Néanmoins ce fut un plaisir de revoir le groupe sur scène, et une superbe ouverture pour la soirée. Je suis toujours aussi fan de la reprise de « Glory Box » de Portishead, brillamment réinterprétée. J’espère que les deux personnes qui discutaient devant moi dans la file et envisageaient d’aller chercher quelque chose à manger pendant la première partie ont écouté mon conseil, à savoir celui de crever la dalle mais de ne pas louper l’occasion de faire une belle découverte !
Setlist : 1) Drone Carrying Dread 2) Incinerator 3) Glory Box (Portishead cover) 4) Maiden Star 5) Nihil Strength
Place à Regarde les Hommes Tomber, ou plutôt, pendant le changement de plateau, regarde tout ce rayon d’encens qui est en train d’être allumé. La fumée commence déjà à envahir la scène alors que le groupe n’est pas encore arrivé, et ma respiration se fait de plus en plus difficile. Il faut dire qu’il doit y avoir 5 ou 6 coupelles contenant chacune 6 ou 7 bâtons d’un encens très entêtant allumés tous en même temps… C’est dans un brouillard épais ne nécessitant même pas de machine à fumée que les cinq membres du groupe de post-black metal nantais arrivent, acclamés comme il se doit par un public au taquet. Les premiers titres du concert se déroulent quasiment dans la pénombre, ce qui crée une ambiance assez chaotique, assortie à la lourdeur de la musique majestueuse et désespérée. Seuls des chandeliers éclairent un peu le chanteur, le bassiste, les deux guitaristes et le batteur. Petit à petit la pénombre cède la place en alternance à des flash et des stroboscopes aveuglants, dans une esthétique du contraste et des extrêmes. Je déplore un peu la qualité du son relative sur ce concert aussi, j’ai déjà pu profiter de concerts de Regarde les Hommes Tomber plus audibles, moins brouillons – il semblerait que le son ait été calibré davantage pour le concert de Perturbator en tête d’affiche ce soir. Le chanteur et frontman Thomas Terreur déroule son jeu de scène tantôt exalté, brandissant son pied de micro avec allure, tantôt esthétique, tout en mouvements chorégraphiés et gracieux de mains et de bras. Le groupe s’éclipse après cinq titres, 3 titres venant de l’album « Ascension » et 2 venant de « Exile ».
Setlist : 1) A Sheep Among the Wolves 2) A New Order 3) The Renegade Son 4) The Incandescent March 5) Au bord du gouffre
Après l’entracte le changement d’ambiance est manifeste, rien qu’à l’installation conséquente que le show de Perturbator a requis : une immense arche très graphique occupe l’essentiel de la scène, offrant deux places de part et d’autre aux deux musiciens qui vont s’y installer de façon statique pour tout le concert. À gauche James Kent, aka Perturbator, aux synthés et à la guitare, et à droite un batteur de session sur une batterie électrique, pour donner vie à la darksynth du musicien français. Les néons s’allument et révèlent un pentacle couronnant l’arche ; lorsqu’il s’allume à la manière d’une guirlande alors que les lumières colorées tout autour sont roses ou violettes, cela m’évoque une étoile perchée en haut d’un sapin de Noël, renversée et à tendance diabolique, certes, un Noël croisé avec Halloween si vous voulez. Le défi que pose la musique électronique dont la synthwave en live est évidemment celui de proposer un spectacle divertissant, qui offre une vraie plus-value à l’écoute des albums, dans la mesure où les musiciens sont plutôt statiques, hormis quelques headbangs, les possibilités sont réduites. Et il est brillamment relevé par Perturbator car entre l’installation conséquente qui est bien visible de tous les points de la salle, dans la fosse comme au balcon, les lumières variées créant un défilé de teintes et de formes géométriques, une sorte d’effet hypnotique et lancinant opère sur la salle et l’on se laisse prendre aisément dans une rêverie dynamique, dans une transe abstraite. L’album « Lustful Sacraments » est à l’honneur avec 6 titres, talonné par « The Uncanny Valley » avec 5, le set comporte bien sûr quelques classiques issus de « Dangerous Days » (3), ainsi que 2 titres venant de « New Model ».
Setlist : 1) Excess / Reaching Xanadu 2) Lustful Sacraments 3) Neo Tokyo 4) Future Club 5) Death of the Soul 6) The Other Place 7) She moves like a Knife 8) Diabolus Ex Machina 9) Weapons for Children 10) Humans are such Easy Prey 11) Messalina Messalina 12) Dethroned under a Funeral Haze 13) Tactical Precision Disarray 14) Tainted Empire
Merci à The Link Productions et à l’Olympia pour cette soirée musicale composée de groupes aux styles différents mais compatibles, offrant des univers pointus, intenses et revendiqués.
Et le premier artiste à se produire ce soir sur la scène de l’Olympia, c’est Author & Punisher, aka l’ingénieur mécanique Tristan Shone et ses machines à produire de la musique noise/indus et à tuer les fascistes (c’est marqué dessus donc c’est véridique, forcément – en tout cas sa musique doit sûrement pouvoir tuer les mélomanes réactionnaires qui aiment que chaque composition reste bien dans les clous, cantonnée à sa boîte stylistique), ainsi qu’au chant. Il est accompagné à la guitare par Douglas Sabolik l’excellent guitariste et chanteur du groupe de rock psychédélique Ecstatic Vision : rien à voir comme univers, mais ses qualités de musicien sont tout à fait transposables dans un registre metal indus. Le son d’Author & Punisher est très particulier, industriel, mêlé de voix rauques et d’échos aigus, plein de réverbérations, il ne fournit pas une écoute facile mais les compositions sont très élaborées et stimulantes. L’interprétation de Tristan Shone est viscérale, écorché, quelque chose de nécessaire émane de sa prestation. J’avais déjà vu cet artiste sur la scène du Trabendo quelques mois auparavant, aussi j’ai un peu moins apprécié le concert de ce soir sans la surprise de la découverte, et aussi car le set était un peu plus court et ne comportait que des chansons qui avaient déjà été interprétées au Trabendo (3 titres sur 5 venant de l’album « Krüller »), et également car le son n’était pas toujours très clair. Néanmoins ce fut un plaisir de revoir le groupe sur scène, et une superbe ouverture pour la soirée. Je suis toujours aussi fan de la reprise de « Glory Box » de Portishead, brillamment réinterprétée. J’espère que les deux personnes qui discutaient devant moi dans la file et envisageaient d’aller chercher quelque chose à manger pendant la première partie ont écouté mon conseil, à savoir celui de crever la dalle mais de ne pas louper l’occasion de faire une belle découverte !
Setlist : 1) Drone Carrying Dread 2) Incinerator 3) Glory Box (Portishead cover) 4) Maiden Star 5) Nihil Strength
Place à Regarde les Hommes Tomber, ou plutôt, pendant le changement de plateau, regarde tout ce rayon d’encens qui est en train d’être allumé. La fumée commence déjà à envahir la scène alors que le groupe n’est pas encore arrivé, et ma respiration se fait de plus en plus difficile. Il faut dire qu’il doit y avoir 5 ou 6 coupelles contenant chacune 6 ou 7 bâtons d’un encens très entêtant allumés tous en même temps… C’est dans un brouillard épais ne nécessitant même pas de machine à fumée que les cinq membres du groupe de post-black metal nantais arrivent, acclamés comme il se doit par un public au taquet. Les premiers titres du concert se déroulent quasiment dans la pénombre, ce qui crée une ambiance assez chaotique, assortie à la lourdeur de la musique majestueuse et désespérée. Seuls des chandeliers éclairent un peu le chanteur, le bassiste, les deux guitaristes et le batteur. Petit à petit la pénombre cède la place en alternance à des flash et des stroboscopes aveuglants, dans une esthétique du contraste et des extrêmes. Je déplore un peu la qualité du son relative sur ce concert aussi, j’ai déjà pu profiter de concerts de Regarde les Hommes Tomber plus audibles, moins brouillons – il semblerait que le son ait été calibré davantage pour le concert de Perturbator en tête d’affiche ce soir. Le chanteur et frontman Thomas Terreur déroule son jeu de scène tantôt exalté, brandissant son pied de micro avec allure, tantôt esthétique, tout en mouvements chorégraphiés et gracieux de mains et de bras. Le groupe s’éclipse après cinq titres, 3 titres venant de l’album « Ascension » et 2 venant de « Exile ».
Setlist : 1) A Sheep Among the Wolves 2) A New Order 3) The Renegade Son 4) The Incandescent March 5) Au bord du gouffre
Après l’entracte le changement d’ambiance est manifeste, rien qu’à l’installation conséquente que le show de Perturbator a requis : une immense arche très graphique occupe l’essentiel de la scène, offrant deux places de part et d’autre aux deux musiciens qui vont s’y installer de façon statique pour tout le concert. À gauche James Kent, aka Perturbator, aux synthés et à la guitare, et à droite un batteur de session sur une batterie électrique, pour donner vie à la darksynth du musicien français. Les néons s’allument et révèlent un pentacle couronnant l’arche ; lorsqu’il s’allume à la manière d’une guirlande alors que les lumières colorées tout autour sont roses ou violettes, cela m’évoque une étoile perchée en haut d’un sapin de Noël, renversée et à tendance diabolique, certes, un Noël croisé avec Halloween si vous voulez. Le défi que pose la musique électronique dont la synthwave en live est évidemment celui de proposer un spectacle divertissant, qui offre une vraie plus-value à l’écoute des albums, dans la mesure où les musiciens sont plutôt statiques, hormis quelques headbangs, les possibilités sont réduites. Et il est brillamment relevé par Perturbator car entre l’installation conséquente qui est bien visible de tous les points de la salle, dans la fosse comme au balcon, les lumières variées créant un défilé de teintes et de formes géométriques, une sorte d’effet hypnotique et lancinant opère sur la salle et l’on se laisse prendre aisément dans une rêverie dynamique, dans une transe abstraite. L’album « Lustful Sacraments » est à l’honneur avec 6 titres, talonné par « The Uncanny Valley » avec 5, le set comporte bien sûr quelques classiques issus de « Dangerous Days » (3), ainsi que 2 titres venant de « New Model ».
Setlist : 1) Excess / Reaching Xanadu 2) Lustful Sacraments 3) Neo Tokyo 4) Future Club 5) Death of the Soul 6) The Other Place 7) She moves like a Knife 8) Diabolus Ex Machina 9) Weapons for Children 10) Humans are such Easy Prey 11) Messalina Messalina 12) Dethroned under a Funeral Haze 13) Tactical Precision Disarray 14) Tainted Empire
Merci à The Link Productions et à l’Olympia pour cette soirée musicale composée de groupes aux styles différents mais compatibles, offrant des univers pointus, intenses et revendiqués.
Critique : Elise Diederich
Date : 7/10/2022
Date : 7/10/2022
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