Chronique

PRIMAL FEAR - 16.6 (Before The Devil Knows You’re Dead) / Frontiers records 2009

Nos troubadour Allemands sont de retour pour la présentation de leur huitième album (et oui déjà) qui intronise un nouveau compagnon de route, le virtuose Suédois Magnus Karlson (Merci Frontiers) ! Après une évolution bien sentie débutée il y a deux albums, voyons où le groupe va nous mener avec son aigle.

Une petite intro nous accueille, cela faisait longtemps que le groupe ne nous avait pas fait le coup (depuis Black sun en 2002). « Riding the eagle » est la première chanson, qui nous montre que le groupe pratique toujours son heavy métal teuton. On pourra remarquer aussi un certain retour en arrière vers des albums comme justement Black Sun. Une coïncidence ? Je ne pense pas. Magnus aurait apporté ce retour au speed heavy mélodique ? Peut être bien. Un premier titre bien rentre dedans. Avec « Six time dead (16.6) » on lorgne vers du méchant heavy qui pourrait rappeler UDO. Un bon titre puissant avec un Ralph Sheeper plus lourd.
Intro orientale pour un « Black rain », sensiblement inspiré de l’apport de Mr Karlson. Un extraordinaire morceau, ultra mélodique sur lequel Ralph est par moments méconnaissable mais surtout exquis. Je notais ses progrès niveau chant, en voilà une nouvelle preuve. Quel morceau !! Pour « Under the radar », on laisse de côté les belles mélodies et on reprend le gros heavy dévastateur. Oui, mais aujourd’hui, le groupe saupoudre sa musique virile par beaucoup plus de subtilité fort charmante (le refrain).
Justement Magnus vient nous faire quelques démonstrations de 6 cordes en ouverture de « 5.0 / Torn », où encore une fois l’orient ne semble pas très loin. Un mid tempo, aux couleurs chaudes, qui nous offre encore que du bon. Et bien malgré les années passées, ils nous pondent encore de sacrées bonnes idées. « Soar » et son intro moderne, surprend. Du gros, du lourd mais surtout de l’actuel, oui le groupe vit avec son temps, et sait mêler un peu de modernisme dans son heavy classique.
Un très bon « Killbound » et son son riff marteau pilon, devrait plaire aux plus anciens fans. On replonge en plein, Jaw of death, du vrai heavy à l’ancienne, avec tout ce qui faut où il le faut. Ça faisait longtemps que le groupe ne nous avait pas sorti de titre pareil : en live ça va déchirer ! On change de registre avec la ballade symphonique « No smoke without a fire ». Encore une fois on ressent l’immense contribution de Magnus, qui apporte ses qualités de mélomane. Rien à reprocher, ici encore.
« Night after night » est plus soft, dans son rôle de heavy plus mélodique. Pas de quoi crier aux génies, ni aux scandales, mais un bon morceau qui fait son effet, et c’est bien là le plus important. Ralph étant très posé dans son chant, il apporte le petit plus à l’instar d’un Rob Halford moderne, moins crié, plus chanté. Vous aimez les riffs couillus, vous aimez le sévèrement burné ? « Smith & Wesson » est fait pour vous. Pour rendre hommage à ses destructeurs de masse (c’est une marque d’arme à feu !!) Primal Fear, nous sort du heavy tout à fait rentre dedans. Pas le plus marquant de l’album, tout comme « The exorcist », qui est du heavy speed sans concession. Du bourrin fait pour le live et les fans les plus conservateurs. En tout c’est efficace.
On termine par une ballade, qui semble appartenir à un autre groupe, puisque c’est tout simplement un autre chanteur que l’on entend au début (Matt Sinner?). « Hands of time » qui donc débute le plus softement du monde, avec une guitare acoustique, qui devient une nouveauté du groupe. Une totale réussite, qui me fait me demander, où le groupe va s’arrêter de nous surprendre et de nous étonner (dans le bon sens) ? Réponse dans quelques années !

Conclusion : ce 16.6 n’est pas le summum du groupe, mais il confirme leur évolution avec encore de sacrées bonnes idées. Un très bon album qui poursuit une carrière rondement menée. Décidément Primal Fear n’arrête plus de nous surprendre.
 
Critique : Guillaume
Note : 8/10
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