Chronique

FREAK KITCHEN - LAND OF THE FREAK / Roadrunner 2009

Cinq ans ! Putain, cinq trop longues années à attendre ce foutu nouvel album des déjantés Suédois ! Ce Land of the Freak marque donc le retour de Mattias et sa bande après un très bon Organic qui marquait un virage dans la musique du groupe. Allons voir où en est le chemin parcouru !

On commence sur un titre joyeux, « God save the spleen » qui pourtant nous offre un rythme endiablé des plus Freak Kitchen. Un départ habituel qui nous replonge dans l'univers si particulier de nos lascars ! Un premier titre assez progressif qui nous en met plein les oreilles. On note à nouveau une prod parfaite qui met bien en valeur le jeu de nos protagonistes, même si la guitare reste l'élément le plus mis en avant (quoique la voix l’est aussi). « Hip,Hip,Hoorah » prend les devants sur une sorte de titre pop à la sauce métal. Assez surprenante, elle nous fait nous poser quelques questions mais finalement sied parfaitement au groupe. Une surprise qui montre l'évolution poursuivie par le groupe.
Superbe intro orientale pour « Teargaz jazz », qui nous fait voyager dans un monde plein de couleurs. Par moments on se rapproche du travail d'un Steve Vai (voir Frank Zappa), tout en étant très Freak ! Dommage qu'une impression de répétition se fait sentir à la longue. Avec « Sick (death by hypochondria) » on retrouve du Freak Kitchen pur et dur. Je ne sais pas pourquoi mais il semble que l'accroche d'avant semble moins évidente, une drôle d'impression m'envahit. Ça semble tourner en rond sans apporter quelque chose.
Peut être bien que « Ok » va nous aider. Réponse oh que oui !! Un début tout doux qui nous fait bien évidement penser à une ballade aidée par une sorte de violon tsigane bien vu, puis le métal se met en place dans cet échiquier musical de façon admirable. Une chanson extraordinaire qui redonne de l'idée et du génie à cet album. Dommage que ce soit trop court. « Honey you're a nazi » poursuit sur un sujet qui tient à cœur à Mattias, le racisme. Après Mussolini et le Ku Klux Klan voici que notre 'cher Hitler' est à 'l'honneur' (jamais je n'aurais pensé avoir à utiliser ces noms là pour une de mes chroniques). À nouveau on reste dans du pur et dur qui déboite mais là je prends bien mon pied !!
Allez mon grand moment puisque Christer prend le micro pour la chargée en émotions « 
The only way » qui sur ces relents bleus donne un très bon titre !! Finalement mon impression à disparu depuis trois titres grâce à une créativité artistique retrouvée et c'est tant mieux ! Place à du lourd à digérer avec « Murder groupie » qui pourrait rappeler Meshuggah dans sa structure de déphasage de structures rythmiques et des polyrythmies sur des tempos moyens. Bref pour faire simple, on ne comprend pas toujours tout mais c'est je crois bien le but !
Après s'être chopé un bon mal de tête, « The smell of time » nous redonne ce qu'on connait de mieux. Pas le plus inspiré mais tant pis, c'est une mélodie sucrée rock teenager qui passe bien et puis il en faut un peu parfois pour éviter les indigestions de technique pure ! « One last dance » est un peu moins percutante malgré sa belle intro et sa mélodie sympathique. Peut être un peu trop anecdotique. Je vous rassure, elle reste agréable.
Avec « Do not disturb » on lorgne vers une sorte de folklore américain qui surprend et à mon avis tombe à l'eau. Pas la meilleure idée du groupe. On fini par « Clean it up » qui ne m'emballe pas non plus. Une fin ratée par nos Suédois, ça n'était jamais encore arrivé.

Conclusion : comme d'habitude cet album de Freak Kitchen n’est pas évident à comprendre dès les premières écoutes mais au fur et à mesure se dévoile pour nous offrir un album sérieux et évolué. Malgré toutes ces qualités quelques défauts subsistent (peut être trop de titres, ou en tout cas trois, quatre trop moyens), pour en faire un must.
 
Critique : Guillaume
Note : 7.5/10
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