Chronique

DELAIN - THE HUMAN CONTRADICTION / Napalm records 2014

Les Hollandais étaient pressés. En effet, après trois ans d’attente entre leurs trois premiers albums (NdSS : Lucidity en 2006, April Rain en 2009 et We Are The Others en 2012), les voici qui nous sortent, coup sur coup, la compil Interlude (en 2013) et un nouvel album intitulé The Human Contradiction (en 2014). Parfois dans le metal, il vaut mieux patienter plutôt que se précipiter, mais Charlotte et sa bande ont bien fait de rester actifs. En effet, ce nouvel essai est de qualité.
Comme quoi vite et bien peuvent aller ensemble. Contradiction humaine ?


On démarre cet album avec le très planant « Here come the vultures ». Un morceau atmosphérique qui possède une belle ambiance, et qui rassure d’emblée : la guitare de Timo Somers est bien mise en avant. Le son est d’ailleurs, dans l’ensemble du cd, puissant et subtile, un autre très bon point de cette galette. Après cette délicate mais énergique mise en bouche, on enchaîne avec « Your body is a battleground ». Très rythmé, le chant saccadé de Charlotte donne une tonicité supplémentaire à ce titre. Evidemment, son point fort est dû au « 6ème membre » de Delain, à savoir Marco Hietala de Nightwish (NdSS : en effet, Marco est présent sur trois des quatre albums du groupe). Véritable valeur ajoutée, son timbre si particulier se marie très bien à celui de Charlotte. Valeur ajoutée certes, valeur sure assurée. On continue avec « Stardust ». Il s’agit là du single de l’album, et comme à son habitude, il joue parfaitement son rôle. C’est incroyable à quel point les Hollandais arrivent à sortir des singles aussi efficaces à chaque album. Tout en douceur au démarrage, le tempo s’accélère sur le refrain et une nouvelle strate de guitare ajoute un son heavy en post chorus. Un nouveau hit en puissance.

Nous poursuivons notre écoute avec « My masquerade ». Nouvelle entrée en douceur qui s’accélère quand le chant de Charlotte s’intensifie à son tour. Un refrain très entêtant prend le relais, et la guitare de Timo garde sa puissance tout comme le rythme plombé de Sander (batterie) et Otto (basse). Un bon titre car, malgré son refrain qui pourrait en agacer certains, les changements rythmiques sont intéressants et bienvenus. En parlant de changement, voici un changement dans la continuité, à savoir le retour du grunter George Oosthoek (Orphanage), déjà présent sur le premier album du groupe (Lucidity, 2006), il revient sur l’entraînant « Tell me, mechanist ». Le contraste avec la douce voix de Charlotte fonctionne à nouveau et à merveille, et nous offre un superbe duo. La belle et la bête en somme. On reste dans les duos avec « Sing to me » et le retour de Marco Hietala. Un titre qui sonne très (trop ?) Nightwishien (période Anette Olzon). En effet, la voix du bassiste et celle de la Batave rappelle certains échanges de Imaginaerum et les claviers de Martijn n’auraient certainement pas été reniés par Tuomas Holopainen.

On passe désormais à un des meilleurs titres de l’album, à savoir « Army of dolls ». Heavy et entraînant, le refrain se veut à la fois énergique et planant, voire hypnotique. Un break en milieu de chanson laisse présager un très bon échange avec le public pour la version live, tandis qu’un solo de guitare doit déjà donner les frissons à Timo. Super morceau ! On enchaîne sans transitions aucunes avec ce qui serait le petit point faible de l’album (il faut bien chercher la petite bête). En effet, « Lullaby », tout comme « My masquerade », possède un refrain entêtant, mais ce dernier n’a pas eu le côté agréable pour votre serviteur. A la fin de l’écoute, je n’ai en tête que ce refrain répété à foison. Dommage, mais avis somme toute assez subjectif je le concède. On termine ce voyage avec le très bon « The tragedy of the commons », qui, à l’instar de « Army of dolls », est un excellent morceau (NdSS : peut-être que c’est également ce qui a minimisé les qualités de « Lullaby », car situé entre deux bombes). La rythmique est excellente et nous emporte pendant plus de quatre minutes grâce à une magnifique mélodie, et qui contraste à merveille avec le chant hargneux de la nouvelle grunteuse de Arch Enemy : Alissa White-Gluz. Ce titre clôt parfaitement ce The Human Contradiction, car il regroupe tout ce que Delain sait faire de mieux. A lui tout seul, on pourrait le qualifier d’un condensé de Lucidity mature.


Conclusion :
Delain continue son petit bonhomme de chemin en nous proposant un album sympathique, homogène et de qualité, et qui ravira autant les fans du combo que ceux qui vont le découvrir. A savoir maintenant si le groupe désire rester dans cette voie là (rock metal) -qu’il maîtrise parfaitement- ou s’il se risquera à muscler son jeu ? Wait and see...
 
Critique : Secret Sfred
Note : 8/10
Site du groupe : Site officiel du groupe
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