Chronique

SECRET SPHERE - ONE NIGHT IN TOKYO / Frontiers records 2016

Renouveau
Les Italiens de Secret Sphere semblent avoir retrouvé une seconde jeunesse, et ce, depuis 2012. Cette date n'est pas anodine car elle marque l'arrivée de l'excellent Michele Luppi au poste de chanteur (en remplacement de Roberto « Ramon » Messina). Le talent de l'ancien chanteur de Vision Divine et clavieriste live de Whitesnake n'est plus à démontrer, il n'en demeure pas moins que, paradoxalement, son expérience a eu l'effet d'une cure de jouvence salutaire pour les transalpins.
Suite à la sortie du très bon Portrait Of A Dying Heart (2012), le groupe avait entamé une tournée en co-headlining avec Almah (Brazitalian tour, en 2013). Par chance, une date a eu lieu en terre sudiste (au Korigan de Luynes) où votre serviteur a vécu un de ses concerts préférés. Pourquoi vous parler de cette date ? Tout simplement car le concert de ce dvd représente exactement le show provençal.

Humilité
Malgré une carrière très honorable (Ndlr : Mistress Of The Shadowlight, le premier album, date tout de même de 1999 !) et huit albums à son actif, le groupe n'a jamais réussi à atteindre la Serie A, comme diraient les footeux italiens. Nombreux changements de line-up, albums à la qualité inégale, très peu de tournées en tête d'affiche, voilà quelques éléments de réponse...
Mais cela a peut-être également permis au groupe de garder les pieds sur terre et aux musiciens de ne pas se prendre pour ceux qu'ils ne sont pas.
Secret Sphere a toujours eu du succès au Japon et adore les salles à capacité humaine, bref CQFD pour ce dvd.

Titres
Au niveau de la setlist, cette dernière est, forcément, axée sur le dernier opus du groupe, à savoir Portrait Of A Dying Heart (Ndlr : en effet, ce live a été enregistré quelques mois avant la sortie de la nouvelle version de A Time Never Come) .
En dehors de l'intro, sept titres sont donc tirés dudit album, tandis que trois opus ne sont pas du tout représentés (Mistress Of The Shadowlight, Scent Of Human Desire et Sweet Blood Theory). Dommage car le puriste que je suis n'aurait pas craché sur des morceaux tels que Recall of the Valkyrie, Rain ou Welcome to the circus...
Malgré tout, les titres choisis sont calibrés pour la scène et fonctionnent très bien. Certains pourront tiquer sur la position des tracks de Portrait Of A Dying Heart, quasiment tous calés en début de concert, alors que d'autres trouveront cela bien pensé car cela permet au groupe, et principalement à Michele, de se lâcher au fur et à mesure que le show se déroule ; d'ailleurs, mention spéciale à son finish sur Lady of silence.

Setlist :
Intro (A Time Never Come + Portrait Of A Dying Heart)
X (Portrait Of A Dying Heart)
Healing (Portrait Of A Dying Heart)
Union (Portrait Of A Dying Heart)
The fall (Portrait Of A Dying Heart)
Lie to me (Portrait Of A Dying Heart)
Wish and steadiness (Portrait Of A Dying Heart)
Legend (A Time Never Come)
Under the flag of Mary Read (A Time Never Come)
The scars that you can't see (Archetype)
Eternity (Portrait Of A Dying Heart)
Mr. Sin (Archetype)
Leonardo Da Vinci (Heart & Anger)
Lady of silence (A Time Never Come)
Dance with the devil (Heart & Anger)

Groupe
Cohésion totale entre les six musiciens. Evidemment, Michele (chant) reste l'attraction majeure du combo italien. Véritable frontman, il assure avec charisme ses titres ainsi que ceux de son compatriote Ramon. Pas hautain du tout, il parcoure ce show avec un sourire qui en dit long sur son bien-être au sein de Secret Sphere.
Autre belle surprise (et qui n'en est vraiment plus une tant les projets ambitieux se succèdent pour lui), Marco Pastorino (guitare) prend de plus en plus de place. A la gratte, il se consacre à la section rythmique, mais vocalement, il performe autant sur les chœurs que sur certains couplets que Michele lui offre.
Andrea Buratto (basse) reste discret, au même titre qu'Aldo Lonobile (guitare), le « mastermind » du groupe. Etonnant d'ailleurs car ces deux musiciens sont les seuls rescapés du combo originel de 1999.
Gabriele Ciaccia (clavier) a la lourde tâche de remplacer le virtuose pianiste (et compositeur) Antonio Agate, mais s'en sort très bien, par sa fougue, sa jeunesse et sa technique. Autant sur les parties de piano que sur les sons électros, il se débrouille parfaitement, et n'hésite pas à pousser la chansonnette sur le final « Dance with the devil ». Avouons tout de même qu'il est meilleur clavieriste que chanteur, mais cela prouve à quel point il se sent bien dans son groupe et sur ce live-là. Les mines hilares de Michele et Marco sont également belles à voir !
Enfin, le dernier arrivé en remplacement de Federico Pennazzato (qui reste proche du groupe, assurant le mix de ce dvd), apporte tout comme Gabri un bel élan de nouveauté et de talent. Bienvenu donc à Marco Lazzarini.

Images
Quatre caméras sont utilisées, à savoir une sur Marco Lazzarini (batterie), une centrée au fond de la salle et deux autres proches de la scène (à droite et à gauche). Au début cela peut perturber, mais au final, cela reste raccord avec ce qu'est le groupe : un groupe humble, talentueux et proche de son public.
Seul bémol : l'absence de bonus...

Son
Rien de mauvais rien d'exceptionnel, les instruments et la voix de Michele sont bien audibles, ainsi que le public qui répond facilement aux sollicitations des musiciens.
Sinon, aucune coupe n'est à signaler sur la version double cd. Au contraire même, un bonus est même présent. Il s'agit d'un duo inédit entre Michele et Anette Olzon (ex-Nightwish) sur le titre studio Lie to me.

Conclusion
Enregistré en janvier 2015 Tokyo Wild Side, ce dvd/double cd est autant parfait pour les fans que les néophytes. Le groupe est fidèle à lui-même et ne se prend pas la tête : il donne au public, à l'auditeur et au spectateur la copie conforme de ce à quoi il pourrait s'attendre en allant voir Secret Sphere sur scène. Vous savez ce qu'il vous reste à faire si le groupe passe près de chez vous !
 
Critique : Secret Sfred
Note : 9/10
Site du groupe : Site officiel du groupe
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