Chronique

GIZMODROME - GIZMODROME / Verycords 2017

Quand on attend beaucoup de quelqu’un, le risque est toujours d’être déçu. Donc quand l’annonce a commencé à circuler que Stewart Copeland (Police), Mark King (Level 42) et Adrian Belew (Zappa, King Crimson… and more) travaillaient ensemble sur un projet… Ben là, forcément le risque devenait immense. Il y a un quatrième larron d’ailleurs, italien et c’est dans ses terres que l’album s’est fait. Il a lui aussi un cv impressionnant quand on aime la variété italienne intelligente et le jazz fusion bolo…

Excusez mon ton ouvertement condescendant mais à l’écoute de l’album j’avoue que ma première impression a été de me dire que c’était un album hommage aux musiciens précités par des fans très bons musiciens et non leur projet de super groupe.

Traduisons : des mecs au talent incontestable ont passé un bon moment à Milan chez un pote, ils en ont sorti des chansons qui auraient fait de très bonnes faces B pour leurs groupes respectifs au milieu des années 90 mais c’est tout.
J’ai reculé à fond pour écrire ça sur des mecs qui m’ont donné envie d’écouter de la musique depuis que je suis môme mais voilà, c’est sorti. Je suis déçu à l’échelle de ce que j’attendais. C’est « bien » pour info (je n’aime pas dire du mal des gens mais ils sont « bons »). N’importe quel zicos qui sort la moitié de cet album en 1987 est un génie visionnaire avec de l’humour et de la légèreté en plus.
Là, vu le niveau des mecs, la prise de risque est quasi nulle. Entre reggae poisseux qu’aurait fait Zappa en duo avec Mark King sous schnaps pour parodier Police «Man in the mountain » et l’improbable « Sweet Angels » qui sonne comme un morceau recalé par Mc Cartney pour les bonus de la réédition de « Flowers in the Dirt » ça laisse quand même grave sur sa faim. Récemment je lisais une citation de Marcus Miller qui disait que le jazz live sans pain ça voulait dire que le mec transpirait pas et que donc c’était un peu chiant (pour paraphraser).

Ben c’est un peu ça. Là, ça sent plus la fin d’apéro que le travail acharné. Donc c’est sympa de partager ses photos de vacances en Italie sur instagram les gars, mais là, j’avoue je vais pas conseiller même de l’écouter sauf si vous êtes fans au point d’avoir la caisse claire de Copeland ou la basse de Mark King tatouée sur la fesse gauche… Quand on aime, on est toujours plus dur, quand on attend beaucoup on est toujours plus facilement déçu…
Voilà, c’est fait, j’ai enfin trouvé une prod avec Adrian Belew que je trouve dispensable… « Amaka pipa » donne vaguement une idée de ce que ça aurait été s’ils avaient dépassé le stade de l’évidence… Vous réessayez un jour en le faisant comme si votre vie en dépendait les gars ? Histoire de lâcher un album de légende pas une blague de potaches?
 
Critique : Thomas Enault
Note : 3/10
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