Chronique

CORROSION OF CONFORMITY - NO CROSS NO CROWN / Nuclear Blast 2018

12 ans…. Aurions nous dormi si longtemps ? C’est l’histoire d’un groupe qui a balancé des albums puissants et magnifiques que la plupart d’entre vous ont dû oublier, alors qu’ils n’ont jamais arrêté. Ils ont juste… dérivé.
Un jour Pepper Keenan est parti laissant Woody Wetherman, Mike Dean et Reed Mullin en rade. C.OC. a continué à trois en proposant une musique plus brute et plus directe et Pepper Keenan (guitare et voix) est parti auditionner sans succès comme bassiste chez Metallica et a aussi accessoirement fondé Down avec le succès puis la déliquescence programmée, pour cause de chanteur borderline, que l’on sait (Phil Anselmo aura eu raison malgré lui de plusieurs groupes, Down en fait aussi partie).
Néanmoins ou heureusement (choisis ton camp) Corrosion Of Conformity est de retour à 4 et c’est une chouette nouvelle. On attend toujours beaucoup de ceux qu’on révère, et on est souvent déçu à la mesure. Et pourtant ce No Cross « No Crown » est tout sauf décevant. Alors bien sûr on a vraiment l’impression de se réveiller il y a 12 ans car la recette du groupe avec Pepper Keenan n’a pas changé.

Si vous cherchez ou ranger cet album ce sera entre « Deliverance » (C.OC.) et « Nola » (Down). C’est puissant, lourd hargneux tout en restant soigné dans les mélodies. On se dit que le Sludge et le Stoner n’auraient pas existé sans C.O.C. (entre autres mais quand même). Au fond ils sont un peu en marge des genres et font leur truc depuis assez longtemps pour qu’on ne se pose pas la question du tiroir où les ranger. Comme précédemment on alterne les très lourd, mode traversée du bayou sur chopper avec vue sur le marécage et des choses plus aériennes et mélodiques (une des signatures de construction d’album que le quatuor a établie comme quasi règle d’écriture).

« No Cross No Crown » est un album qu’il aura fallu attendre mais çà valait le coup. Plus qu’un album c’est un nouveau départ pour un groupe qui avait tout pour devenir un classique mais s’est paumé en route. Gageons que les 14 titres de ce voyage musical suffiront à rattraper le temps perdu (enfin pas si perdu, vu ce que les quatre mecs qui jouent sur cette galette ont fait dans l’intervalle, juste, du temps passé à faire autre chose que çà).

Il n’y a qu’une chose à jeter sur cet album, la pochette. Un jour il faudra que quelqu’un prenne le temps d’écrire un bouquin sur les albums immenses, cachés dans une pochette à chier (il faudra donc forcement parler de l’intégrale de Megadeth, c’est peut être pour çà que personne n’ose). Bref ne vous fiez pas à l’emballage qui risque de devenir une des ventes de T shirts les plus discutables de l’histoire du merch. C’est une des très bonnes galettes de la décennie, rien de moins. Si la moitié de2018 ressemble à çà musicalement, je sens qu’on va passer un bon moment.
Si vous aviez déjà les autres vous vous jetterez sur celui et ne serez pas déçu.
Si vous n’avez jamais entendu une mesure de Corrosion Of Conformity, commencez par celui là, tout simplement.
 
Critique : Thomas Enault
Note : 10/10
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