Chronique

BARISHI - OLD SMOKE / Season Of Mist 2020

Quatre ans après « Blood From The Lion's Mouth », Barishi nous revient avec ce « Old Smoke » troisième album du groupe. Depuis ses débuts il y a dix ans le combo délivre une musique à nulle autre pareil dans laquelle on retrouve des éléments de metal progressif, de sludge, de black, de post-rock et même de psychédélisme. Avant d'écouter Barishi on se demande bien comment des éléments aussi disparates peuvent bien se mélanger mais le groupe réussit à créer à partir d'eux quelque chose d'unique dont on ne se souvient pas l'avoir jamais entendu.

L'album démarre par deux très longs morceaux, « The Silent Circle » et « Blood Aurora » qui dépassent les dix minutes. Deux titres d'une puissance et d'une sauvagerie inouïes avec des montées vertigineuses qui créent un sentiment d'hypnose chez l'auditeur. Le metal-prog peut facilement virer à l' ennuyeux mais la musique de Barishi, elle, n'ennuie jamais, bien au contraire. Elle se révèle à chaque instant d'une rare inventivité. Le cocktail sludge/prog avec des pincées de black dans ces deux titres est à cet égard on ne peut plus savoureux.

« The Loghunter » est le titre le plus classiquement prog du disque et montre que ce groupe s'avère capable de passer d'un registre musical à un autre avec une aisance déconcertante. Changement de registre total avec « Cursus Ablaze » , court instrumental qui voit Barishi revenir à ses premières amours ( le trio avait débuté comme un groupe uniquement instrumental). Avec ses guitares qui évoquent l'Inde, « Cursus Ablaze » invite au voyage. Leur « Kashmir » à eux.

Barishi nous a enchanté tout au long de ce disque mais ce n'est rien encore avant d'entendre « Old Smoke » qui conclut les choses de la plus belle des manières. « Old Smoke » s'étire sur treize longues minutes et s'il démarre comme un morceau psychédélique qui évoque Pink Floyd la voix de Graham Brooks le fait ensuite virer vers du black metal. On passe ainsi en l'espace de quelques minutes d'une douce et paisible sérénité aux ténébres. Ces passages du lumineux au sombre créent une atmosphère grandiose. Du black psyché il fallait oser mais le trio montre que lorsque l'on se montre audacieux, tout devient possible. Le titre évolue par la suite vers un côté très rock progressif 70's avec des guitares que ne renieraient pas Porcupine Tree.

La musique produite par Barishi est à l'image du Vermont d'où ils sont originaires : elle invite à la contemplation mais à l'instar de la nature, elle peut se révèler violente et sauvage.

Avec ce nouvel opus, le combo nous offre un disque d'une richesse musicale rare, un album qui révèle à chaque nouvelle écoute de nouveaux trésors insoupçonnés.
Un très grand disque
 
Critique : Pierre Arnaud
Note : 9/10
Site du groupe : Page Facebook du groupe
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