Chronique

EMIGRATE - EMIGRATE / Motor 2007

Ce nom ne vous dit sûrement rien mais derrière ce patronyme se cache le projet solo de Richard Z Kruspe guitariste de Rammstein. Un premier album commencé en 2000, pendant les sessions de Mutter et qui comme le dit Richard a sauvé Rammstein.

Le premier titre « Emigrate » ne surprendra pas les fans tant elle ressemble à Rammstein (Sehnsucht). Un bon riff décapant, un côté calme pour le couplet chanté par Richard en Anglais s’il vous plait, puis un refrain tonitruant. Dommage que la formule soit déjà employée car l’effet est bien moindre malgré la bonne volonté. Deuxième passage plus bourrin « Wake up » continue sur la formule qui a fait le succès de Rammstein, à savoir riff basique mais ultra efficace, couplet calme et refrain énervé. Richard au chant s’en sort pas mal mais manque de charisme, en plus le chant en Anglais colle pas parfaitement au style.
« My world » débute sur une bonne base, plus ‘Hard rock’. Un bien bon riff qu’on aurait aimé voir développé chez les Allemands. Car voilà le gros défaut de cet album, on ne peut s’empêcher de penser à son groupe durant l'écoute de n’importe quel titre. A part ça nous avons droit à un bien bon titre remuant et un bon solo. Début calme pour « Let me break ». Richard pose sa voix (ce qui ne procure pas de grands émois) puis comme on s’y attend, débouche sur un gros riff heavy. L’effet est immédiat même si le résultat est moindre. Encore un bon titre mais trop entaché par l’ombre de Rammstein.
Avec « In my tears » on a affaire à du particulier, car c’est un peu une réadaptation du Stein um Stein sur l’album ‘Reise Reise’. Alors certes pour le défendre, cette version est antérieure à celle de Rammstein, mais vu qu’elle sort après ça choque. N’empêche que le refrain est toujours aussi efficace même s’il manque l’immense charisme de Till. Ambiance bien plus rock avec « Babe » une sorte de power ballade assez réussie avec un Richard plutôt convainquant au chant. Une sorte de titre à la Rock Gothic bien trouvé.
« New york city » est sûrement le titre le plus étrange car à des millénaires de ce qu’on vient d’écouter. Bien plus dans un style à la The 69 Eyes, voir HIM ce titre est bien cool et surtout enfin personnel. On peut penser que là commence l’intérêt de l’album. Ambiance orientale pour l’intro de « Resolution » qui malheureusement reprend la recette Rammstein certes en plus rock. Richard prouve finalement qu’il n’est pas qu’un gros bourrin de la guitare et sait aussi pratiquer une musique plus soft tout en restant entraînante.
« Temptation » reprend le style plus cool, mais un poil trop cette fois ci je dirais. Pas le titre le plus inspiré de l’album. « This is what » rappelle fortement Rammstein dans son intro batterie et ne s’arrange pas avec l’arrivée de la guitare. Là encore l’effet est pas terrible, rien de bien intéressant. On passe.
« You cant get enough » se veut calme. Une véritable ballade qui fait du bien avec un refrain inspiré d’un titre de Rammstein. A part ce léger détail, ceci reste un des titres les plus sympa à écouter. « Blood » débute et je pense à Oomph ! Un couplet bizarre où rien ne ressort de concret, puis le refrain arrive et là on pense à Rammstein. Encore un essai raté.
Dernier titre avec « Help me ». Un titre plutôt ambiant qui reprend le côté rock Gothic. Pas une réussite totale mais un essai sympa.

Conclusion : pour un premier essai, voilà un résultat en demi teinte. D’un côté des titres beaucoup trop proches de son groupe et en moins bien, et de l’autre des chansons plus persos qui montrent un potentiel intéressant. Emigrate est un album à réserver aux fans de Rammstein qui voudraient voir l’un des piliers s’exprimer hors de son combos. Pour les autres une oreille posée ne vous tuera pas. A suivre le deuxième essai, qu’on espère plus personnel.
 
Critique : Guillaume
Note : 6/10
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