Interview

KARELIA (2008) - Matthieu Kleiber (Chant)

Salut à toi et merci pour cette interview ?
De rien

3eme albums et 3eme évolution musicale, et est ce le but recherché ?

… disons plus simplement qu’on a fini au troisième album (« Restless »), le virage artistique qu’on avait entamé lors du deuxième (« Raise »). L’évolution risque de ne pas plaire au public mais en tout cas, on reste dans la continuité et la cohérence. Lorsque le projet Karelia a été lancé en 2001, on avait largement prévenu que l’objectif était d’être innovant et fondamentalement différent de ce qui ce faisait…. Alors aujourd’hui on aurait l’air plutôt l’air cons à servir à la suite trois albums de heavy symphonique traditionnel…

Pourquoi avoir changé de formule avec l’arrivée d’une guitare supplémentaire et la disparition de votre synthé ?

Le synthé pouvait être remplacé par des machines puisque son rôle devenait ingrat : il n’avait plus de parties bien subtiles et techniques à jouer dans notre musique. En revanche, le style musical nouveau exigeait des guitares lourdes et très épaisses. D’où l’arrivée de Jack Ruetsch en soutien à la guitare.

Cherchez vous encore votre voie (votre style) ou bien Restless est celle que vous voulez poursuivre ?

Restless définit un terrain de jeu très large au niveau de la composition : on peut se permettre dans ce cadre des choses très originales et innovantes. Donc, on compte bien rester dans ce cadre… d’autant que ca semble plaire à un public bien plus large.

Qui a composé ce nouvel album, y a t’il du changement en fonction du nouvel arrivant peut être ?

Jack est arrivé il y a deux ans mais j’avais déjà écrit toutes les ossatures de l’album Restless. En revanche, pour le prochain album (nous entrerons en studio en février prochain), il prend une très grande part à la composition… ce qui remet les guitares sur le devant de la scène

Une des choses qui m’a étonné c’est qu’il y a deux reprises sur cette albums et ‘que’ 8 nouveau titres, quel en est explication ?

Les deux reprises nous plaisaient (Lift me up de Moby et Losing my Religion de REM), alors on a décidé de ne pas choisir l’une ou l’autre. Pour le reste, on a gardé que les meilleures compos, et on a abandonné celles que l’on estimaient être un cran en dessous en termes de qualité… on aurait pu aisément faire du remplissage avec 4 ou 5 titres supplémentaires, mais notre ligne de conduite c’est de proposer un album dont on ne saurait pas dire quel titre est mieux ou moins bien. On tient à cette homogénéité dans la qualité.

Que pensez vous votre premier album, aujourd’hui ?

Notre premier album était très démonstratif à tous niveaux : sur-opulence d'éléments symphoniques, solos de guitares, rythmiques speed, et ce jusqu'à la voix. J'utilisais des tessitures qui ne m'étaient pas forcément familières : très haut perchées, puis très graves. A la manière d'un paon qui exhibe ses plumes, comme pour prouver que notre signature en major était légitime. Et aujourd'hui, ce besoin nous est passé. Même si avec du recul, il paraît normal, étant donné le contexte de l'époque. On va à l'essentiel en considérant qu'on n’a plus à essayer de prouver une quelconque virtuosité.

En tout cas le changement opéré a du en surprendre plus d’un, quel retour avez vous eux aux niveaux des fans et de la presse spécialisé ?

L’album divise : il est clair que les fans de la première heure qui ne jurent que par le heavy symphonique n’y trouvent plus leur compte. Mais certains d’entre eux ont suivi l’évolution et l’appécient énormément. Il s’agit en général, des métalleux les plus curieux et ouverts à la nouveauté. En tout cas, comme prévu, l’album surprend et génère beaucoup d’émotion… dans un sens ou dans l’autre… et finalement, on ne fait de la musique que pour ca !

Quel souvenir gardez vous des dates avec Scorpions ?

On a été à la fois surpris par Scorpions et par leur public : eux étaient très ouverts et intéressés ; ce à quoi on ne s'attendait pas forcément de la part d'un groupe aux soixante quinze millions d'albums vendus et qui n'a plus aucune preuve à faire. Sur la tournée de novembre 2007, nous avons eu l'honneur de recevoir des commentaires spontanés de la part de chacun d'eux, et de mesurer leur bienveillance à notre égard. On a été très agréablement surpris. Et d'une certaine manière, leur public leur ressemble puisqu’a priori, la majorité d’entre eux ne se sentaient pas concernés par du pop-électro métal moderne… mais ils ont visiblement une oreille musicale et une curiosité qui au final leur rendaient le moment agréable.

D’ailleurs où en ete vous niveau concert ?

On vient d’achever une bonne série de dates, et la priorité est l’enregistrement du prochain album. Parallèlement, on prépare plusieurs dates notamment avec Uli Jon Roth (la première le 18 mars prochain à Bâle/Suisse), la prochaine avec Scorpions au complet est prévue à Montbéliard le 3 Avril, puis quelques dates qui nous emmèneront progressivement aux festivals d’été : le Hellfest dont on attend confirmation, et les festivals allemands

Au niveau public Français y a t’il une évolution depuis ?

Oui incontestablement ! Et on est très contents de le constater car on lutte nous aussi avec nos petits moyens depuis le début pour que le public métal français s’ouvre progressivement à l’originalité et enterre définitivement la vieille image dévalorisée qu’il traîne comme un fardeau depuis l’époque du punk et du trash… aujourd’hui, un vent nouveau souffle sur les scènes comme dans le public et on espère sincèrement que ce n’est que le début !

C’est la fin je vous laisse conclure ?

Salut à toute l’audience des Seigneurs du Métal, et rendez vous sur la route très bientôt. Jetez un œil sur www.karelia.fr et quoi que vous écoutiez, aimez la trèèès grande famille du Rock n’Roll dans sa richesse et sa diversité !
 
Critique : Guillaume
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