Interview

T.A.N.K (2012) - Raf (chant)

Aprés une bonne petite surprise avec leur album Spasms of Upheaval, quoi de mieux que de se plonger dans un question réponse (une interview quoi) avec Raf, le hurleur du groupe...

Question originale, peux-tu nous raconter, présenter le groupe en quelques mots ? Et pourquoi ce nom pour le groupe ?

On s'appelle T.A.N.K (acronyme de Think of A New Kind) et on s'est formé en région parisienne en 2007. Il y a Symheris à la guitare lead, Olivier à la basse, Nils à la deuxième guitare, Clément à la batterie (qui officie également dans Zuul FX, One-Way Mirror...) et moi-même au chant. On fait une sorte de death mélodique avec une approche assez moderne dans les riffs.

On s'inspire de groupes comme Soilwork, Textures, Meshuggah, In Flames, Machine Head, mais aussi tout ce qu'on écoute chacun dans notre coin comme du brutal death, du hard FM ou du metal prog.
T.A.N.K a sorti un premier EP en 2007 puis son premier album, The Burden of Will en 2010 et enfin le dernier opus, Spasms of Upheaval, en octobre 2012.

Nous avons fait pas mal de dates en France, avec Dagoba, Eths, Gorod, Zuul FX, Sybreed, Aqme et bien d’autres mais également à l’étranger, notamment, au Wacken Open Air en Allemagne, au Metalcamp en Slovénie ou encore au Basinfirefest en République tchèque.

Niveau groupe, vous êtes donc cinq. En voyant les photos du livret, vous portez plus d’intérêt à la barbe qu’aux cheveux longs (rires). Le metalleux aux cheveux est révolu ?

(Rires) Alors c'est vrai qu'on s'était fait la réflexion qu'on avait tous une barbe sans trop savoir pourquoi, en fait... On s'est peut-être auto influencés à force de passer trop de temps ensemble à composer ce foutu dernier album ?

Par contre je suis obligé de démentir ton affirmation : depuis l'arrivée de Nils dans le groupe cette année, on a une majorité de chevelus avec Olivier et Symheris. Au delà du code, les cheveux longs c'est cool pour headbanger, c'est plaisant de sentir ses cheveux voler ! Maintenant moi je les ai eu très longs et Clément a laissé pousser un bout de temps : clairement on est mieux les cheveux courts ! (rires)

Ensuite, vous avez tous vos noms propres, sauf Symheris. Ça sent le fan de World of Warcraft à plein nez ça. Est-ce ça ? Et pourquoi ce choix ?

Nan, il est plus old school que ça ! Il est plutôt fan de Diablo, The Elder Scrolls ou Baldur’s Gate. En fait, c'est un mix de mots elfiques ! Il cherchait tout simplement un nom d'artiste parce qu’il ne voulait pas utiliser son identité civile dans la musique, pour des raisons qui le regarde. C'est aussi un fan de Hard Rock et dans cet univers, beaucoup de monde a un nom de scène.

Et puis finalement, ça vaut mieux qu’il ne soit pas à fond dans WOW. Il serait capable d’y passer tout son temps et de plus jouer de guitare ! (rires)

Un EP et vous jouez au Wacken Open Air. Quel souvenir en gardez-vous ?

Unique. Fabuleux. Le rêve de gamin qui devient réalité... Tu sais, on avait des rêves vachement plus accessibles qui ne sont même pas encore arrivés alors se retrouver à jouer au Wacken Open Air avec In Flames et Machine Head, à boire des coups à côté de tant de grands artistes... c'est indescriptible.

C'est un super souvenir parce qu'on avait beau être jeunes, on ne s'est pas démontés et je trouve qu'on a bien assuré. Quand je regarde les vidéos du live sur notre chaine Youtube, je trouve qu’on a pas à rougir. Bien sûr on a progressé depuis, mais on a bien joué tout en ayant vraiment la gouache sur scène et c'est, je trouve, ce qu'il y a de plus beau, au delà du prestige et des rencontres.

Vos paroles sont en anglais. Pourquoi pas dans la langue de Molière ?

C'est à la fois un choix du cœur et un choix marketing qui s'est imposé à nous naturellement en fait, on n’en a jamais discuté.

Premièrement on écoute quasiment que des groupes anglophones donc fatalement, notre conception du metal en est impactée. Ensuite, avec Internet aujourd'hui, il est primordial de ne pas se cantonner à la France mais aussi à l'étranger car on vend aujourd'hui d'avantage en Allemagne et aux Etats-Unis qu'en France, via les plates-formes digitales. On a également fait plusieurs festivals importants à l'étranger... du coup je ne pense pas qu'on écrira un jour en français. Il ne faut jamais dire jamais mais ce n'est pas à l'ordre du jour.

Même des artistes comme Eths dont le chant français est un signe distinctif, ont été obligés d'adapter des titres en anglais pour leur dernier album...

Parlons de votre nouvel album « Spasms of Upheaval ». Vous avez choisis le titre ‘Inhaled’ comme single et aussi clip vidéo où d’ailleurs on peut apprécier ce battle niveau chant avec Jon Howard. Pourquoi ce titre et d’où vous est venu l’idée de faire ce genre de battle ?

On ne pensait pas en faire un single à la base, car c'est une des chansons qui a le plus bougé. C'est vraiment vers la fin du processus de composition de l'album que pleins d'idées sont arrivées. On se prenait la tête dessus car on sentait un potentiel... On a eu un déclic et après, tout s'est enchainé jusqu'à ce qu'elle ait des allures de single : refrain catchy, construction assez simple, riffs à la fois vener et groovy...

Pour Jon Howard, finalement c'est assez simple car on l'a contacté via Facebook. On lui a envoyé deux morceaux dans le doute, tout en sachant qu'Inhaled serait le meilleur choix. Il a aimé la ligne de chant, le groove du morceau et le fait que ce soit un question/réponse, pas juste deux phrases chantées par ci, par là. Il a donc enregistré ça très vite chez lui puis il est venu en France pour faire le clip.

C'est un bon deal car nous, ça nous fait une super comm' outre Atlantique et pour ceux qui ne connaissaient pas encore Threat Signal en France, ça a dû leur faire tout drôle (rires). Jon a vraiment une voix énorme !

On peut ressentir différentes influences dans l’album avec des moments plus racés, violents et d’autres plus mélodiques ou envolés. Comment se passe l’écriture des morceaux ?

En fait on a deux processus distincts. Certains d'entre nous préfèrent composer dans leur coin et proposer un morceau fini de A à Z auquel, généralement il n'y a que quelques modifs à faire en groupe pour que ça plaise à chacun. Mais d'autres préfèrent ramener des bouts de riffs et qu'on construise ça ensemble en répète. C'est un processus plus long et fastidieux mais l'un comme l'autre sont intéressants !

Il y a généralement un ou des imprévus lors de l’enregistrement d’un album. Avez-vous eu une ‘mauvaise’ surprise pendant les sessions studios ?

Evidemment... Tout aurait été beaucoup moins drôle si nous n’avions pas enregistré en plein mois de février, à Angers où la température devait avoisiner les -72 degrés... Je suis évidemment tombé malade en plein milieux des prises chants. J’ai dû me trimballer plusieurs jours sans sortir, avec toujours une écharpe autour du cou, à boire des tonnes de thé, comme une vieille (je ne peux pas blairer ça), en étant interdit de café (je ne peux pas m’en passer) et pire, sans la moindre goute de bière... ! À bien y réfléchir, je ne sais même pas par quel miracle j’ai survécu à ce calvaire ! (rires)

Que penses-tu de la scène extrême française ?

Moi j'adore ce que font Gorod et Gojira, ce sont sans doute mes deux groupes français préférés. Je me reconnais plus dans ce genre de groupes que dans la scène deathcore où je trouve que tout se ressemble un peu...

Les meilleures scènes qu'on a pu faire en France ont été les trois qu'on a partagé avec Dagoba en Seine-et-Marne où c'était à chaque fois sold-out et vraiment la guerre. On a noué des liens avec Werther ou Franky qui sont des mecs en or. Donc il y a du monde dans certaines régions pour certains groupes et malheureusement, dans beaucoup d'autres endroits c'est difficile de motiver les gens à bouger de chez eux...

Sinon il y a aussi Magoa et The Arrs qui envoient vraiment en région parisienne et qui en plus sont des gens cool !

Qu’espères-tu pour le groupe si ce n’est amour, gloire et argent ?!

Je place volontiers une bonne tournée en première partie d'un gros groupe international avant la gloire et encore plus volontiers de jouer au Hellfest avant l'argent ! Quoi l'amour ?? (rires)

L’album est sorti il y a quelques semaines, quels en sont les retours ?

On attend ceux de la presse pour novembre mais ceux des webzines sont globalement très positifs, surtout à l'étranger d'ailleurs. Par contre, c'est vraiment étrange de constater que certaines personnes aient pu trouver cet album difficile d'accès au premier abord avant de le trouver énorme au bout de plusieurs écoutes. On avait vraiment l'impression d'avoir composé un album certes plus fouillé et ambitieux que le premier, mais tout de même pas si difficile à appréhender.

En tout cas, sincèrement, peu importe les critiques des gens qui trouvent qu'on pompe Soilwork ou In Flames ; Ceux qui ont vraiment écouté ces groupes et T.A.N.K savent qu'aujourd'hui on a trouvé une vraie identité avec Spasms of Upheaval, où on se fait plaisir à la fois en tant que musiciens de studio et sur scène.

Petite question que j’avais promise à Symheris : pourquoi vas-tu aussi souvent aux toilettes ? (rires)

J’ai cru comprendre qu’il est tombé amoureux des ces chiottes 4 étoiles avec serviettes indépendantes chauffées pour te sécher les mains à la fin...

C’est la fin de cette interview, au plaisir et je laisse la conclusion. Merci encore.

Merci à toi ! Et à tous ceux qui ont prient la peine de lire cette interview ! C’est grâce aux fans et au gens comme toi, qui se démènent pour leur passion, qu’un groupe comme nous peut exister. Donc voila, un gros merci, et continuez de soutenir la scène que vous aimez, de quelques façons que ce soit !
 
Critique : Lionel
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