Interview

ATLANTIS CHRONICLES (Version Française - 2016) - Sydney (Batterie) - Antoine (Chant)

Bonjour ! C’est un plaisir de vous rencontrer ici !

Donc votre nouvel album, qui sort le 25 MARS, s’intitule donc « Barton’s Odyssey », qui est Barton ?

Antoine :
Je commence, alors Otis Barton c’est tout simplement un explorateur du 20ème siècle, un explorateur, ingénieur, écrivain, donc en fait c’est un personnage qui est en rapport avec notre 1er album si tu veux, ce premier album on avait déjà écrit un récit en rapport avec un autre explorateur qui s’appelle William Beeb et ils ont beaucoup travaillés ensemble à l’élaboration d’un submersible qui s’appelle la Bathysphère et qui leur a permis d’aller explorer les profondeurs marine donc dans un premier temps à plus de 900 mètres de profondeurs et en gros on avait écrit un premier hommage sur William Beeb sur le premier album et sur le deuxième on a écrit la suite en prenant cet autre protagoniste en développent toute une histoire autour de ce personnage là et il a créé un autre submersible et il repart à l’aventure en gros voilà.

Pourquoi cette « attirance » au sujet de la mer ?

Sydney :
Toute la symbolique liée à l’océan, l’origine de la vie qui est en même temps force créatrice et en même temps force destructrice parce que voilà l’eau c’est un élément que tu ne contrôle pas et qui est omniprésent sur la planète, peut-être même plus que le reste d’ailleurs..

Antoine : Omniprésent en nous même !

Sydney : Oui, c’est ça et donc c’est quelque chose qui compte quoi qui est là et qu’on le veuille ou pas, qu’on l’ignore ou pas c’est là. Donc c’est ça la grosse base. Et viens s’ajouter à ça en fait toute une symbolique aux profondeurs sous-marines. On connait mieux l’espace qui est situé à des milliards de km alors qu’on connait très peu les fonds sous-marins lié aux difficultés d’observation, la pression, la luminosité et la température tout ça. Qui font qu’on connait très peu ça et ça a donné naissance dans nombreuses civilisations à des mythes et des légendes qui nourrissent un petit peu les histoires et donc les groupes aussi pourquoi pas ! Voilà donc tout ça pour créer en fait l’univers qui est le nôtre.

Donc pour rester un peu dans le mystérieux..

Sydney : Ouais ouais ! Le mystère et en même temps le fait des sciences et de choses un peu plus fantasmagorique.
Antoine : Ouais c’est ça c’est que ça suscite un peu plus de curiosité parce que c’est quelque chose qui coexiste avec nous mais qu’on connait très peu, y a beaucoup de choses qui nous manquent au niveau scientifique comme il le disait et ça forcement ça a générer énormément de fantasmes sur tout ce milieu-là et…

Sydney : Notamment l’Atlantide !

Antoine : Oui l’Atlantide et comme je dis souvent y a aussi cette idée de retour vers le centre de la terre, quelque chose qui est de l’ordre de l’introspection et qui fait un petit peu un regard sur soi et ça aussi c’est dans les thèmes qu’on aborde dans les paroles c’est à dire qu’on raconte pas des aventures qui vont d’un point A à un point B avec un élément perturbateur au milieu et ce genre de choses, après ça nous ouvre le champ pour aborder des questions qui nous paraissent un peu plus fondamentale avec le rapport à la nature humaine, la civilisation moderne, les émotions et pleins de choses comme ça. Donc voilà simplement en ouvrant la porte des abysses bam ça peut découler sur énormément de choses pour nous de toute façon on a besoin de ce cadre-là pour écrire mais voilà.

Sydney : Dans tous ce qui est dans le descriptif et dans la symbolique qui en découle.

Antoine : Puis c’est notre choix quoi ! Si on a envie je fais ce que je veux au bout d’un moment ! (rires) PARCE QUE, parce que c’est comme ça et je t’en dirai pas plus !


Déjà 3 ans que votre premier album « Ten Miles Underwater » est sorti, qu’avez-vous fait pendant ce temps ?

Sydney : On a tourné, écrit aussi et voilà ! C’est tout. Question suivante. (rires) Non, mais ouais on a tourné sur le premier album, pas loin de 80 dates je crois. Réparties entre France, pays frontalier, Europe de l’est, japon, sur 2 ans et demi. Et en parallèle on a continué et terminé d’écrire le deuxième album. Après enregistrement après c’est vrai que c’est une fasse un peu plus longue parce que l’enregistrement c’est plus comme avant y a 30 ans, tu vas en studio tu passes un mois e studio avec un ingé son tu ressors t’as ton album. C’est plus comme ça, y a plus d’argent, y’a plus de moyen et d’autres possibilités techniques qui permettent de palier à ça. Je pense que faire un album à l’ancienne ça coûte super cher, d’être investi, qu’il y ai un marché du disque en bonne santé, qu’il y ai des labels qui s’investissent or on n’a pas cette chance de ça et je pense qu’il y a très peu de groupes qui ont cette chance aujourd’hui, notamment métal, et français. Notamment métal extrême, tu vois on élimine là, on est en dernier de la chaine (rires). Donc oui ça se fait sur un laps de temps beaucoup plus long et c’est pour ça qu’on a du plus ne plus accepter de live et s’absenter 6 bons mois pour faire l’enregistrement et se concentrer vraiment là-dessus parce qu’en période de live t’as tendance à te disperser un peu là il nous fallait focus album.

Antoine : Ouais cette période comme tu l’as dit au début elle était quand même blinder on tournait et répétait un maximum, on composait donc c’était déjà beaucoup donc fallait vraiment prendre un break et gérer le processus du deuxième album quoi.

Premiers extraits de l’album, « Within the Massive Stream » ainsi que « Back to Hadatopia », pourquoi avoir choisi celles-ci ?

Sydney :
Le premier morceaux à avoir été sorti c’est Back to Hadatopia, rien que dans le titre y’a « back » et rien que là pour nous c’était un espèce de retour à la scène, l’album, le retour, et ça c’était le bonus, c’était cool. Mais au-delà de ça c’est un morceau qui synthétise pas mal ce qu’on a voulu faire sur ce deuxième album en terme d’harmonie, de contraste entre mélodie douce et violence de l’autre côté c’est un morceau qui relis tout ça. C’est un morceau sur lequel on a pu tester de nouvelles choses à la voix, qui a une structure assez identifiable comme le refrain voilà des choses comme ça. Pas mal de partie qui font un peu pont mais qui tire un peu vers le progr et qu’on va découvrir un peu plus tard dans l’album et sur une facette un peu différente notamment avec le morceau Upwelling qui est le morceau du clip à venir. Donc ouais un morceau un peu synthèse un peu entre mélodie, violence, harmonie, thématique.

Antoine : Ouais ça présentait un peu la version 2.0 du groupe quoi, nous on sentait une vraie évolution sur cet album on cherchait une chanson qui puisse résumé les intentions de cette nouvelle mouture et on est tous tombés d’accord pour dire que c’est celui-là qui symbolisait le mieux et sur le deuxième Massive Stream c’est un peu la même démarche mais avec encore quelques petits truc en plus au niveau de la mélodie, d’un refrain un peu plus épique mais malgré tout qui reste très très agressif dans les couplets, y a cet esprit-là mais avec des ingrédients différents.

Sydney : Massive stream je trouve qu’il représente bien la pochette de l’album, notamment dans les refrains, on identifie bien ces refrains-là à la pochette. En terme de couleurs, de sentiments, de féerique, de grand, de beau, de très coloré, de désespoir !


Vous ne pensez jamais à écrire des chansons en français ? Pourquoi ?

Antoine :
Moi je chantais en français dans mes autres projets mais c’est vrai que quand je suis passée dans AC j’avais le désir de passer en anglais. Le français ça peut être cool mais y a rien à faire dans la façon dont je chante dans les hurlements, moi je faisais à l’époque des reprises pour moi, pour m’exercer ben la façon dont ça sonne ce n’est pas pareil, je préfère et le groupe voulait aussi. Après je t’avoue qu’aussi en terme d’écriture je trouve qu’il a des choses qui sont plus accessible, plus facile en fait à dire en anglais. Disons que le français dès qu’on commence à mettre en place des figure de style un petit peu chialer ça me fait bizarre d’hurler ça, vraiment. Et quand tu vas directement à l’essentiel en français ben déjà c’est moins beau dans la formulation en anglais tu peux aller directement à l’essentiel sans faire dans la figure de style, y’aura toujours moyen de se débrouiller pour que ça sonne quand même bien sans parler de le chanter et que ça sonne bien. Alors quand en le gueulant faut quand même que ça sorte des émotions très fortes, très brutes sans fioritures. Non je trouve que ça colle mieux et le groupe étaient dans cet esprit-là et donc ça marche comme ça.

Vous êtes allez jusqu’au Japon pendant votre tournée, était-ce une bonne expérience ?

Antoine :
C’était cool, question suivante. (rires) La bouffe était bonne ! (rires)

Sydney : Oui ici on rigole bien ! (Il s’adresse à Alex qui se trouve à la table d’à côté) Non mais c’était une expérience un peu exceptionnelle, un peu différente, c’est vraiment une autre culture, un autre pays et un autre monde, avec des habitudes et des comportements qui sont pas de chez nous mais qui sont cool et positives. On voyait des mecs qui venait en costards au concert quoi !

Antoine : Juste après le boulot il venait comme ça le mec et il se déchaîne comme un malade !

Sydney : Le mec il se prend une grosse pinte et il va dans le pite se défoncer avec sa mallette et tout là ! C’est surréaliste quoi !

Antoine : Ouais puis avoir ce côté très protocolaire dans la façon de s’adresser aux gens de communiquer comme des touristes et de voir aussi un peu ce milieu plus underground auquel on a eu accès du coup plus que des simples touristes d’un côté. On a pas beaucoup eu ce côté touriste à aller visiter tout ce qu’on veut mais d’un autre côté on avait une vision du japon du coup que ne peuvent pas avoir facilement les touristes. Et franchement non c’était marrant de comparer cette société qui ne fonctionne pas du tout comme une société européenne et qu’on voit complètement lâché prise dans les concerts de métal parce que eux ben c’est l’extrême. Tout est extrême dans le divertissement et y a eu une date à Hiroshima où ils ont foutu pas mal de groupe sur le plateau et ils ont rajouté 5 petits groupes qui jouaient 10 minutes que des chansons de grind core, qui se défoulaient comme des malades et après c’était le reste de l’affiche. A noté qu’on jouait aussi que l’expérience était trop cool parce qu’on jouait aussi avec VOMITORY et BEYOND CREATION qui sont des gros maitres du Death métal, des canadiens qu’on apprécie beaucoup puis bah Vomitory voilà légende du Death Métal c’était vraiment très cool aussi pour ça.

Sydney : Belle rencontre avec BEYOND CREATION ils sont de Montréal donc c’est des francophones et ouais on a passé une bonne semaine avec eux et c’était vraiment très cool. On en garde un bon souvenir et un bon contact assez régulier via internet et on espère retourner avec eux ici ou chez eux à l’occasion.


La pochette de l’album est de PÄR OLOFSSON, comme pour votre précédent album, vous aimez travailler avec lui ?

Sydney :
Sur le premier album ça a été tellement simple, on l’a contacté et on lui a expliqué un peu le projet, le concept de l’album et il a trouvé ça super cool ! La collaboration a été super simple, on a délimiter le cadre lui a mis sa pate avec deux trois éléments tout ça, des ajustements, et boum c’était plié et c’était mortel. Donc on s’est dit voilà, l’univers du deuxième est tellement proche en termes de narration comme y a un lien entre les deux. Y a des éléments de la première pochette qui vont être rappelés sur la deuxième on se voyait pas faire la deuxième avec quelqu’un qui aurait essayé de copier la première de PAR OLOFSSON pour rappeler les mêmes éléments on s’est dit c’est évidant fallait qu’on aille dans le sens de la suite du premier donc on l’a recontacter et voilà on est super contents. On avait quelques doutes au début sur la nouvelle géométrie mais le mec connait bien son boulot et sait quoi mettre en valeur pour que la pochette soit intéressante on était assez vite convaincus donc voilà pour l’instant on est très très positif et donc un concept d’album 1 et 2 qui restent du même liés par cette charte graphique un petit peu.

Avez-vous écrit toute les chansons de l’album vous-même ? Vous avez un processus d’écriture particulier ?

Sydney :
Alors c’est Jean-Jacques Goldman (rires) mais pour le deuxième il n’était pas dispo.

Antoine : Alors on est allés voir Vianay mais il a refusé aussi et du coup on a été obligés d’écrire nous même ! (rires)

Sydney : Donc voilà ce que ce que c’est ! On aurait bien aimé le faire avec JJ mais il n’était pas là !

Antoine : JJG se cache derrière toute les œuvres majeures du Death Métal français, tout le monde le sait ! (rires)

Sydney : Non, sérieusement oui on compose tous les morceaux nous-même c’est Alex le guitariste principalement qui compose la grosse partie du morceaux, le squelette et les riff. Après je viens ajouter à ça ma touche à moi, j’écris des parties de batteries donc à partir de ça, ça donne un peu le ton vers où on veut aller. Les solos, les leed, ça vient se rajouter par-dessus et donc voilà ça va donner ce qu’on peut écouter sur l’album. Pareil la voix, on rajoute, on greffe des idées.

Antoine : Les fondations c’est Alexandre et lui et puis nous derrière on vient mettre nos idées on bouge des trucs un petit peu, la discussion prime toujours au sein du groupe vis-à-vis de ça.

Sydney : Y a pas de processus particulier d’écriture, pas genre un mardi soir de pleine lune enroulé dans du jambon c’est là qu’on commence à écrire y a l’inspiration, non non ! Non c’est genre on fait un truc qui plait, un riff et hop on l’écrit et on fait écouter aux autres. Par contre on fait pas de buff, je pense que c’est un truc à préciser on ne fait pas d’impro du tout, c’est que de l’écrit. Peu de place à l’improvisation.

La chanson 50°S 100°W représente des coordonnées ? Quel en est la signification ?

Antoine :
Alors ces coordonnées là en fait c’est en rapport avec quelque chose déjà présent dans le précèdent album en fait c’est les coordonnées approximative du « Gloup » c’est un espèce de son qui paraissait un petit peu organique qui s’est diffuser sur des km et des km dans le sud de l’océan pacifique capté par des instruments de mesure naval de l’armée il me semble. Mais capté par différentes personnes et ils n’ont jamais su ce que c’était mais ce qui les intrigues c’est que le son parait complètement organique alors qu’ils se disent on connait aucune créature qui peut balancer un son sur une portée aussi grande en fait ! Et du coup ça a donner naissance à beaucoup de fantasme notamment à une espèce de créature géante quelque chose comme ça.. (rires) (Alex le guitariste s’installe à coté de nous) Ah ça c’est le mec qui fait les fondations ! … Donc y a ce phénomène là que la sciences a jamais su éclaircir mais il s’avère qu’en plus le point d’où aurait été émis ce son là correspond à l’antre d’une créature qui s’appelle « Cthulhu » qui est une espèce ce figure phare des romans de Lovecraft les deux se mélange du coup et dans la communauté scientifique et en plus tous les fans de ces univers-là voilà les univers aquatique et des légendes qui trainent autour. Donc voilà moi j’ai voulu l’intégrer dans la fiction parce que c’est un des détails qui me plait vraiment et y a quelque chose qui dans la vraie vie provoque énormément de fantasmes et l’intégrer à une fiction où nous on rend les choses complétement fantasmagorique aussi.. Ça fait beaucoup de fois le mot fantasme ! (rires) Voilà c’est quelque chose qui me plait énormément !

Sydney : On fantasme sur beaucoup de choses ! (rires)

Antoine : Non mais voilà c’est ça et donc ouais c’était un signal que captais le personnage du premier album et qui va revenir aussi dans l’aventure du deuxième album ou le personnage va trouver aussi un intérêt à se rendre à ce lieu là pour voir ce qui se passe là-bas donc voilà c’est une façon encore de raccorder ce qui se passe dans le réel dans une fiction, comme le fait de prendre des explorateurs qui ont vraiment existés qui ont fait un boulot scientifique vis-à-vis du monde abyssale et de les exposer en mode fictionnel comme on fait nous dans notre groupe.

Sydney : C’est vrai que dans la réalisation on s’inspire beaucoup de la culture genre du cinéma, littérature, jeux vidéo tout ça, ça donne naissance à ces concepts album là et donc à l’introduction de chose comme ça comme le groupe.

C’est la fin de l’interview, je vous laisse conclure..

Sydney : Ça va paraître un peu cliché mais dans la conjoncture actuelle je pense que les gens il faut qu’ils prennent conscience si ils l’ont pas encore prit que c’est eux qui font vivre la musique, la scène et que si nous on a pu faire un deuxième album ben c’est grâce à ce qu’on a pu faire sur le premier album, y a un investissement de départ qui est le nôtre mais après il faut que le groupe s’auto alimente et aillent prendre et injecter ailleurs pour continuer notre parcours. C’est vrai que si les gens viennent plus aux concerts ben y’a plus de concert y’a plus de musique. Pas de musique, pas de groupe ; pas de groupe, pas de palais ; pas de palais.. pas de palais ! (rires)

Merci à vous de m’avoir accordé cette interview et à bientôt !
 
Critique : Aurélie
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