Interview

ARMELLINO and EL BUTCHO (2018) - Yann Armellino (Guitare)

Yann Armellino et El Butcho ont sorti récemment un très bon deuxième album : « 17 ». Un disque qui fleure bon le classic rock et le hard-rock classique à la Kiss. Un disque fun et enjoué qui fait du bien au cœur de l'hiver. Rencontre à Paris avec Yann.

« Vous aviez sorti « Better Way » il y a deux ans. Qu'est-ce qui vous a donné l'envie de poursuivre l'aventure ensemble ? »


« Un peu tout, les bonnes critiques reçues pour l'album, le retour du public, les shows accoustiques que nous avons fait ensemble après le disque. Et l'alchimie bien sûr. Elle est venue après l'album. Souvent les gens se connaissent avant de faire un disque. Pour nous cela a été différent. Nous avons appris à nous connaître après le disque. On était plutôt partis pour faire un EP, vu l'état du marché de la musique, mais peut être parce que nous sommes vieux, nous nous sommes dit allons y pour un album. »

« 17 », le titre du disque est en référence au nombre d'albums que vous avez fait chacun dans votre carrière. »

« Tout à fait. On aurait aussi pu prendre l'option de ne pas donner de titre au disque mais ça aurait été dommage. »

« 17 » sonne très classic-rock, hard-rock classique. Ce sont vos influences principales ? »

« C'est ce que l'on écoute depuis longtemps. C'est un retour aux fondamentaux : Kiss, Bon Jovi, Aerosmith, Van Halen. Il y a aussi l'influence de la scène mélodique nordique à la Stage Dolls. J'adore Thunder qui fait du classic rock depuis des années. »

« C'est devenu assez rare d'entendre ce genre musical de nos jours. »

« Je le déplore. Notre album ne se veut pas nostalgique. J'ai l'impression qu'il y a un retour de groupes qui sonnent vintage rock. Je pense à Greta Van Fleet par exemple que j'apprécie. Aujourd'hui, nous avons digéré nos influences et sommes capables de faire une musique qui nous est propre. »

« Il y a même une ballade, « Separate Ways » sur l'album. Cela aussi ne se fait plus guère. »

« C'est vrai. On a voulu la faire à la Aerosmith avec une progession des guitares au fur et à mesure de la montée du morceau. »

« Et la reprise de « Don't you worry bout the thing » de Stevie Wonder ? »

On avait déjà fait une reprise de lui sur le premier album. On adore la Motown, les vieux Ike et Tina Turner, Sly and the Family Stone, Marvin Gaye. »

« Le design de l'album fait aussi très rock US »

« On a bossé avec un photographe qui travaille avec Trust depuis quelques années.C'est vrai que ça peut faire un peu americana. C'est bien d'avoir une pochette où les musiciens se marrent. C'est devenu rare. »

« Vous avez changé de label. »

« Oui. On est maintenant chez Xplose Music. C'est un label qui a sa propre structure de streaming. C'est presque un acte militant que de travailler avec un tel label. Pour les groupes qui sont dans une niche comme nous, c'est l'avenir. J'espère que d'autres artistes suivront. C'est un peu comme une Amap comme fonctionnement. »

« Vous avez comme pour le premier album travaillé avec Erick Benzi à la production »

« On a été content de son travail sur « Better Way ». Il a produit Angun, Céline Dion, Goldman. C'est un grand pro. »

« Tu avais déjà travaillé avec lui sur une comédie musicale. »

« Tout à fait. J'ai fait la guitare sur la comédie musicale « Un été 44 » car c'était de la variété de qualité. J'aime beaucoup de choses musicalement. A part le jazz-fusion, il y a peu de choses que je n'aime pas. »

« Pourquoi as-tu essentiellement fait carrière dans la guitare instrumentale ? »

« Cela a été un pur hasard. Je n'avais pas prévu de faire cela. Et puis on a fait appel à moi et les choses se sont enchainées. C'est juste de la chance et des rencontres. »

« Vous avez fait des concerts après « Better Way », il y en aura pour ce disque ? »

« J'espère. On aimerait faire des concerts tant électriques qu'accoustiques. On a pas prévu de répétitions avant. »

« Tu continues les DVD pour enseigner les classiques du rock à la guitare ? »

« Les coffrets et les DVD continuent leur vie tranquille. Ce n'est pas un produit périssable. La pédagogie fait partie de mon quotidien. C'est très important pour moi. Il n'y a pas de priorité dans ma carrière. Tout ce que je fais me plait. »

« Tu ne joues que sur Ibanez. »

« J'ai un contrat avec eux. La musique, c'est aussi une question de fidélité. C'est par Patrick Rondat que je me suis retrouvé à bosser avec eux. Les marques aident les instrumentistes à mettre en lumière ce que tu fais en tant qu'artiste. J'aime le son des guitares Ibanez. Le modèle sur lequel je joue, la Roadcore est un peu comme l'alliage entre la Gibson les Paul et la Fender Strat. C'est une guitare assez vintage. »

« En tant que guitariste, tu es influencé par le blues ? »

« Plus que par le blues, par les musiciens qui ont été influencés par le blues : Van Halen, Jeff Beck, Satriani...Il ya toujours du blues dans leur jeu. C'est plus dans mon ADN qu'un John Mc Lauglin qui me parle moins. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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