Interview

UNITED GUITARS - Ludovic Egraz (Mastermind)

Après United Guitars sorti l’an dernier, le passionné et passionnant Ludovic Egraz nous offre aujourd’hui le volume 2 de ce projet fait pour fans de guitares. Rencontre.

« Le projet arrive très rapidement après le volume un. »


« On a fait comme l’an dernier. On a défini le line-up et mis les choses en place après le premier confinement. On a attaqué la compo des morceaux et on a enregistré fin aout/début Septembre. Oui c’est vrai qu’on met les choses en place rapidement. »

« Comment as-tu fait le casting des musiciens ? »

« Via mon réseau de musiciens et de passionnés de guitares. Je suis rédac chef de Guitar Extrême Magazine. Cela me permet de découvrir sans cesse de nouveaux musiciens. J’ai cherché des gens complémentaires par rapport à ceux qui étaient déjà là. »

« Il y a des musiciens qui viennent de plein d’horizons musicaux différents. »

« Le premier volume était un peu monochrome, un peu indigeste. Plein de gens l’ont aimé mais ont trouvé qu’il était un peu difficile à écouter sur la longueur. J’ai voulu du coup fluidifier celui-là. J’ai mis des éléments funk, world, jazz-fusion J’ai voulu des univers musicaux différents les uns des autres. Le titre «I live in a flat by the river » de Régis Savigny a ainsi des influences indiennes. »

« Tu as mélangé guitaristes très connus comme Yarol ou Doug Aldrich et d’autres moins connus. »

« Cela permet de mettre en lumière des gens moins connus. De les dévoiler au public. »

« Comment as-tu eu Doug Aldrich pour le projet ? »

« Je le connais depuis 1993 à l’époque de son groupe Bad Moon Rising lorsqu’il était venu en promo. Je l’avais ensuite retrouvé quelques mois plus tard dans les locaux de son label dirigé par Olivier Garnier pour une session acoustique. On est restés proches depuis. Il voulait le faire mais dans de bonnes conditions ce qui a été possible. C’est un honneur de l’avoir. »

« Tous les musiciens présents sont des amis ? »

« La plupart sont des potes, oui. J’apprécie humainement chaque personne qui a participé à ce projet. »

« C’est ton amour de la guitare qui est à la base du projet ? »

« Mon amour de la guitare et des guitaristes. Le rock n’est plus trop tendance actuellement. La musique est surtout basée aujourd’hui sur l’électronique que ce soit le r and b, l’ EBM ou le hip-hop. La guitare n’y est souvent employée qu’en accompagnement dans un rôle mineur je voulais la remettre au premier plan, en lead. J’espère que ce projet donnera envie à des gens de faire de la guitare. »

« Tes guitaristes préférés sont :Brian May, Al Di Meola, Dimebag Darrell ? »

« Pas forcément ceux que tu cites. Al Di Meola oui. Il est entre le rock et le jazz avec des ouvertures vers la world-music, la musique latine. J’aime beaucoup Angus Young, Dave Murray de Maiden que j’ai beaucoup joué, Vivian Campbell, Steve Vai, Joe Satriani. Dans la génération actuelle il y a aussi plein de gens que j’apprécie. »

« Tu as une formation jazz. »

« Oui. J’ai une formation de violoncelliste classique. J’ai étudié durant trois ans à l’American School of Music. J’y ai étudié l’harmonie, les arrangements, l’improvisation, plein de choses qui me servent aujourd’hui pour mieux jouer de la guitare. »

« Le disque n’est-il qu’un disque pour guitaristes ? Je pense au fait qu’il y a sur chaque morceau indiqué les minutes où interviennent les solos de chaque guitariste. »

« Ce n’est pas qu’un album pour guitariste. Ca l’est évidemment mais on a fait en sorte qu’il puisse être écouté par des gens qui ne sont pas guitaristes. L’album peut être écouté par monsieur tout le monde. On a mis les minutes où interviennent les solos pour que les gens puissent savoir qui les a réalisés. »

« Il n’y a pas de chant. C’est voulu bien sûr ? »

« Le chanteur c’est la guitare. C’est un instrument très expressif. On essaie de le démontrer à travers ce projet. Il y a quand même du chant sur le dernier morceau. Ca marche bien. Il n’y a pas de paroles. La voix est utilisée comme un instrument sur la partie lumineuse que tu as à la fin du morceau. »

« J’imagine qu’avec le confinement il a été difficile de mettre en place ce projet. »

« On a failli ne pas le faire. Cela a été compliqué avec 35 personnes impliquées dans le projet. Avec un planning rigoureux et en cadrant les allées et venues, cela a été finalement possible. Seuls les gens qui jouaient ne portaient pas de masque. On a désinfecté les cordes des guitares à chaque fois qu’on se les échangeait. On a réussi à s’amuser quand même malgré ce climat difficile. »

« Il y a des prises live sur certains titres ? »

« Basse, batterie sont souvent live. Pour les guitares rythmiques il y a quelques drops. Il y a quelques morceaux live à 90 % comme « Masked and Furious » avec Yarol,quasi composé sur place ou « Thick as Thieves » de Fred Chapelier et Fabrice Dutour qui a été fait dans un esprit 70’s avec tout le monde qui jouait dans la pièce. »

« Les titres ont été composés à plusieurs mains ? »

« Les morceaux ont été composés à deux, trois personnes. On ne voulait pas que les musiciens ne soient là en qu’en tant que simples éxécutants. Cela renforce le côté communautaire du projet. C’est chouette. »

« Il y aura des live ?

« Pour le live il n’y a aucune visibilité. On a aucune certitude de jouer à jauge pleine cet été. On va faire le United Guitar contest sur le net et dans la vraie vie. Les dix finalistes joueront sur scène ou dans un studio. Le gagnant remportera 5000 euros de matériel et participera au prochain United Guitars.On va mettre ça en place dans les semaines à venir. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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