Interview

DELIVERANCE (2022) - Pierre (chant) et Sacha (basse)

En 2020 Deliverance sortait un superbe album, « Holocaust 26 :1-46 », disque qui n’aura malheureusement pas eu la vie espérée puisque publié au moment du premier confinement. Le combo post-black revient aujourd’hui avec un nouvel album à paraitre en novembre prochain. Pierre (chant) et Sacha (basse) nous ont parlé de ce disque que l’on attend avec impatience lors du dernier Hellfest.

« Le nouvel album est terminé ? »


« Oui, tout est fini. Il a été masterisé et sortira le 4 novembre chez les Acteurs de l’Ombre. C’ est un disque très long. Du coup il sortira en double vinyle. Il sortira également en CD. »

« Il est différent du précédent ? »

« On a encore plus ouvert. Nous allons encore plus loin avec ce nouvel opus. On a fait ce que l’on avait vraiment envie de faire. « Holocaust 26 :1-46 » » est un album qui n’a malheureusement pas eu de vie du fait du Covid. C’est dommage car on avait eu de supers bons retours, fait de cools interviews. Du fait que l’on ne pouvait pas tourner on a composé. »

« Holocaust 26 :1-46 » » était un disque sombre. Celui-ci l’est encore davantage j’imagine ? »

« C’est difficile à dire. On a des morceaux qui démarrent en blast dès l’intro ce que l’on ne faisait pas trop avant. Il y a deux morceaux qui durent dix-sept, dix-huit minutes. Il y a des passages atmosphériques dans ces titres mais pas que. Dans l’un des deux morceaux on trouve une lecture d’un texte d’Antonin Artaud. »

« C’est un disque dur ? »

« Oui même si nous n’avons pas tous le même ressenti selon les membres du groupe. C’est un disque où l’émotion est prégnante, notamment dans les voix. »

« Vous êtes un groupe post-black mais ouvert à plein de genres musicaux. »

« On ne se pose pas de question. Etienne (Sarthou ndlr) amène la base et l’on travaille à partir de ça. Nous explorons des côtés indie-rock dans ce disque. On a mis des guitares avec peu de disto. Il y a aussi un côté sludge chez nous avec des riffs hyper lents. La voix a changé depuis nos débuts. Nos riffs sont froids, parfois black parfois death. »

 Vous écoutez encore du black ?

« Oui, on écoute toujours des groupes comme Darkthrone, Watain… »

« Il y a une imagerie black avec les codes du black dans vos live. »

« C’est vrai que c’est assez solennel. C’est une imagerie de gravure, à l’ancienne. On a pensé à tout ce que l’on pourrait faire sur scène durant le confinement. »

« Vous avez enregistré le disque dans les conditions du live ? »

« Oui. Nous sommes perfectionnistes mais nous aimons qu’il y ait de la vie. Et pour ça rien de mieux que de faire des prises live. »

« Les claviers ont une part importante chez Deliverance. »

« C’est toujours un choc et une surprise quand on les entend à la fin parce qu’on ne les joue pas en répet. On les découvre quand l’album est quasi fini. Il y a de l’orgue, du Rhodes, du mood sur ce disque. »

« Vous venez de signer chez les Acteurs de l’ombre. Comment cela s’est-il passé ? »

« Quand nous leur avons envoyé l’album nous ne nous attendions pas à ce qu’ils soient intéressés mais ils n’ont pas d’œillère. Ils sont ouverts. Quand ils ont un méga coup de cœur ils signent. Ce n’est pas un label 100% black contrairement à ce que beaucoup de gens pensent. »

« Pour le groupe qu’est-ce que cela représente de signer chez eux ? »

« C’est une reconnaissance. Cela fait plaisir. C’est un label qui est devenu important en France. Cela amène à une belle crédibilité vis-à-vis du public. »

« Le graphisme des albums est toujours superbe chez les Acteurs de l’Ombre. »

« Tout était déjà prêt quand nous leur avons proposé l’album. On leur a montré la pochette et cela collait. Il y a eu beaucoup de réflexion autour de cette pochette en amont. Nous en avons longuement discuté avant de trouver celle que nous voulions vraiment. »

« Il y aura des dates à la sortie du disque ? »

« Absolument. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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