Interview

SHAARGHOT (2023) - Etienne Bianchi

Shaârghot nous offre aujourd’hui son troisième album : « Vol III : Let Me Out » un excellent disque de metal indus. Riche et varié ce nouvel opus montre toute l’étendue du talent d’Etienne Bianchi. Entretien.

« Ce nouvel album poursuit l’histoire entamée dans les chapitres précédents ? »


« Tout à fait. Dans ce nouveau chapitre les créatures sont sorties des sous-sols. Deux districts sont tombés aux mains des shadows. C’est le confinement qui m’a donné cette idée de l’enfermement et de cette remontée à la surface. La réalité peut parfois influencer la fiction. »

« Comme toujours avec Shaârghot l’aspect visuel est aussi important que la musique. »

« Carrément. J’ai fait une école de cinéma. Dès le début je ne voulais pas que Shaârghot ne soit qu’un projet musical. Je voulais que cela se décline en BD, jeu vidéo, jeu de rôles. Il va y avoir un jeu de rôles qui va voir le jour prochainement. C’est en cours d’écriture. »

« Le disque est ultra varié musicalement, je trouve. »

« J’avais déjà cette envie sur le second album. J’ai envie de me faire plaisir. Il y a et il y aura toujours ce côté metal indus chez Shaârghot mais pas que. Je prends des trucs de ci de là. »

« C’est l’album qui est le plus proche de ce que tu veux musicalement ? »

« Je pense. On a travaillé avec Thibault Chaumont sur ce disque, un mec qui a bossé avec Perturbator, Carpenter Brut, Sierra…Il nous a apporté un son plus aéré que ce que l’on pouvait proposer dans le passé. »

« Tu es influencé par la synthwave ? »

« Pas trop. Je trouve le style un peu ringard. Je suis plus influencé par l’EBM (Electonic Body Music ndlr) ou la dark wave. J’aime aussi l’électro gothique allemande. J’aime bien les trucs agressifs à la Combichrist. A d’autres moments je peux être influencé par Heilung ou 3Teeth. »

« Certains titres font penser à NIN ou Manson. »

« Oui je les ai beaucoup écouté. Et ce que j’ai écouté dans le passé je continue de l’écouter aujourd’hui. NIN reste encore aujourd’hui une influence. J’aime la subtilité du traitement du son chez Trent Reznor. Etudier ce son c’est un terrain de jeu sans fin. Tu ne peux pas ne pas aimer NIN. Ce mec est un génie. »

« Il y a pas mal de samples dans le disque. »

« C’est une vieille tradition de l’indus. On a utilisé pas mal de samples d’émissions pour donner un côté oppressif. »

« Tu sembles aussi pas mal influencé par les comics, les jeux vidéos. »

« Je suis un gros geek. Les sons de jeux vidéos sont clairement une influence pour Shaârghot. J’aime beaucoup un mec comme Mick Gordon, un musicien qui a travaillé dans les jeux vidéos. »

« Ta musique a des côtés électro et pourtant ton public est majoritairement metal. »

« C’est vrai. Peut-être parce que la scène dark goth est assez sage et que nous sommes plus violents. Notre attitude, la mise en scène de nos shows plaisent au public metal. »

« Shaârghot est connu pour la puissance de ses live. »

« Lorsque je prépare un album je pense à comment ça sonnera live. »

« C’est pour cela que tu as enregistré le disque en prises live ? »

« Oui. On a tous enregistré dans la même pièce. Je voulais donner un côté plus humain à ce disque. On a donné le temps à l’album de mûrir avant de le faire. »

« J’ai l’impression que le concert que vous avez donné au Hellfest en 2019 a vraiment fait décoller le groupe ? »

« C’est possible. C’est en tout cas avec ce concert que l’on a trouvé notre public : les metalleux. Avant cela on ne savait pas trop quel était notre public. Le concert Hellfest From Home de 2021 même si l’on ne jouait devant personne du fait du Covid a aussi été une belle vitrine médiatique pour nous. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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