Interview

SYCOMORE (2024) - Tim (Chant/Guitare)

« Antisweet » est déjà le quatrième album des amiénois de Sycomore. Entre sludge et grunge ce nouvel opus est encore une réussite. Entretien avec Tim, chanteur-guitariste du groupe.

« Le nouvel album « Antisweet » oscille entre grunge et sludge. Vous avez toujours évolué dans ce style ? »


« Toujours. Selon les albums on sonnait plus metal sludge ou hard-core mais nous n’avons pas fondamentalement changé depuis nos débuts. On assume juste un peu plus notre côté grunge sur le dernier. L’étiquette sludge est pratique mais elle ne nous définit pas parfaitement. Le sludge est souvent mid-tempo alors qu’ils nous arrivent de faire des morceaux un peu speed. »

« Vous avez souvent changé de label au cours de votre carrière. »

« C’est vrai. L’avant dernier était sur un label italien, Argonauta Records, le second sur un label lillois et là on sort chez Source Atone. Seul le premier était une auto-prod. Ce groupe s’est formé sur les cendres d’Anorak. On avait l’envie de faire de nouveaux morceaux. C’est allé assez vite jusqu’à la pandémie. On a un local de répet qui permet de faire du studio. Nous sommes autonomes sur les enregistrements ce qui facilite les choses. »

« Quel est le style musical de votre ancien label italien Argonauta Records ? »

« Ils ont pas mal de trucs stoner. Des trucs stoner/doom. Cela s’est très bien passé avec eux même si nous ne les avons jamais rencontrés. »

« Comment s’est faite la signature avec Source Atone ? »

« On avait rencontré Krys à l’époque d’Anorak. Nous connaissions pas mal de gens en commun. On a joué deux fois avec son groupe Demande à la Poussière. On ne s’est pas vus pendant longtemps après cela. La signature sur ce label s’est faite naturellement. »

« Il y a une certaine cohérence à voir Sycomore faire partie du roster Source Atone. »

« Ils sortent pas mal de groupes mais pas trop. Notre ancien label italien en sortait beaucoup. Il est impossible pour un label qui sort plein de groupes de bien bosser chacun d’entre eux. On est contents d’être chez Source Atone d’autant plus que nous aimons un grand nombre des artistes qu’ils ont. »

« Votre précédent groupe Anorak ça sonnait comment ? »

« C’était plus violent avec des passages grind. On a sorti trois albums et un EP avec ce groupe. On a pas mal tourné aussi. »

« Sur le nouvel album les titres grunge semblent influencés par Alice in Chains. »

« C’est un groupe que l’on aime bien. On a essayé de retrouver cette texture au niveau vocal. On est aussi fans de Nirvana. »

« Les morceaux de l’album sont assez longs. »

« C’est vrai. On s’est rendu compte de cela au moment de la compo. On a trouvé ça cool de faire de longs morceaux. Du coup « Antisweet » est l’album le plus long qu’on ait fait de toute notre carrière. Cela donne un côté hypnotique qui convient bien à notre musique. Tu as particulièrement ce côté hypnotique sur « Drink water » qui tient sur très peu de riffs. »

« Est-ce parce que vous évoluez dans ce registre sludge-grunge que vous êtes un trio ? »

« C’est possible. Tu peux faire plein de choses à trois : tu vas à l’essentiel. Il y a un côté bloc. Maintenir un groupe n’est pas quelque chose d’évident et dans cette formule à trois on est bien. »

« La pochette va bien avec votre musique avec sous un dehors sucré quelque chose d’un peu crade. »

« C’est vrai mais ce n’était pas calculé. Cette pochette est arrivée par hasard. Elle est l’œuvre d’un artiste amiénois, Wood. C’est une photo qu’il avait prise durant ses vacances et qu’il avait posté sur les réseaux sociaux. Le titre de l’album est arrivé par le visuel. »

« Vous avez joué récemment à l’Atone Mass. Vous avez d’autres dates à venir ? »

« Nous n’avons pas tant de dates que cela. On joue pas mal chez nous à Amiens mais on aimerait faire plus de concerts. C’est un peu compliqué pour trouver des dates en ce moment. L’Atone Mass c’était très cool. On aimerait faire plus de dates comme ça. On avait la tâche difficile d’ouvrir mais il y avait du monde dès le début. On avait pas mal tourné pour le deuxième album. Un peu partout en France. Et en Espagne. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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