Interview

CORVIUS (2023) - Groupe

Avec « Signals » Corvius invente un nouveau genre : le cinématic metal. Un mélange entre BO de film, metal sympho et prog. Entretien.

« Le groupe a été formé en 2018 mais vous avez sorti votre premier album seulement cette année. Vous avez pris votre temps. »


« Tout à fait. On a pris le temps pour composer les titres de l’album. Nous sommes perfectionnistes. Nous sommes partis de loin. Cela a pris du temps pour trouver les bonnes personnes. »

« Quel est le label sur lequel vous êtes, Music Records ? »

« C’est un label plutôt metal. Un petit label. Ce sont des gens bien humainement qui le dirigent. Cela a été un bon deal. »

« L’album est assez pessimiste. »

« C’est vrai. Il parle du futur de l’humanité et notamment du réchauffement climatique. Dans l’album nous parlons des plus grandes puissances mondiales qui cherchent des planètes pour y vivre. Nous parlons d’une période fictive et essayons de rester optimistes. Il y a un côté avant-gardiste dans la façon dont nous parlons de tout cela. »

« Vous êtes très branchés ciné. Il y a un côté cinématographique dans le disque. »

« Tout à fait. Nous avons envie de fusionner la musique à l’image. »

« L’album pourrait très bien exister dans une forme Bo de film sans le côté metal. »

« Tu es devin car nous allons le faire également sous cette forme. On a déjà fait cela pour le morceau « Origins ». On a envie de faire des Bo de films « classique » mais on va aussi rester metal. »

« Vous venez du metal à l’origine ? »

« Le metal nous a mis dans la musique. Tu n’as pas de barrières avec le metal même s’il y a des codes. Regarde Myrath qui fait de la musique orientale avec du metal. Le genre ouvre de nombreux horizons possibles. »

« Vous vous sentez proche du metal sympho ? »

« On nous met souvent dans cette case. Nous aimons les orchestrations. Il y a plusieurs voix féminines dans le disque. J’aime beaucoup un groupe comme Epica par exemple. »

« Comment as-tu trouvé les voix féminines que l’on trouve dans le disque. »

« Ce sont des amies. Cécile Delpoïo de Remember the light a été ma prof de chant. »

« Il y a aussi un côté prog dans ce que vous faites. »

« On nous le dit souvent. Les structures varient chez nous et ça c’est très prog. On définit ce que nous faisons comme du cinématic metal. On pense être les premiers à faire ça. »

« Le disque est sorti il y a un moment. Pourquoi n’en faire la promo que maintenant ? »

« On voulait avoir une équipe pour le live avant de faire la promo. On fera la release à la Péniche Antipode le premier décembre prochain. On veut être un groupe de live. On veut faire plus que des concerts, des spectacles. »

« J’imagine que pour votre musique vous puisez énormément dans les BO. »

« Tout à fait. Il y a un lien essentiel entre la BO d’un film et un film. Une scène peut être moins épique sans musique. »

« Vous en écoutez beaucoup ? »

« Enormément. Les BO de films ont beaucoup évolué. Dans les années 70 et 80 c’était essentiellement un travail sur les motifs et thèmes. Hans Zimmer a changé tout cela. Il est comme un sound-designer. Mais on est aussi influencé par les Bo des jeux vidéos notamment celles des compositeurs japonais. Dans Mass Effect par exemple tu as une narration digne d’un film. »

« Quels sont vos films de référence ? »

« Les classiques de la SF : Blade Runner, Aliens, Dune. »

« Vous allez sortir un livre tiré de l’album. »

« Oui d’une moitié de l’album. Il y a eu pas mal de relecture. C’est pas mal influencé par un auteur comme Asimov. Ca sortira en deux volumes. »

« Il y a pas mal de styles musicaux dans l’album. »

« Oui il y avait la volonté de faire des titres très prog et d’autres plus accessibles. »

« Comment avez-vous enregistré l’album ? »

« Majoritairement en home-studio. On a beaucoup travaillé à distance. On a fait d’abord un premier squelette du disque. C’est pour cela que ça a pris du temps. »

« La suite ? »

« Le live. On aimerait faire une tournée l’an prochain. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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